Hommage national des victimes de l’attentat de Nice. Jean Castex: « On ne meurt pas parce que l’on va prier »

Publié le 7 novembre 2020 à  22h00 - Dernière mise à  jour le 31 octobre 2022 à  12h19

Jean Castex a remis la Médaille nationale de reconnaissance aux victimes du terrorisme à Nadine, Simone et Vincent (Photo capture d'écran)
Jean Castex a remis la Médaille nationale de reconnaissance aux victimes du terrorisme à Nadine, Simone et Vincent (Photo capture d’écran)

C’est une cérémonie d’hommage national aux trois victimes de l’attentat de la Basilique de Nice -qui a su conjuguer la solennité de l’État et la sobriété, la proximité et l’émotion- qui vient de se dérouler à Nice, au sommet de la colline du Château. A cette occasion Christian Estrosi, le maire de Nice et Jean Castex, le Premier ministre, ont tour à tour pris la parole. Jean Castex s’adressera aux Niçois en ses termes : «Mon émotion, ma compassion et mon indignation». Dénonce: «Un terrorisme qui s’en prend à ce que nous sommes, à notre liberté, à notre culture, à nos vies». Un ennemi que le Premier ministre nomme: «l’islamisme radical une idéologie politique qui défigure la religion musulmane en détournant ses textes, ses dogmes et ses commandements pour imposer sa domination par l’obscurantisme et la haine». Le chef du Gouvernement était, pour l’occasion, accompagné d’Eric Dupond-Moretti, Garde des Sceaux, ministre de la Justice, Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation et Marlène Schiappa, ministre déléguée auprès du ministre de l’Intérieur, chargée de la Citoyenneté. On notait également la présence du Président du Sénat, de l’ancien Président de la République, Nicolas Sarkozy, du président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, Renaud Muselier. Au terme de la cérémonie, la Médaille nationale de reconnaissance aux victimes du terrorisme a été remise aux paroissiennes Nadine Devillers et Simone Barreto Silva et Vincent Loquès, le sacristain de la Basilique. Avec force le Premier ministre avance que l’on ne meurt pas «parce que l’on va prier», on ne meurt pas «parce que l’on va allumer des cierges» tout comme «le travail de sacristain ne condamne pas à la mort». Et pourtant, macabre constat: «Trois personnes ont été assassinées parce qu’elles pratiquaient pacifiquement leur religion, deux femmes et un homme qui n’étaient les ennemis de personne», souligne Jean Castex qui revient sur la série d’attentats islamistes qui a endeuillé la France. Le Premier ministre a décoré les policiers municipaux intervenus pour neutraliser le terroriste. Trois d’entre eux ont reçu la Légion d’honneur pour avoir tiré, l’un avec un pistolet à impulsion électrique et les autres avec leur Glock 9mm. Trois autres ont été décorés de l’Ordre national du mérite. «Sans eux nous aurions peut-être d’autres victimes à pleurer ce matin», insistera le chef du Gouvernement. Au préalable, le maire de Nice, Christian Estrosi profondément ému a pris la parole pour rendre hommage aux victimes: «chère Simone, chère Nadine, cher Vincent. Aujourd’hui c’est la France entière qui se tourne vers vous pour vous saluer une dernière fois». Il annonce que les familles de victimes seront accueillies par le Pape François à Rome. Puis de donner un tour plus politique à son propos: «Nous devons entrer en résistance, résistance qui doit s’ancrer dans l’unité». Il insiste à ce propos sur le fait que «ceux qui aiment la République, ses valeurs» sont «de toutes religions, de toutes origines, de toutes opinions» et ils sont «infiniment plus nombreux que ceux qui les haïssent». A l’issue de la cérémonie Renaud Muselier via un tweet déclarera: «L’hommage aux victimes de l’attentat de Nice était un moment d’immense et de profonde émotion. Ces visages bienveillants, ces familles brisées par la barbarie islamiste… Nos émotions doivent nous guider, pour protéger les vivants et honorer la mémoire de nos martyrs».


Michel CAIRE

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