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< >French Smart Port in Med : les 8 défis du quatrième challenge lancés
jeudi 24 novembre 2022
Dans le cadre du French Smart Port in Med, le Port de Marseille Fos, la CCI Métropolitaine Aix Marseille Provence (CCIAMP), Aix-Marseille Université (AMU), avec le soutien de la ville de Marseille et de la Métropole Aix-Marseille-Provence, viennent de lancer le Smart Port Challenge#4.
- © Port de Marseille Fos
Le Smart Port Challenge est un programme dont l’objectif est de développer des solutions innovantes pour construire le port du futur et lui permettre de conforter son excellence dans les domaines de la logistique portuaire, de la performance énergétique et du numérique. Les solutions révélées viendront ainsi enrichir l’écosystème déjà présent : projets industriels, investissements et programmes de recherche.
- Le challenge#4 repose sur 8 défis lancés par des acteurs économiques ©DR
Le challenge#4 repose sur 8 défis lancés par des acteurs économiques -Air Liquide, ArcelorMittal Méditerranée, Bouygues Elab - Bouygues Energies et Services, CMA CGM, le Port de Marseille Fos, Hammerson-Les Terrasses du Port, Véolia - RWE Renouvelables France et Servaux- en lien avec leurs problématiques. Sur la base de ces défis, startups et autres entreprises innovantes sont invitées à soumettre leur candidature jusqu’au 31 décembre 2022. Les porteurs de défis et lauréats bénéficient ensemble d’un programme d’accompagnement sur 5 mois pour co-développer, tester et expérimenter le prototype de leur solution, en vue d’une mise sur le marché ou autre forme de viabilité économique. Ces solutions innovantes seront révélées en juillet 2023, dans le cadre d’un Smart Port Day#4.
« Être un Smart Port performant, vert et citoyen »
Marie-Laure Guidi, représentant Jean-Luc Chauvin, le président de la CCIAMP indique : « C’est une évidence pour nous d’être aux côtés du port et de l’AMU dans cette aventure qui vise à encourager, faciliter, accélérer les transitions ». L’élue précisant qu’après le premier cycle de 3 ans du "French Smart Port in Med" (2019-2021), « l’année 2022 se conçoit comme une période de transition vers la nouvelle feuille de route des trois prochaines années (2023-2026) », tout en réaffirmant les ambitions stratégiques initialement poursuivies : « Être un Smart Port performant, vert et citoyen. »
Hervé Martel, président du directoire du Grand Port Maritime de Marseille rappelle que ce challenge c’est 24 projets adoptés au fil des années : « Aucune autre place portuaire n’a développé une telle initiative. Et, depuis son lancement, il y a eu l’annonce par Emmanuel Macron du "Marseille en grand" alors, dans ce cadre, bien sûr que le smart port en grand est une évidence ».
Charlie Barla, directeur de la Cité de l’Innovation et des Savoirs Aix-Marseille (Cisam) met en exergue le travail accompli par Searoots, start-up qui a vu le jour au sein de l’AMU. Il explique notamment que, « par le biais de différentes initiatives- rencontres, ateliers d’intelligence collective, mise à disposition de chercheurs, d’étudiants- l’AMU va accompagner le développement du Smart Port. »
« Le grand port de Marseille est en avance sur les autres ports français »
Pour Laurent Lhardit, adjoint au maire de Marseille en charge de l’économie : « Le smart port est une belle réussite collective qui fait des envieux ». Il tient à également à signaler : « Nous soutenons dans le même temps le développement du port et les revendications des habitants ». « L’an dernier, poursuit-il, nous avons porté un défi sur les liens port-habitants et nous sommes très satisfaits des résultats ».
En ce qui concerne la transition écologique, Laurent Lhardit souligne que le port « est au cœur de la stratégie économique et il est réjouissant de voir que le grand port de Marseille est en avance sur les autres ports français en matière de transition écologique. Une dynamique que nous soutenons en mettant 10 millions d’euros sur la table ce que jamais aucune ville portuaire n’a fait ». Geoffroy Casati, chef du projet filière maritime et logistique d’Aix-Marseille Provence rappelle : « La métropole a accompagné le premier plan triennal et va accompagner le deuxième. On a voté en juin un agenda du développement économique pour devenir territoire d’expérimentation, nous développons une plateforme d’innovation, une dynamique est à l’œuvre ».
