Jean-Christophe Spinozi et l’ensemble Matheus ont conquis le GTP d’Aix avec la « Missa solemnis » de Beethoven

Publié le 22 novembre 2015 à  20h38 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  20h45

Jean-Christophe Spinosi (Photo Jean- Baptiste Millot)
Jean-Christophe Spinosi (Photo Jean- Baptiste Millot)

Émouvante soirée au Grand théâtre de Provence (GTP) d’Aix-en-Provence où dès son arrivée au pupitre le chef Jean-Christophe Spinozi a rendu hommage aux victimes des attentats du 13 novembre en faisant chanter ensuite au public La Marseillaise dans l’orchestration de Berlioz. Chœurs catalans, (ceux de la Cambra du Palau de la Mùsica Catalana) et orchestre français, en communion avec le public, pour une soirée où le recueillement fut de rigueur, l’émotion était palpable. Même chaleur humaine et musicale à la fin du concert avec l’interprétation par les musiciens et les chœurs seuls de l’ave Verum Corpus de Mozart, Dominique Bluzet ayant signalé dans la brochure donnée à chaque spectateur à l’entrée du GTP qu’il s’associait à cette initiative. Entre ces deux moments présentés de manière absolument pas pesante par Spinozi introduisant même l’œuvre de Mozart comme un chant d’espoir, nous eûmes droit à la «Missa solemnis, op. 123» de Beethoven, avec des chœurs impeccables et une direction sans baguette tout aussi parfaite. A travers les cinq mouvements développés on a pu saluer la grande cohérence de l’ensemble, et les «Matheus» fondés à Brest en 1991 par Spinozi suivent ici leur chef sans un couac. On ne peut pas en dire autant par contre des quatre solistes présents sur la scène. Si le baryton Florian Boesch réussit à imposer son style d’une voix prenante, le ténor Topi Lehitpuu d’habitude excellent (notamment dans les cantates ou oratorios de Monteverdi), peine et bute sur chacune des difficultés de la partition. La mezzo-soprano José Maria Lo Monaco, qui fut une magnifique Maddalena dans le «Rigoletto» donné au Festival d’Aix est couverte par l’orchestre et les choeurs. La soprano Adriana Kucerova dont on a salué sa participation à la 2e de Mahler dirigée par Vladimir Jurowski, demeure quant à elle constamment à la hauteur de l’œuvre et à l’égale de Boesch impose un jeu à la fois fluide et poétique. Au final un beau concert artistique et citoyen et on le doit surtout à un Jean-Christophe Spinozi au sommet de son art.
Jean-Rémi BARLAND

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