Gendarmerie. Général Marc Lévêque commandant de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur: « des résultats encourageants contre la grande criminalité »

Publié le 8 février 2020 à  10h00 - Dernière mise à  jour le 29 octobre 2022 à  13h46

Le général Marc Lévêque, commandant de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur et de la zone de défense et de sécurité Sud vient de présenter le bilan 2019 en zone gendarmerie et a exposé les grandes orientations du nouveau Directeur général, Christian Rodrigues qui seront déclinées en région. Une conférence de presse lors de laquelle il est revenu sur les questions des féminicides et des mouvements sociaux.

Général Marc Lévêque commandant de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur (Photo Rémi Malard/COMRGPACA)
Général Marc Lévêque commandant de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (Photo Rémi Malard/COMRGPACA)
Le général Marc Lévêque tient à souligner que la gendarmerie en région est confrontée à une importante délinquance de masse et à une criminalité organisée «solidement implantée». «Au niveau national, elle représente la deuxième région de gendarmerie la plus criminogène après Rhône-Alpes -7,7% des crimes et délits pour l’année 2019 au niveau national». Elle se classe 5e pour les cambriolages (6,86%), en 4e position pour les atteintes aux biens (7,65%), en 3e pour les atteintes volontaires à l’intégrité physique (7,14%).» Sachant que la population de la Zone de gendarmerie nationale de la région s’élève à 1 907 664 habitants soit 5,6% de la population métropolitaine demeurant en zone de gendarmerie nationale. Ainsi sur les 946 communes réparties sur les 6 départements de la région 884 sont placées sous la surveillance de la gendarmerie. «La lutte contre la délinquance passe principalement par une maîtrise du territoire et un contrôle efficace des flux terrestres, aériens, maritimes ou ferroviaires», explique-t-il avant de préciser que la gendarmerie assure la sécurité intérieure des 88% des 31.400 km² de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur «et se trouve donc en première ligne dans la gestion des crises: inondations, intempéries, catastrophes aériennes, pollutions…». Même si le maintien «de l’ordre classique y est toutefois moins prégnant que dans d’autres zones métropolitaines et ultra-marines.» Le général annonce également: «Nous obtenons des résultats encourageants contre la grande criminalité et respectons les priorités nationales. Nous connaissons en effet une baisse de près de 3% des atteintes aux biens. Les cambriolages diminuent de 8,8%; le nombre des tués sur la route enregistre une baisse de 6,84%. Cependant les violences crapuleuses faites aux personnes augmentent de 1,4%». Au niveau judiciaire, les délits d’appropriation et plus spécifiquement les cambriolages représentent une part prépondérante dans les chiffres globaux de la criminalité constatée dans la région. La mise en place d’un dispositif a permis une meilleure prévention de cette délinquance «et le démantèlement de plusieurs équipes particulièrement organisées et industrieuses en provenance de pays de l’Est».

La lutte contre la cybercriminalité – les gilets jaunes -les violences faites aux femmes

La Région compte 6 groupements de gendarmerie départementale qui comprennent 25 compagnies et 6 escadrons de sécurité routière: «Une organisation qui permet de garantir la sécurité publique générale et la police de proximité; d’interpeller et confondre les auteurs des infractions pénales; réprimer la délinquance routière, participer à la prévention des infractions génératrices d’accident et contrôler les flux». Le dispositif est complété par 3 pelotons de gendarmerie de haute-montagne, 6 brigades nautiques et un peloton de surveillance et de protection assurant la sécurité de l’installation nucléaire sur le site du CEA Cadarache. Enfin, un groupe de cavalerie de la Garde républicaine est positionné à Marseille. La lutte contre la criminalité organisée et le grand banditisme est confiée en priorité à la section de recherches de Marseille forte de 104 militaires dont 18 sont positionnés à Fréjus. Les missions d’observation, de filature, sonorisation et d’analyses criminelles sont menées par la section de l’appui judiciaire de la région. L’intervention sur des individus dangereux ou en très sensible est assurée par les 32 militaires positionnés à Orange. Cette unité peut être projetée rapidement et bénéficie du soutien de négociateurs de crise. Concernant la lutte contre la cybercriminalité le général Marc Lévêque indique: «Nous sommes pleine période de transition. Nous développons nos compétences et nos ressources humaines en réorientant des spécialistes de l’informatique vers cette lutte. Nous passons ainsi au niveau national de 2 500 personnes à 10 000 personnes. Cette lutte contre la cybercriminalité est un des 4 axes opérationnels du directeur général avec la proximité avec la population, tant physique qu’intellectuelle ou encore virtuelle, la sécurité des mobilités et la capacité à gérer les crises». Concernant les mouvements sociaux il constate: «Nous venons de vivre deux années où nous avons été fortement sollicités avec le mouvement des gilets jaunes, le Sommet du G7 ce qui a entraîné un changement dans nos priorités. Elles concernaient la protection des frontières, à partir de 2018 on nous a demandé de mettre en avant les Gilets jaunes. Nous nous sommes organisés dans la durée en évitant de se mettre physiquement et psychologiquement en zone rouge car c’est là que des accidents peuvent se produire». Il en vient à la lutte contre les violences faites aux femmes et aux violences intra-familiales : «Une action dans laquelle nous ne sommes jamais acteur unique». Il explique: «Légitimement l’attente de la population grandit, nous travaillons avec le Procureur. Il n’y a pas de rupture dans nos pratiques mais une évolution. Nous cherchons une meilleure formation des agents, une meilleure prise en compte et une meilleure synchronisation. Un travail est notamment accompli sur une amélioration des dispositions matérielles afin d’apporter le plus rapidement possible des solutions, que ce soit en matière de logement que de déploiement des bracelets, de téléphone…».
Michel CAIRE

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