Michel CAIRE
A savoir
Le French Smart Port In Med est né en 2017 de la volonté d’un noyau de fondateurs-préfigurateurs, [1] Réunis dans une même convention de partenariat depuis 2019, tous se mobilisent pour accélérer le développement du port du futur. Ils ont, depuis, été rejoint par de nouveaux partenaires.
Les 8 défis du 4e Challenge
Défi 1 / Air Liquide
Application digitale uniformisée entre utilisateur et constructeurs de solution de mobilité hydrogène. Patrick Dilly, directeur développement mobilité H2, précise que le groupe est un nouveau partenaire et présente le défi : « Le but de ce projet est de construire un socle logiciel pour simplifier et uniformiser les échanges de données et les interactions entre les constructeurs de stations et de véhicules à hydrogène. Ces deux mondes ont besoin de coexister pour garantir une recharge optimale et sécurisée mais aussi pour améliorer l’expérience des transporteurs autour des solutions à hydrogène. » Il explique qu’un utilisateur de véhicule à hydrogène (camion) a besoin de connaître, par rapport aux caractéristiques de son camion, de sa mission et de la quantité d’hydrogène dans son véhicule, la station H2 disponible optimale -la plus proche ou la plus accessible- liée à son parcours. « A son arrivée à la station, son identification doit être simple pour, tout au long de la recharge de son camion, être guidé et informé de l’état de sa recharge », décrit-il. Évoquant d’autres services à valeur ajoutée qui pourraient être envisagés comme la prise de rendez-vous, la réservation d’hydrogène ou des outils de "gamification" -par exemple un système de récompenses. Patrick Dilly d’annoncer : « Nous avons installé une première station à Fos. Elle peut charger une vingtaine de camions et c’est une première en Europe. Les premiers camions arriveront l’an prochain et nous prévoyons d’installer trois autres stations dans la région ».
Défi 2 / ArcelorMittal Méditerranée
Binta Boy, directrice des relations institutionnelles ArcelorMital Provence-Alpes-Côte d’Azur- Occitanie indique : « Chez ArcelorMittal, l’amélioration de la sécurité, et plus particulièrement la prévention des accidents graves, est une priorité pour tous. Cela se traduit par un engagement au quotidien pour construire une culture axée sur la sécurité de chacun qui implique l’ensemble des salariés de nos sites et des sociétés partenaires ». Une démarche de prévention qui est articulée autour de plusieurs axes : la formation ; un lien étroit avec les entreprises sous-traitantes ; la protection face aux risques ; la vigilance collective au travers de la démarche Sentinelle. Binta Boy explique encore : « Dans l’industrie lourde beaucoup d’activités peuvent être génératrices de situations à risque. Nous mettons en place tous les moyens collectifs et individuels possibles pour éviter de mettre en danger les personnes. Dans cette optique, nous recherchons en permanence les solutions les plus performantes pour progresser dans ce domaine. Le défi HF-Alert sécurité vise à concevoir un outil qui analyse des images des caméras de nos planchers de coulées des hauts-fourneaux, les modélise avec l’intelligence artificielle pour détecter et alerter en temps réel l’opérateur des situations de danger. Le système assurera une vigilance permanente (24/7) pour alerter et aider à protéger l’équipe d’exploitation ».
