Hyères : Une nouvelle délégation de service public pour la desserte maritime des Îles d’Or

Publié le 4 avril 2021 à  17h14 - Dernière mise à  jour le 31 octobre 2022 à  15h46

L’été dernier, Porquerolles a connu comme chaque année une vingtaine de journées où l’affluence des visiteurs ne leur permettait plus de profiter de la découverte de l’île dans des conditions agréables. D’où la décision de la Ville et de la Métropole de mettre en place une nouvelle Délégation de Service Public (DSP), à partir du 1er avril.

La navette maritime Hyères/Porquerolles ©Presse Agence
La navette maritime Hyères/Porquerolles ©Presse Agence

En juin 2019, la concertation avait permis de dégager 32 demandes potentiellement à satisfaire : 21 améliorations et 11 options. Après 16 grandes étapes dans la procédure, 6 mois de négociation, le nouveau contrat de Délégation de Service Public de la Desserte Maritime des Îles d’Or offre de réelles avancées pour le territoire et pour les personnes qui vivent et qui font vivre les îles, tout au long de l’année. « Il fallait trouver un compromis pour que le délégataire accepte le contrat et ses contraintes, mais que le marché reste rentable. A mes yeux, le résultat est remarquable car la qualité du service public est maintenue», se félicitait Jean-Pierre Giran, maire de Hyères.

Un moment important

Pour le maire cette signature était réellement importante : « Il fallait mettre en place un système qui tienne compte de plusieurs exigences, notamment un acheminement en période hivernale pour satisfaire la population de Porquerolles, environ 400 habitants à l’année. Il y a donc une demande légitime et forte des habitants». Partisan d’une nouvelle DSP, il ajoute : «Porquerolles est une poule aux œufs d’or et tout le monde souhaite qu’elle le reste. Mais, en tenant compte d’une exigence majeure, à savoir la capacité de charge qui a été largement dépassée en 2020».

Lors de cet été particulier, l’île a connu un afflux excessif, en partie à cause de la crise sanitaire, générant une nouvelle clientèle. D’où la mise en place d’un système de régulation pour écrêter ces pics d’hyper-fréquentation. Un objectif partagé par la Commune d’Hyères, la Métropole Toulon Provence Méditerranée (TPM), le Parc National de Port-Cros. Jean-Pierre Giran l’assure : « La DSP, acte fondateur de la régulation, permettra d’accueillir les visiteurs dans des conditions apaisées, dans le cadre d’une vision partagée avec les habitants, les associations de Porquerolles et les commerçants. C’est la base d’un tourisme durable qui va conduire à un équilibre raisonnable entre le respect de l’environnement, l’acceptabilité sociale et la vie économique ».

Au large de Porquerolles ©Presse Agence
Au large de Porquerolles ©Presse Agence

Une régulation intelligente de la fréquentation touristique

Point clé de la régulation, le départ à heure fixe permet de définir une jauge maximale de voyageurs occasionnels (hors îliens, scolaires, professionnels et agents du service public). Sans compter la volonté du délégataire de créer une offre nocturne à destination des professionnels et saisonniers. «Pour fluidifier le trafic et sécuriser les espaces portuaires, le délégataire pourra adapter sa capacité sur certains créneaux, tout en respectant le principe de la jauge maximale journalière lors des mois d’été. La régulation ne concerne pas les îliens, qui seront prioritaires à l’embarquement», précise le maire.

Désormais, la capacité quotidienne s’établit aux alentours de 4 000 passagers maximum, par jour de pic de fréquentation. Pour mémoire, cette action de régulation concerne 40 000 voyageurs, sur 15 à 25 jours par an, concentrés sur les mois de juillet et d’août. En outre au cours de l’été 2021, le délégataire devra mettre en place un système de réservation pour les voyageurs occasionnels, informatisé et accessible sur Internet en 2022.

Mieux réguler le nombre de visiteurs sur le territoire

«Nous tablons sur 100% de réservation dès l’an prochain ! A terme, nous souhaitons que le système de réservation soit mis en réseau avec le Réseau Mistral et les parkings de la Tour Fondue, car cela permettra de connaître en temps réel le nombre de visiteurs et par la même, de désengorger la route à partir du rond-point Arromanche», espère le premier magistrat. Dans le même temps, la Ville lance, dès cette année, une expérimentation d’une offre à partir du port Saint-Pierre, pour déterminer si cette nouvelle liaison vers les îles peut décharger la gare maritime de la Tour Fondue, et ses parkings. Rien n’a été laissé au hasard ! Reste à savoir maintenant si tout ce qui a été couché sur le papier apportera les fruits tant attendus.
Gilles CARVOYEUR

Articles similaires

Aller au contenu principal