Energie: ITER cherche à sortir du brouillard

«2019 n’est pas tenable, c’est la seule chose que nous pouvons dire aujourd’hui. Toutes les équipes sont mobilisées actuellement pour disposer d’un planning réaliste dont nous discuterons les modalités de mise en œuvre avec les hauts représentants des sept membres d’ITER en novembre prochain», explique Bernard Bigot qui a pris les rênes du projet depuis près de trois mois.
Au lendemain du dernier conseil ITER qui s’est tenu les 18 et 19 juin 2015 au sein du siège ITER (à Saint-Paul-lez-Durance, Bouches-du-Rhône), certains retards sont qualifiés de «critiques» voire «supercritiques» : ils concernent les éléments de la chambre à vide, les bâtiments techniques dont la construction peine à monter en puissance sur le site de construction sous l’égide de l’Europe ou encore l’enveloppe réfrigérante (le cryostat) construite par l’Inde. Des difficultés qui impactent l’autorité de sûreté nucléaire qui vient d’envoyer un courrier à l’organisation internationale pour acter les retards pris dans la définition des actions de recherche et développement attendues et nécessaires en préalable aux prescriptions de l’installation nucléaire 174.
Sur le plan opérationnel, le nouveau directeur général n’a pour autant pas perdu de temps pour modifier profondément l’organisation. Deux premières équipes projet intégrées fusionnant les équipes d’ITER et celles de Fusion for Energy ont été créées en quelques semaines : l’une pour le département construction, l’autre pour l’enceinte à vide. L’idée étant qu’en favorisant les échanges entre les équipes, les délais tout comme les procédures seront optimisés.
Les réflexions avancent également sur le plan des «procédures» offrant la possibilité d’adapter les contrats de travail à la durée d’exécution d’une tâche associée. La procédure de recrutement d’un nouveau directeur de l’agence domestique européenne Fusion for Energy est aussi engagée; la clôture des candidatures étant fixée au 7 juillet prochain. Et l’élément clé du plan d’actions d’ITER réside dans la création du fonds de réserve qui permettra à l’organisation internationale de faire face aux inéluctables réajustements de coûts liés aux modifications techniques et de planning. Pour l’heure, tout se focalise sur l’échéance du mois de novembre devenu le point de mire d’ITER. Le conseil vient de nommer un nouvel expert chargé de l’évaluation du management pour l’année 2015. La dernière évaluation réalisée en 2013 a conduit au remplacement du directeur général, Osamu Motojima.
ENERGYMED

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