Il ferme sa pâtisserie au mois de mars… Laurent Favre-Mot : « pourquoi je quitte Marseille »

Publié le 18 janvier 2015 à  21h33 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  18h36

Dans quelques semaines, à l’angle des rues Sainte et Breteuil, le logo LFM aura disparu. Exit Laurent Favre-Mot qui aura pris un aller simple pour Paris où il s’installe en avril. Exit l’un des pâtissiers les plus originaux, si ce n’est le plus original de la Ville qui, en trois ans, s’était forgé une belle réputation et constitué une belle clientèle. Nous sommes allés lui demander les raisons de son départ. Amer, il nous a confié ce qu’il a sur le cœur.

Un enfant de Marseille qui quitte sa ville, écœuré au bout de trois années d’activités contrariées, il part exercer son talent à Paris (Photo M.E.)
Un enfant de Marseille qui quitte sa ville, écœuré au bout de trois années d’activités contrariées, il part exercer son talent à Paris (Photo M.E.)

Laurent Favre-Mot d’expliquer: «Je ne vais pas dire que Marseille ne me mérite pas, ce serait trop prétentieux. Non, je suis tout simplement écœuré de tout ce que j’endure depuis trois ans. Je n’ai jamais voulu faire partie d’une association quelle qu’elle soit; je n’ai jamais voulu adhérer à des pratiques qui ne me convenaient pas; je n’ai jamais voulu rentrer dans la norme marseillaise; me napper dans la mythomanie ambiante. Alors, pendant trois ans j’ai été l’homme à abattre. De la colle dans les serrures de ma boutique à deux reprises; ma moto bloquée par un antivol qui n’était pas le mien; deux contrôles URSAFF sur dénonciations, sans compter les appels téléphoniques à des clients de mon activité traiteur leur disant pis que pendre sur moi. J’aurais préféré que ces mecs en aient un peu entre les jambes et viennent me voir directement afin de discuter de tout ça face à face. » De fait, il préfère «avoir affaire à la capitale qu’à Marseille.» «Ici, regrette-t-il on ne fait rien comme rien comme ailleurs. Quand tu as la prétention de tirer les choses vers le haut, c’est pas au royaume de la cuisine mafia, de la cuisine escroquerie que tu le feras. Et je pèse mes mots. On a laissé passer la coupe de l’America pour une sale histoire de poubelles; on n’a pas su capitaliser sur la Capitale de la culture… Regardez Lille où ils en sont, eux ! Et ça ne changera jamais. Dommage, la ville est belle, mais la mentalité elle, est pourrie. Je suis écœuré. Je pars.» A Paris, Laurent Favre-Mot s’installe dès le mois de mars rue des Martyrs dans le 9e. «J’ai un laboratoire de belle taille, j’ai déjà signé des contrats et, notamment, la carte de deux traiteurs. Aujourd’hui je cherche des locaux pour ouvrir des boutiques aux Abbesses et à proximité du Canal Saint-Martin.» Tant mieux pour les Parisiens… Tant pis pour nous !
Michel EGEA

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