Grand Port Maritime de Marseille: la Région Sud et l’ensemble de la filière se mobilisent financièrement pour relancer la croissance

Publié le 24 février 2020 à  19h55 - Dernière mise à  jour le 31 octobre 2022 à  9h47

Renaud Muselier, président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, président de régions de France, vient de présenter, aux côtés de Jean-Marc Forneri, président du Conseil de Surveillance du Grand Port Maritime de Marseille, d’Hervé Martel, président du Directoire du GPMM et Jean-Claude Sarremejeanne, président de l’Union Maritime Fluviale, et des représentants des acteurs de la place portuaire, le Plan d’actions pour le Port Marseille-Fos. En début d’année, le Grand Port Maritime de Marseille a subi durant plusieurs semaines un mouvement de blocage et de grève. Cette action syndicale nationale a provoqué des dommages sur le plan économique et social pour les entreprises de la place portuaire. Pour y remédier la Région débloque 3 millions d’euros, complément du dispositif «Région Sud Défensif». De leur côté, le GPMM, l’Union Maritime Fluviale, et la place portuaire ont annoncé le déploiement d’un pacte d’engagement à hauteur de 5 millions d’euros.

Renaud Muselier entouré des représentants de toute la filière maritime (Photo Robert Poulain)
Renaud Muselier entouré des représentants de toute la filière maritime (Photo Robert Poulain)
En réponse au mouvement social national qui a affecté les activités du Port de Marseille-Fos depuis plus de deux mois, la Région Sud et les professionnels de la place portuaire, avec le soutien du Grand Port Maritime de Marseille (GPMM) et de l’Union Maritime et Fluviale de Marseille-Fos (UMF), déploient deux dispositifs d’urgence complémentaires : un Plan d’Investissement Régional et un Pacte d’Engagement Marseille-Fos. D’un montant supérieur à 5 millions d’euros, le déploiement des mesures de soutien prévues dans ces deux dispositifs exceptionnels doivent permettre de relancer immédiatement l’activité du Port de Marseille-Fos et de préserver la compétitivité portuaire sur le transport de marchandises diverses sur lignes régulières internationales. Renaud Muselier dresse, avec gravité, le tableau de la situation sur le Grand Port: «On compte plus de 260M€ de perte immédiate pour l’ensemble des entreprises du territoire qui ont subi le blocage du Port. Et au-delà de ce chiffre impressionnant, ce sont 10 années d’effort collectif pour la crédibilité et la réputation du port qui sont en péril. Dix années à affirmer partout que Marseille est aussi fiable que les ports du Nord, 10 années de combat collectif pour attirer à Marseille des clients rassurés et des investisseurs en confiance.Nous ne pouvions pas laisser ces efforts partir en fumée».

«13 dossiers ont été instruits en un temps record»

Les trois institutions se sont donc unies pour apporter cette réponse politique, «chacune à sa place et dans ses compétences»: la Région Sud, cheffe de file en matière économique, «et première collectivité représentée au sein du Conseil de surveillance du Port avec 2 sièges permanents»; le Grand Port Maritime de Marseille (GPMM), autorité portuaire d’État; l’Union Maritime et Fluviale, «qui représente l’ensemble des entreprises et des acteurs de la place portuaire». Une réponse bâtie de façon coordonnée, «en étant à l’écoute des besoins et des attentes». Elle permet d’un côté, d’apporter le soutien de la Région aux entreprises portuaires directement touchées, de l’autre côté, afficher une baisse des tarifs immédiate du Port qui permettra de conserver et attirer les clients. Renaud Muselier souligne: «Déjà 13 dossiers ont été instruits en un temps record pour un montant total de 2 millions d’euros qui pourront être votés dès la Commission permanente du 6 mars, soit un mois seulement après la première annonce». «Tout au long du conflit, rappelle-t-il, vous m’avez trouvé à vos côtés. Le 18 janvier, j’étais le seul acteur politique à appeler à un déblocage du Port alors que la décision était déjà catastrophique. Avec Philippe Korcia, président de l’Union patronale 13, avec Jean-Luc Chauvin, président de la Chambre de Commerce et d’Industrie Aix Marseille Provence, et avec Roland Gomez, président de la Chambre régionale, nous avons tiré la sonnette d’alarme».