Défi 3 / Bouygues Elab - Bouygues Énergies et Services
Christophe Lienard, directeur central de l’Innovation du Groupe Bouygues et Catherine Cuillerier, directrice Technique France, Bouygues Énergies et Services présentent le troisième défi : Le jumeau numérique moteur de la flexibilité et de la sobriété énergétique. A tour de rôle ils évoquent : La raréfaction des ressources primaires (eau, énergies…), les pics de consommation et la difficulté des infrastructures à les soutenir, les prix en augmentation, la lutte contre le changement climatique, la nécessaire sobriété énergétique. « Les nouveaux modes de production nous conduisent à trouver, réfléchir… aux moyens de rationaliser, distribuer, partager et économiser les énergies pour ainsi garantir aux consommateurs finaux industriels les ressources énergétiques suffisantes pour assurer leur production industrielle sur une zone donnée, en l’occurrence, un port, tout en limitant l’impact environnemental ». Dans ce cadre-là, le défi est posé : « le jumeau numérique peut-il être un élément essentiel dans ce processus de suivi, de flexibilité et de gestion des énergies, de collaboration permettant une gestion simplifiée mais puissante, empreinte de sobriété ? »
Défi 4 / CMA CGM
Anne-Brigitte Spitzbarth rappelle : « Nous sommes très investis dans la lutte contre le réchauffement climatique. Nous avons ainsi créé un fonds énergie de 1,5 milliard sur cinq ans pour la décarbonisation ». Elle explique le défi, porté par CMA logistique : « Il a pour objectif d’imaginer, concevoir et tester un outil d’aide à la décision pour accélérer le passage aux véhicules zéro émission pour les gestionnaires de flottes de poids-lourds électriques et hydrogène. »
Pour ce faire, explique-t-elle, plusieurs informations doivent être croisées :
cartographie des flux de camions entrants et sortants sur les grands axes logistiques de la région (port, aéroports -zones logistiques…) ;
cartographie des stations de recharge de la région (électrique & hydrogène), actuelles et futures pour les poids lourds et véhicules légers dédiés aux transports de marchandises ;
les projets de déploiement des stations croisés avec les flux existants de transports de marchandises afin d’identifier les flux à électrifier ou à passer en priorité à l’hydrogène. Ces flux intégreront le trafic de marchandises sur le Port de Marseille Fos mais également l’Aéroport de Marseille-Provence.
Défi 5 / Port de Marseille Fos
Michael Parra, responsable de la Transition Énergétique, Grand Port Maritime de Marseille-Port de Marseille Fos, indique : « Ce défi correspond à écrire une feuille de route pour le périmètre des Bassins Est du Port de Marseille Fos. Il s’agit de voir comment évoluer d’une gestion linéaire et individuelle des déchets, des navires et des occupants, vers une gestion circulaire, systémique, dans un objectif de valorisation maximale des déchets et de réduction optimale de la partie ultime ? ». Il précise : « Nous ne partons pas de rien, nous faisons du tri mais nous avons encore énormément de déchets ultimes et nous sommes conscients que limiter l’impact environnemental des activités portuaires est un enjeu de société, à la fois dans un objectif de réduction d’impact mais aussi dans une logique positive de développement de nouvelles filières ». Le lauréat devra proposer l’expérimentation qui donnera corps, même en partie, à cette feuille de route.
Défi 6 / Hammerson -Les Terrasses du Port et Véolia
Le défi vise à développer l’agriculture urbaine sur les toits des Terrasses du Port. Marie Canton, directrice de centre commercial Les Terrasses du Port souligne : « l’impact environnemental et sociétal de nos bâtiments est un enjeu majeur. Les pistes de limitation de cet impact sont variées et peuvent notamment passer par une optimisation des toits terrasses dans le but de faire émerger des projets de récupération de l’eau, de production d’énergie, de préservation de la biodiversité ou encore de production agricole...Tout en permettant d’accroître l’isolation et l’étanchéité de nos toits. » Le centre commercial "Les Terrasses du Port" étant déjà doté d’une ferme photovoltaïque lui permettant de produire sa propre énergie, raccordé à la géothermie marine ou bientôt doté d’une station de microméthanisation. Marie Canton indique : « Le défi réside aujourd’hui à imaginer un projet en lien avec la biodiversité. Ainsi, comment pouvons-nous capitaliser sur la surface de nos toitures pour promouvoir un projet d’agriculture urbaine ? Quelles solutions techniques, Quelles synergies avec les équipements existants et prévisionnels ? Quels partenariats et débouchés privilégier via ce projet ? Quel modèle économique ? »
Défi 7 / RWE Renouvelables France
Aurélie Borel de Larivière, directrice du projet méditerranéen d’éolien flottant présente le défi concernant la valorisation de la filière éolien en mer flottant par le tourisme : « Développer une solution innovante, ludique et dynamique qui permette d’informer sur le développement, la construction, l’opération et la maintenance de projets éoliens en mer (typiquement flottant en mer Méditerranée). Il s’agirait d’implanter cette solution dans un pôle touristique sur le port de Marseille Fos axé sur l’éolien en mer afin de valoriser la filière, d’informer, rassurer et inspirer les futures générations. L’idée serait de vivre l’expérience d’un technicien en mer, de construire son propre parc virtuellement, etc. ».
