Garo Hovsepian maire socialiste des 13e et 14e arrondissements de Marseille candidat à sa succession était l’invité du déjeuner-débat du CRIF

Publié le 24 février 2014 à  22h00 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  17h18

Michèle Teboul, présidente du CRIF et Garo Hovsepian, maire des 13/14 (Photo P.M.-C.)
Michèle Teboul, présidente du CRIF et Garo Hovsepian, maire des 13/14 (Photo P.M.-C.)
Une trentaine de personnes a participé à un déjeuner-débat orchestré par le Conseil Représentatif des Institutions Juives de France (CRIF) Marseille-Provence porté par sa présidente Michèle Teboul. L’invité d’honneur, le maire socialiste des 13/14 Garo Hovsepian, candidat à sa succession, a déplacé nombre de personnalité au rang desquels Denise Toros-Mater, présidente de l’amicale des déportés d’Auschwitz, Marseille Provence, Martine Yana directrice du Centre Fleg, Robert Misrahi ancien représentant du Comité français pour Yad Vashem, Clément Yana, ancien président du CRIF…
Michèle Teboul de souligner que Garo Hovsepian fait partie des personnes qui ont des «missions», un homme politique qui «anoblit cette tâche ».
Après un long portrait, dressé Jean-Jacques Zenou, membre du CRIF Marseille- Provence, qui met en exergue «une figure importante de la communauté arménienne». Il évoque son histoire, celle d’un petits fils de rescapés du génocide arménien. «Un homme respecté aux engagements diversifiés». Ancien professeur de mathématiques «il est élu depuis 1995 au Conseil municipal et maire depuis 1998 ». Évoquant également la place dans la vie politique de ce secteur de Sylvie Andrieux.

«Le génocide arménien a, dans un an, 100 ans. Il faut un geste de la Turquie»

Garo Hovsepian apprécie d’être accueilli autour d’une table, un symbole. Souligne les liens qu’il a depuis toujours dans son secteur avec la communauté juive. Et de rappeler : «avec la communauté juive nous partageons un génocide, un acte de lèse-humanité qui interpelle la conscience universelle. Le génocide arménien a, dans un an, 100 ans. Il faut un geste de la Turquie. Bien sûr, ce n’est pas la Turquie d’aujourd’hui qui a perpétré ces actes mais il faut qu’elle assume la continuité de l’Histoire».
Il revient sur la vie politique. «En tant que maire de secteur mon action ce n’est pas une action politique mais la vie de la cité dans l’action politique. Je vais à la rencontre des gens, on essaie de trouver des solutions au quotidien. Je vis tout cela comme un homme en capacité de rendre un service. Et, je ne fais jamais de promesses, je prends des engagements, je suis pour le langage de la vérité »

«L’ensemble des différentes identités culturelles, ethniques, cultuelles qui sont dans ces arrondissements, c’est une richesse»

Un intervenant s’interroge : «En tant que maire, comment gérer les 13/14, les oppositions, les différences ?» Garo Hovsepian considère : « Il s’agit du secteur municipal le plus important de Marseille et la vitrine la plus fidèle du Marseille au pluriel. La première année de mon mandat, lors des vœux, j’ai invité les enfants des différentes communautés pour un spectacle en costume traditionnel. Il y en avait 27 différents». Il explique : « L’ensemble des différentes identités culturelles, ethniques, cultuelles qui sont dans ces arrondissements, c’est une richesse. Et tout ceci se fond dans un même creuset.» Ajoutant : «Ce sont deux arrondissements différents mais attachants aussi. On y trouve encore de la générosité, de la solidarité. Des tables qui s’ouvrent quand vous allez chez le gens».

«Le FN est uniquement au stade des incantations et du négationnisme»

Clément Yana de demander : «On parle des 13/14 comme le laboratoire de ce que va faire le Front national à Marseille. Comment analysez-vous le fait, en tant que maire de secteur, que nous en soyons arrivés là ? Alors que nous avons ici des communautés, des populations, qui ont pris l’habitude de vivre ensemble, de mieux se connaître ? Comment ces quartiers en difficultés se retrouvent à être tentés par un populisme extrême comme le Front national ?»
Garo Hovsepian ne croit pas au vote Front national «de conviction» . «Aujourd’hui le Front national surfe sur les difficultés, sur la misère des gens. Dans des quartiers où il y a 40% de logements sociaux. Des logements qui sont dans des états indignes du 21e siècle. Puis, il y a le problème de l’emploi. A Marseille, il y a 85 000 chômeurs, 13 000 sont sur ces 2 arrondissements, ce qui porte à 19% le taux de chômage. Un point au-dessus de la moyenne marseillaise qui est déjà elle-même au-dessus de la moyenne nationale. C’est tout cela qui fait le terreau du Front national ». Il poursuit : « Quand le FN est arrivé aux affaires à Vitrolles et Toulon, il n’a même pas pu terminer ses mandats de 6 ans. Le Front National, nous l’avons toujours combattu et il n’arrivera jamais sur nos arrondissements. Il est uniquement au stade des incantations et du négationnisme.»

«Pape Diouf est connu pour ses valeurs de gauche mais il complique le paysage dans ce secteur»

Puis, la question sur l’arrivée de Pape Diouf dans le secteur est abordée. Garo Hovsepian ne laisse apparaître aucune inquiétude. «Pape Diouf est connu pour ses valeurs de gauche mais il complique le paysage dans ce secteur. Après tous les effets médiatiques tout cela va retomber et revenir à ses propres réalités. Ce qui est important c’est que l’on va se retrouver au second tour, tous unis et garder le secteur à gauche».
Une personne dans l’assistance demande qu’elle est l’influence dans ce secteur «des conflits moyens-orientaux »?
« Je me souviens de la guerre du Golfe. J’ai réuni l’ensemble de communautés culturelles et cultuelles et nous avons parlé de la paix et du respect pour ne pas apporter du conflit dans nos sociétés. Une sorte de Marseille Espérance dans les deux quartiers de Marseille. Là, où il y aurait pu avoir des débordements, il n’y en n’a pas eu», assure-t-il.

«La sécurité n’est ni de droite, ni de gauche»

Le thème de la sécurité n’a pas été éludé, un intervenant de lancer : « Pourquoi les élus de gauche ont cette pudeur sur le sujet ?» « La sécurité n’est ni de droite, ni de gauche– précise Garo Hovsepian- La gauche n’a pas de complexe vis-à-vis de la sécurité. Depuis que la gauche est au pouvoir, sur Marseille, depuis septembre 2012, les effectifs de la Police nationale ont doublé, les moyens matériels aussi. En revanche la police municipale, de la mairie de droite, n’a pas évoluée ».
A l’issue du débat, un membre du CRIF souligne : «Le plaisir que nous avons eu à vous inviter pour vous montrer notre considération et saluer le travail que vous avez réalisé durant toutes ces années. Des hommes politiques comme vous, on aimerait en avoir beaucoup».
Patricia MAILLE-CAIRE

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