Grève des éboueurs à Marseille – Guy Teissier : « Cette attitude me paraît incompréhensible »

Publié le 22 janvier 2015 à  22h30 - Dernière mise à  jour le 29 octobre 2022 à  13h44

(Photo Robert Poulain)
(Photo Robert Poulain)
L’organisation syndicale force ouvrière (FO) a déposé un préavis de grève reconductible le 13 janvier pour l’ensemble des personnels de la collecte à compter de ce jeudi 22 janvier. Dans ce cadre le président de MPM, Guy Teissier soutenu par les maires de secteurs concernés, Sabine Bernasconi (1/7), Valérie Boyer(11/12), Bruno Gilles (4/5), Yves Moraine (6/8), Lionel Royer-Perreaut (9/10), Laure Agnès Caradec, représentant le maire de Marseille et en présence des acteurs du monde économique et de la société civile signataires du Contrat Local de la Propreté (CCIMP, commerçants, Chambre des Métiers et de l’Artisanat, Confédération des CIQ …) a tenu, lors d’une conférence de presse, à revenir sur le contexte Afin d’éviter cette grève dont «les revendications formulées dans le préavis ne sont pas toujours fondées» et afin d’épargner «ce désagrément aux Marseillais», le président de MPM explique: «J’ai demandé à mes collaborateurs et à la direction de MPM de faire preuve de la plus grande écoute et d’imaginer toutes les solutions possibles pour trouver un compromis sans renier le Contrat local de propreté voté à l’unanimité des élus de MPM.» Rappelant que 4 réunions «formelles» ont eu lieu avec les représentants syndicaux et «même un tête à tête avec Patrick Rué, le secrétaire général de FO, pendant une heure et hier soir encore au téléphone.» Et de regretter: «FO a fait le choix de maintenir son préavis de grève. C’est leur choix et c’est désormais à eux d’assumer face à l’opinion publique et face à l’ensemble des agents de la propreté.» Selon le président: «Cette attitude me paraît tout à fait incompréhensible parce que nous avons fait réellement le maximum en répondant point par point à chacune de leurs revendications. Indiquant notamment: le geste d’apaisement «sur les nombreuses sanctions qui ont été prises d’une manière juste à la fin 2014»; des effectifs supplémentaires «pour les secteurs qui en ont réellement besoin»; et enfin la confirmation des promotions «qui avaient été envisagés avec FO avant les fêtes de fin d’année mais surtout avant les élections syndicales». «J’ai pour seul objectif, poursuit-il, de défendre le service public et de réconcilier la population avec nos agents. Je demande donc à tous de changer leur comportement.» Estimant: «Ce n’est pas le meilleur moment de laisser nos poubelles s’amonceler dans les rues de notre ville alors que les risques de sécurité publique sont gravement avérés.» Il considère incompréhensible cette situation «vis-à-vis de la population marseillaise qui attend autre chose de son service publique et qui souhaite que l’argent public soit utilisé à bon escient; et, vis-à-vis des agents de MPM à qui l’on a sans doute pas toujours dit la réalité de la situation et que l’on lance dans une grève alors que des avancées tangibles ont été obtenues». Et d’émettre quelques hypothèses: «Peut-être y a-t-il d’autres raisons derrière ce mouvement sans doute plus discrètes.» «Le syndicat FO, ajoute-t-il, avait peut-être pris de mauvaises habitudes qui, dans un temps passé, faisaient que les élus votaient un certain nombre de réformes et, qu’au fil du temps, elles étaient oubliées et plus appliquées. Peut-être existe-t-il des raisons moins avouables et purement internes au syndicat mais ce n’est pas à la population d’en faire les frais.» Et d’affirmer: «Il n’est pas question pour nous de détricoter le Contrat local de propreté qui a eu des résultats et qui est plébiscité par la population. Il faut avancer dans la bonne direction. Ma porte est ouverte pour que le dialogue social vive mais certainement pas en revenant sur les errements du passé». Nombre de questions ont été posées au président à propos des revendications de FO notamment celle concernant les problèmes d’effectifs rencontrés dans les 11/12 et 9/10. Guy Teissier rappelle qu’à Marseille, il y a 800 agents uniquement pour la collecte. «Il est vrai que, dans certains secteurs, il y a des agents en grand nombre et d’autres moins; qu’il existe aussi des emplois où il y a un surnombre, je pense aux pointeurs, aux surveillants et, l’on peut envisager une possibilité de redéploiement». Dans le cadre de la négociation, il dévoile avoir proposé au syndicat «de trouver 5 rippers volontaires de nuit qui préféreraient travailler près de chez eux dans les 11/12 voire le 9/10 et, de recruter, de notre côté, 5 personnels. Des statuts de vacataire parce que dans 11 mois nous allons passer à la métropole et là on va réenvisager complètement les choses.» Et également mis en exergue la fameuse 3e tournée que déplore les agents. Guy Teissier de lancer: «Ici, c’est le contraire du Club Med, tout est négocié et rien n’est imposé. Le taux horaire est de 7h30 nous avons négocié au moment des pourparlers de la mise en place du Contrat local de propreté 5 heures minimum de travail. La 3e tournée doit être effectuée dans des cas très particuliers, du fait de l’absentéisme très important d’une partie d’un secteur. Nos agents ne sont pas payés pour un circuit , ils sont payés sur un tarif horaire. Qu’ ils fassent une 3e tournée par solidarité vis-à-vis de leurs camarades afin que le travail soit fait. Une mesure, qui est exceptionnelle». La question des astreintes a également été soulevée. Une volonté du syndicat. «C’est moi qui en ait parlé, il y a longtemps, pour la mise en place d’un volant de gens que l’on tient à disposition. Je l’ai proposé, c’est resté lettre morte. Aujourd’hui, on demande à des gens qui sont en vacances de venir prendre la place de ceux qui sont absents. Et cela coûte plus cher à la collectivité puisqu’ils sont payés en heures supplémentaires. Je suis très favorable pour qu’il y ait un volant de gens qui puissent à la demande venir compléter les effectifs». Il a également été interrogé sur ce qu’il entendait par «le geste sur les sanctions». Il explique: «Il y a une prime d’été, une partie à 70% et une part variable de 30%. Dans la négociation, j’ai décidé, de ne pas supprimer les sanctions, ce serait désavouer la maîtrise qui fait un travail très difficile, en revanche on n’amnistie la part variable. On ne les pénalise pas sur la part financière qui aurai dû en découler». L’épineux sujet des promotions est également abordés. Le président de souligner: «Tout ce qui a été dit sera tenu. Toutes les promotions retenues. Monsieur Rué voudrait que nous prenions des cantonniers pour en faire des rippers et bien non parce vous désorganisez le service du nettoiement, ce qui est contraire au Contrat local de propreté. Ce sont deux services proches mais séparés.» Et d’annoncer dans le même temps: «Nous venons de recruter une quinzaine de cantonniers supplémentaires dans le cadre d’emploi avenir.» Patricia MAILLE-CAIRE

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