Grand Théâtre de Provence: l’Orchestre Philharmonique du Pays d’Aix en accord majeur avec Ophélie Gaillard

Publié le 11 janvier 2018 à  16h09 - Dernière mise à  jour le 28 octobre 2022 à  17h51

Le violoncelle d’Ophélie Gaillard a brillé de mille éclats dans ce Concerto op. 85 d’Edward Elgar (Photo Caroline Doutre)
Le violoncelle d’Ophélie Gaillard a brillé de mille éclats dans ce Concerto op. 85 d’Edward Elgar (Photo Caroline Doutre)
Formation, portée par le Grand Théâtre de Provence (GTP) et entièrement financée par la ville d’Aix-en-Provence, l’Orchestre Philharmonique du Pays d’Aix s’est imposé peu à peu comme l’emblème d’une culture partagée par les 400 000 habitants de tout un territoire autour d’Aix. Assumant parfaitement la mission qui lui est impartie : à savoir faire découvrir le grand répertoire classique à un large public en allant dans les villes et villages du territoire d’Aix, elle a drainé derrière elle plus de 110 000 spectateurs qui ont pu, grâce à cette politique culturelle, accéder gratuitement au «plaisir musical partagé». Plus de 20 concerts par an, 60 musiciens, 2 tournées (une l’hiver et l’autre l’été) témoignent de la vitalité de ce projet. Avec à sa tête le chef d’orchestre Jacques Chalmeau, artiste et pédagogue l’Orchestre Philharmonique du Pays d’Aix s’arrête chaque année au GTP pour un concert exceptionnel. L’an dernier l’entente avec le pianiste David Kadouch n’avait pas été à la hauteur des espérances. Pour le concert 2018 au contraire on a frisé l’excellence. Le violoncelle d’Ophélie Gaillard a brillé de mille éclats dans ce Concerto op. 85 d’Edward Elgar (1857-1934), compositeur anglais dont cette œuvre est devenue l’une des plus prisées des amateurs de violoncelle. Intériorisé, le jeu de la soliste offre un Adagio de toute beauté et d’un mouvement à l’autre envoûte et séduit. Très à l’écoute Jacques Chalmeau, dont l’orchestre ne couvre pas le violoncelle, accompagne les musiciens plus qu’il ne les mène à la baguette, et de leur complicité naît un pur moment de grâce. Et Ophélie Gaillard a confirmé tout le bien que l’on pense d’elle.

Une 8e de Dvorak souple et aérienne

Après l’entracte la violoncelliste s’éclipsant, l’Orchestre toujours emmené par Jacques Chalmeau offrait une 8e Symphonie de Dvorak souple et aérienne. Moins connue que la 9e (la Symphonie dite du «Nouveau Monde»), la 8e appelée souvent «Anglaise» prend ses racines dans le folklore bohémien et slave. Mais très vite on touche par l’aspect poétique de cette musique à une sorte d’universalité. L’œuvre dépassant le cadre géographique et culturel dans lequel elle fut écrite, il convient de l’interpréter sans surcharges, sans images caricaturales. Inspiré, habité même, l’OPPA nous offre alors un moment d’écoute puissant, généreux, techniquement maîtrisé. D’une souplesse confondante la direction de Jacques Chalmeau permet aux cuivres et aux cordes d’entretenir un dialogue permanent, avec, instant magique, une éclatante ouverture du 4e mouvement entamé par une trompette divine. Concert plus que réussi qui s’acheva avec deux danses slaves de Dvorak données en rappel dans une salle comblée et heureuse. Avec l’annonce en prime de la suite de la saison de l’OPPA hiver 2018.
Jean-Rémi BARLAND

Calendrier de l’Orchestre Philharmonique du Pays d’Aix
-Vendredi 12 janvier à 21h00 – Pertuis -Gymnase Verdun Ouest
-Samedi 13 janvier à 19h30 – Fuveau – Gymnase Font d’Aurumy
-Dimanche 14 janvier à 17h00 – Les Pennes-Mirabeau – Salle Tino Rossi
-Vendredi 19 janvier à 20h30 – Cabriès – Complexe Sportif Maurice Martin
-Samedi 20 janvier à 21h00 – Peynier – Centre socio-culturel
-Dimanche 21 janvier à 17h00 – Jouques – Foyer socio-culturel
-Samedi 27 janvier à 21h00 – Simiane-collongue – Centre socio-cult
Plus d’info: lestheatres.net

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