«Une réduction tarifaire de 30%»

Pour Hervé Martel: «C’est dans les difficultés que l’on reconnaît ses amis ou bien qu’explose les familles. Eh bien notre famille n’a jamais été aussi unie et cela a du sens. Nous nous sommes peu exprimés pendant ce conflit qui n’est ni portuaire ni marseillais. Nous entrevoyons le bout du tunnel, c’est donc pour nous le moment de reprendre la parole, de parler à nos clients. Ce mouvement est intervenu alors que nous étions sur 8 ans de progression continue et nous allons, malgré le conflit, terminer l’année à +4%. Tous les voyants sont au vert et nous avons décidé d’envoyer un signal fort à nos clients. Nous effaçons, premièrement, les frais de stationnement pendant les jours de grève. Et nous proposons aux armateurs qui maintiennent leur relation avec nous une réduction tarifaire de 30% sur trois mois et, pour ceux qui renforcent leur relation -50%. Et, dès le mois de mars nous partirons dans 6 villes françaises pour rencontrer nos clients sur l’ensemble des filières pour voir ce que nous pouvons proposer». Renaud Muselier déplore: «En pleine campagne des municipales à Marseille, pas une voix ne s’était élevée contre les impacts du conflit». Et de mettre en exergue ce soutien à la filière: «Au-delà de son leadership sur le volet économique, la loi NOTRe consacre aussi le rôle des Régions en matière de développement portuaire. La Région est depuis 2015 aux côtés du Grand port maritime de Marseille dans tous ses grands projets de développement. Elle y trouve toute sa place en tant que financeur avec 26M€ de projets d’infrastructure soutenus depuis le début de la mandature.» Il précise à ce propos: «En septembre dernier, nous annoncions déjà ensemble une enveloppe de 31M€ pour connecter à quai les navires de Marseille, Toulon et Nice. Avec une ambition claire : arriver en 2025 au Zéro fumée en escales pour nos trois grandes villes portuaires. La Région maintient l’ensemble de ses financements dans ce dossier : 14 millions d’euros pour la place marseillaise : en 2023, 100 % des car-ferries seront connectés à quai, et en 2025 ce seront les navires de croisière – 11 millions d’euros pour le Port de Toulon, avec un 100 % connexion dès 2022 – et, 6 millions d’euros pour le Port de Nice, où nous brancherons à horizon 2023 les navires de moyenne croisière et de grande plaisance». Puis d’évoquer le conflit Corse qui a pu être réglé: «Je suis intervenu avec Gilles Simeoni, le 29 janvier auprès du Gouvernement pour obtenir les garanties que demandaient les personnels navigants: elles sont arrivées en 24 heures et la grève a été suspendue début février».

«Quand tout va bien arrivent les oiseaux de malheur»

Jean-Marc Fornieri revient à son tour sur les progrès accomplis par le Grand Port ces dernières années, le nouveau plan pour les 5 années à venir: «Nous nous disions que nous étions bien armés pour continuer de gagner des parts de marché. Mais quand tout va bien arrivent les oiseaux de malheur qui ont essayé de mettre à mort le Port. Eh bien ils n’ont pas réussi. Les dommages sont considérables. L’image est atteinte au plan mondial. De l’argent a été perdu par tous mais nous sommes tous là pour dire à nos clients: nous allons partager vos difficultés, nous allons vous aider. Et nous allons envoyer des « missi dominici » dans toute l’Europe et au-delà pour porter ce message». Pour Jean-Claude Sarremejeanne cette unité dans la difficulté, «va permettre de reprendre la marche en avant» il va jusqu’à parler d’:«un acte fondateur dans notre histoire commune». Un acte d’autant plus important que Jean-Marc Fornieri alerte: «Notre port est dépendant de la vivacité de l’économie chinoise, méfions-nous de ce qui peut se produire avec le coronavirus». En attendant, Philippe Zichert, le président de « Via Marseille Fos » se félicite de voir toute la filière unie pour repartir, des solutions mises en avant: «C’est unique en France, Le Havre n’a pu bénéficier de ce même dispositif car, contrairement à notre Région, celle de Normandie n’a pas voulu s’engager».
Michel CAIRE

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