Hôpital public : à l’appel des fédérations CGT, FO et Sud santé, la manifestation marseillaise du 25 juin se rendra au Pharo

Publié le 18 juin 2015 à  23h30 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  19h17

les Fédérations CGT, FO et Sud ont lancé un appel à la grève le 25 juin (Photo Robert Poulain)
les Fédérations CGT, FO et Sud ont lancé un appel à la grève le 25 juin (Photo Robert Poulain)

«Au vu la situation de plus en plus dramatique que nous connaissons au plan national, nos fédérations CGT, FO et Sud ont lancé un appel à la grève le 25 juin », explique René Sale, UD FO. Un mouvement qui aura lieu alors que, dans le même temps, se dérouleront au Pharo les États Généraux de l’AP-HM. «Nous nous rassemblerons à 9h30 sur le Vieux-Port pour aller au Pharo où nous demanderons à être reçu par Paul Castel, le directeur de l’Agence régionale de santé, pour réclamer le retrait du retour à l’équilibre financier». Un retour à l’équilibre qui arrive «dans une situation déjà insupportable et qui va mettre en cause la survie même de l’hôpital public», considère Gérard Avena, Sud Santé. Et de plaider: «pour une annulation de cette dette pour laquelle ni les Marseillais, ni le personnel, ne sont pour quelque chose».
Danielle Ceccaldi, CGT AP-HM dénonce : «On vit des moments difficiles dans la santé et cela se passe dans un contexte où il n’y a jamais eu autant d’attaques contre les droits des salariés». «On parle, poursuit-elle, de 22 000 suppressions de poste dans les hôpitaux sur l’ensemble du territoire.Les établissements de Martigues, Aubagne, La Ciotat, Arles, l’AP-HM sont en difficulté. Partout on parle de fermeture, et cela se passe dans un département où l’on compte plus de lits privés que publics».
De son côté Audrey Jolibois, FO AP-HM, espère «la venue le 25 juin de la ministre de la Santé. La dernière fois qu’elle devait venir elle a finalement renoncé. Pourtant nous aimerions la rencontrer afin de lui dire que Marseille doit être traitée de façon équitable. A Paris l’indemnité de résidence est prise en charge par l’État contrairement à Marseille, résultat un coût de 8,5 millions d’euros pour l’AP-HM. Et puis, pourquoi ne pas espérer un petit chèque pour Marseille ?». «On détricote, s’insurge-t-elle, le service public, on crée des déserts médicaux ».
Les conditions de travail sont de plus en plus dures selon Danielle Ceccaldi : «Il y a de plus en plus de conseils de discipline. Des gens sont virés. On travaille sans moyens matériel et humain. On vous téléphone à 23 heures pour vous dire qu’il faut venir le lendemain matin. On fait maintenant des astreintes gratuites et des heures supplémentaires non payées et après on s’étonne qu’il y ait de l’absentéisme».
Audrey Jolibois enchaîne: «Il arrive qu’une infirmière se trouve seule pour 30 patients. Dernièrement, à l’Hôpital Nord, une infirmière, seule, a dû faire le choix entre deux urgences, elle a fait le choix de l’âge et la personne la plus âgée est décédée le lendemain. Et on s’étonne que l’infirmière soit absente mais vous imaginez dans quel état d’esprit elle se trouve?».
Pour Gérard Avena : «On n’utilise plus aujourd’hui le mot de flexibilité, on parle de mutualisation, de polyvalence. Il faut que les patients le sachent, ils peuvent se trouver avec un infirmier qui n’est pas habitué au service. Ce n’est pas parce que la pathologie peut être la même, que le service structuré de la même façon ». Et René Sale de dénoncer la logique des futurs groupements hospitaliers de territoire qui verrait le personnel susceptible de se déplacer sur l’ensemble du territoire concerné… ainsi que les patients. «Une personne ayant subi un AVC à Briançon devra se rendre à Aix et, comme on considère que l’hélicoptère coûte trop cher, on parle de faire le trajet en ambulance». Et de conclure : «Nous sommes déjà dans une telle situation que, par le jeu des réquisitions, il y a plus de personnel les jours de grève qu’en temps normal ».
Michel CAIRE

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