Haut-Karabagh : Marseille se mobilise en faveur des Arméniens à la suite de l’offensive azérie

Publié le 10 avril 2016 à  0h49 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  22h11

Marseille n’a pas fait exception ce samedi à la mobilisation internationale face à l’offensive azérie dans le Haut-Karabagh qui a débuté dans la nuit du 1er au 2 avril. Les affrontements ont fait plus soixante-quinze morts entre le 1er et le 4 avril.

Plusieurs centaines de personnes ont manifesté devant la Préfecture de Marseille pour le respect du cessez-le-feu dans le Haut-Karabagh (Photo Robert Poulain)
Plusieurs centaines de personnes ont manifesté devant la Préfecture de Marseille pour le respect du cessez-le-feu dans le Haut-Karabagh (Photo Robert Poulain)
Le cinéaste Robert Guédiguian entouré de la sociologue Pınar Selek, militante antimilitariste féministe et écrivaine turque et de Caroline Pozmentier, vice-présidente de la région Paca en charge de la sécurité (Photo Robert Poulain)
Le cinéaste Robert Guédiguian entouré de la sociologue Pınar Selek, militante antimilitariste féministe et écrivaine turque et de Caroline Pozmentier, vice-présidente de la région Paca en charge de la sécurité (Photo Robert Poulain)
(Photo Robert Poulain)
(Photo Robert Poulain)

D’où vient, pourquoi ce conflit ? Il se noue en 1917. Lorsque l’Empire russe est démantelé, l’Arménie et l’Azerbaïdjan déclarent leur indépendance, non sans que cela pose des litiges à propos de régions parmi lesquelles le Haut-Karabakh dont les habitants sont majoritairement Arméniens et souhaitent le rattachement à leur pays d’origine. Quelques mois passent, l’URSS envahit le Caucase et attribue la gouvernance du Haut-Karabakh à la République soviétique azerbaïdjanaise. Pendant cinquante ans de pouvoir soviétique la population arménienne du Haut-Karabakh subira les discriminations du régime azéri. L’URSS a son tour est démantelé, des États voient le jour dont l’Arménie et l’Azerbadajian. Une guerre éclate en1988 pour durer jusqu’en 1994, entre vingt mille et trente mille morts sont à déplorer. Elle voit la victoire des indépendantistes soutenu militairement et financièrement par l’Arménie. Une victoire que le régime azérie, proche de la Turquie qui n’a toujours pas reconnu le génocide arménien, conteste toujours. Pour le Conseil de Coordination des organisations Arméniennes de France (CCAF) : «L’État azerbaïdjanais démontre avec ces nouvelles attaques qu’il n’est absolument pas intéressé par l’aboutissement du processus de paix au Karabagh et que le budget consacré à l’armement est exclusivement dirigé contre les Arméniens. L’ Azerbaïdjan veut la guerre et les Arméniens du Karabagh la paix». «Cette posture guerrière du gouvernement d’Ilham Aliyev est inacceptable, considère le CCAF, non seulement pour les Arméniens qui vivent en état de guerre, avec une épée de Damoclès sur la tête, mais également pour la communauté internationale qui devrait se sentir humiliée par un pouvoir azéri qui rejette systématiquement tous les plans de paix proposés depuis des années par le groupe de Minsk. Et c’est ce format du groupe de Minsk, avec la co-présidence française, russe et américaine que Bakou tente de discréditer en violant le cessez-le-feu en permanence». Dans ce contexte le CCAF appelle le gouvernement français au sein du groupe de Minsk de l’OSCE à contraindre l’Azerbaïdjian au respect du cessez-le-feu ; à relancer le processus de négociations en organisant un sommet à Paris ; à tout mettre en œuvre pour protéger les populations arméniennes du Karabagh.
M.C.

Diaporama Robert Poulain

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