Icônes américaines au Musée Granet d’Aix-en-Provence : à la découverte des artistes modernes du nouveau monde

Publié le 2 août 2015 à  20h50 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  19h30

Bruno Ely, conservateur en chef et directeur du Musée Granet, nous présente l’exposition. Ici devant le mobile de Calder Eighteen Numbered Black. (Photo M.E.)
Bruno Ely, conservateur en chef et directeur du Musée Granet, nous présente l’exposition. Ici devant le mobile de Calder Eighteen Numbered Black. (Photo M.E.)

Bon, d’accord, Andy Warhol, Calder, Roy Lichtenstein sont des noms qui parlent à l’amateur d’art plus ou moins éclairé. Le premier et sa Marilyn sont entrés dans l’histoire depuis belle lurette. Mais c’est avec le portrait de Liz Taylor qu’il signe l’affiche et donne son nom à l’exposition actuellement accrochée dans les salles du musée Granet «Icônes américaines». Le second fascine avec ses mobiles aériens et merveilleux un peu comme si des éléments de tableaux de Miro gagnaient la troisième dimension pour s’animer : magique et mystérieux. Le troisième, l’un des artistes les plus importants du mouvement pop art, est connu pour ses œuvres largement inspirées de la bande dessinée. Mais connaît-on autant Carl Andre, Agnes Martin, Chuck Close ou encore Richard Diebenkorn ? Les quatre comptent pourtant au rang des artistes majeurs de l’art moderne aux U.S.A. Et tous font partie des collections du San Francisco Museum of Modern Art ou de la collection Fisher. Ils sont à découvrir, entre autres, au Musée Granet. Poursuivant dans sa volonté d’accueillir les collectionneurs et leurs collections, Bruno Ely, le conservateur en chef et directeur du Musée Granet ouvre ses salles au SF MoMA et à la collection Fisher. «Il était intéressant, nous confiait-il, après avoir exposé la collection Pearlman, d’accueillir celle de Doris et Donald Fisher comme une continuité dans le temps. Car la première collection a été constituée entre 1945 et 1974 et celle des Fischer depuis 1976 jusqu’à nos jours. Ce qui permet de présenter 70 ans d’acquisitions par deux collectionneurs d’âges et de personnalités forts différents.» Si le fonds Pearlman était resté très «classique», la collection Fisher, le créateur, entre autres, de la marque GAP, est tournée vers les artistes américains modernes et même contemporains puisque sur les 14 exposés, quatre sont toujours vivants. Alors qu’au Grand Palais, à Paris, l’exposition s’achevait sur la salle Warhol, au musée Granet elle débute avec cet artiste. « J’ai tenu à ce que les visiteurs se trouvent en pays de connaissance en arrivant, explique Bruno Ely, cela me semblait être important avant de découvrir d’autres artistes dont l’approche peut être plus délicate.» Un parti pris efficace avec, entre autres, les sérigraphies consacrées à Liz Taylor, Elvis Presley, Marlon Brando et Jackie Kennedy. Car, dès la deuxième salle, place à l’art minimal avec les installations de Carl Andre, Dan Flavin et Donald Judd. Des œuvres majeures qui utilisent des matériaux bruts et qui font entrer de plain-pied le néophyte dans une dimension artistique différente. Il faut prendre le temps de découvrir et de s’informer sur les œuvres qui sont offertes au regard. Car les cheminements intellectuels qui ont présidé à leurs naissances ne sont jamais innocents. On s’aperçoit, alors, que peu de place est laissée au hasard, à l’improvisation. Au centre de l’accrochage on découvre quelques œuvres d’Alexander Calder dont l’impressionnant «Eighteen Numbered Black». Plus ludiques, les grands formats de Roy Lichtenstein et Chuck Close sont comme une respiration avant d’entrer dans les univers plus ou moins tourmentés de Brice Marden, Philip Guston, Richard Diebenkorn pour terminer avec Cy Twombly qui lui, pour le coup, n’a plus rien à voir avec Andy Warhol… Une exposition à visiter l’esprit libre et ouvert en laissant de côté les images toutes faites et les préjugés. Signalons, pour terminer, que les enfants apprécient grandement ce parcours.
Michel EGEA

Pratique

Jusqu’au 18 octobre, du mardi au dimanche de 10h à 19h – Fermeture hebdomadaire le lundi. L’accès aux collections du musée Granet, site Saint-Jean de Malte et à « Granet XXe, collection Planque», site chapelle des Pénitents blancs est inclus dans le droit d’entrée – tarif plein : 8 € et tarif réduit : 6 €, apprentis jusqu’à 25 ans, personnes à mobilité réduite et leur accompagnateur (sur présentation d’une carte d’invalidité délivrée par une maison départementale des personnes handicapées (MDPH), ainsi qu’aux personnes malvoyantes et malentendantes – Gratuité : moins de 18 ans, étudiants de moins de 26 ans, demandeurs d’emploi de longue durée (à partir de 6 mois), bénéficiaires du RSA, titulaires du minimum vieillesse et/ou du minimum invalidité, détenteurs de la carte loisirs du CCAS d’Aix-en-Provence, adhérents de l’association Culture du cœur (dans la limite du contingent alloué), adhérents de l’association des Amis du musée Granet, abonnés du musée Granet. Les tarifs réduits et gratuités ne sont accordés que sur présentation d’un justificatif en cours de validité. Visite en français du mardi au dimanche à 11 heures et 14h30. Tarif : droit d’entrée + 4 €. – Pour les enfants. Il existe un audioguide conseillé à partir de 6 ans pour visiter «Granet XXe, collection Jean Planque» et « Icônes américaines ». Proposé en français et en anglais – Location : 2 € – Un livret jeu pour découvrir l’exposition «Icônes américaines» tout en s’amusant, à partir de 6 ans, est disponible gratuitement sur simple demande à l’accueil du musée.

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