Défi 8 / Servaux
Interface numérique et sécurisée des documents règlementaires du navire est le défi lancé par Servaux. Martin Feraud, CEO de Servaux explique : « A ce jour, pour maintenir la validité du permis d’armement de son navire, l’armateur doit rassembler un certain nombre de documents en version papier, impliquant un travail décentralisé et fastidieux de récolte et de mise à jour de données auprès de différents prestataires. Une interface numérique et sécurisée, faciliterait la programmation de la maintenance préventive et la gestion des documents associés au permis de navigation ».
Cette plateforme numérique permettra de consulter les documents administratifs attendus, avec un tableau de bord récapitulatif ("check-list") s’appuyant sur un outil type blockchain capable de certifier l’authenticité des informations. Martin Feraud : souligne : « La solution blockchain retenue permettra que l’intégralité des fichiers ou documents soient autoporteurs avec leurs preuves d’intégrité et d’origine. Elle permettra également gue le registre historisé des documents, avenants, événements et données attachés à un navire puisse être téléchargé sous forme d’un dossier zip pour archivage ou audit ». Avec cette plateforme, l’armateur ou ses prestataires autorisés, pourront déposer des documents relatifs aux navires de l’armateur par simple glisser déposer ;ces documents numériques étant soit numériques natifs, soit des scans ou des photographies.. Grâce à la solution blockchain, le classement sera facilité sans perte des originaux papiers et de leurs copies. La solution sera conçue pour permettre une évolution facile vers des besoins futur.
M.C.
Calendrier
Dépôt des dossiers de candidature > jusqu’au 31 décembre 2022
Audition des nominés par le jury > du 9 au 13 janvier 2023
Cérémonie de présentation des Lauréats > Fin janvier 2023
Développement des solutions innovantes répondant aux défis > février à fin juin 2023
Smart Port Day > Juillet 2023
Dotation
Une entreprise innovante sera sélectionnée pour chacun des défis proposés.
Elle pourra alors, pendant une période de 5 mois, développer, tester et mettre en œuvre ses solutions sur des lieux mis à disposition par les partenaires du challenge. Elle aura accès à des données privilégiées, pourra mobiliser les équipes du porteur du défi et bénéficier du soutien du LICA pour accompagner la phase de co-innovation.
Une dotation de 15 000 € lui sera également attribuée, ainsi qu’une visibilité sur le site web et lors de l’événement Smart Port Day.
A l’occasion de sa 3e édition, le Smart Port Challenge avait révélé 9 lauréats en juillet 2021 : Bee&Co, Deki, Edikom, Farwind Energy - Capsim, GuideMeCity, Ineo Sense, Synchronicity, Swan, Wixar. Ces entreprises ont travaillé pendant 5 mois à l’élaboration de leur projet avec le porteur du défi. Le 30 novembre 2021, les 9 preuves de concept (POC) ont été présentées lors du Smart Port Day #3. En plus de la visibilité offerte par ce processus de co-innovation, les 9 lauréats ont reçu une dotation de 15 000 €.
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[1] le Port de Marseille Fos, la CCIAMP et AMU, soutenus par un collectif de partenaires publics et privés : la Banque des territoires, la Région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur, la Métropole Aix-Marseille Provence, le Conseil Départemental des Bouches-du-Rhône, la Ville de Marseille, Euroméditerranée, l’Union Maritime et Fluviale, EDF, Hammerson, Naval Group, Traxens, CMA CGM et Interxion.