Marseille. Journée de l’Immobilier : ‘Il y a urgence mais pas urgence à faire n’importe quoi’

Publié le 7 juillet 2022 à  20h55 - Dernière mise à  jour le 11 juin 2023 à  19h20

Le club de l’immobilier Marseille-Provence aime les lieux improbables pour sa nuit de l’immobilier, cette année il a fait de même avec sa journée en s’installant à la Grotte Cosquer, dernier né des lieux de culture et de découverte de la cité phocéenne.

La journée de l'immobilier qui vient de se tenir à Marseille a été rythmée par des rencontres et des tables rondes  (Photo Joël Barcy)
La journée de l’immobilier qui vient de se tenir à Marseille a été rythmée par des rencontres et des tables rondes (Photo Joël Barcy)
L’ édition 2022 de la journée de l’immobilier a lancé un cycle de temps forts sur «la ville autrement» un thème qui a été décliné par épisodes, à l’instar d’un fil rouge, lors des prochains événements du club tel le 24 novembre prochain, lors des Assises de la transition écologique. Fruit de deux années de réflexion au sein d’une commission dédiée, «la ville autrement» s’est imposée pour cette Journée dont l’objectif est «de partager des points de vue et de coconstruire». L’axe principal de la 15e journée de l’immobilier a ainsi été «Habiter» rythmée par trois tables rondes: on se met d’accord sur les chiffres; comment faire la ville autrement; ensemble quel projet pour Marseille.

«Refuser un permis de construire c’est foutre à la poubelle des mois et des mois de travail»

Renaud Tarrazi, architecte et membre du Club Immobilier Marseille-Provence explique: «Nous avons une ville centre qui a besoin de logements mais qui, depuis des décennies, n’a pas mis en place les outils d’aménagements pour le faire. Elle s’est mise en position d’attente. Aujourd’hui je regrette que l’on arrive à des choses aberrantes comme refuser un permis de construire. Refuser un permis de construire c’est foutre à la poubelle des mois et des mois de travail. Ces refus devraient arriver beaucoup plus tôt car, du coup, il y a un blocage, nous ne sommes pas au niveau du nombre de bâtiments qui devraient être construits ce qui entraîne une augmentation des prix. Nous avons une augmentation de 22% en 4 ans, c’est colossal». [(

Renaud Tarrazi

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«Il faut que l’ensemble des acteurs se forment mieux aux documents officiels»

Mathilde Chaboche, adjointe au maire de Marseille en charge de l’urbanisme et du développement harmonieux de la ville souligne pour sa part: «Nous refusons des permis de construire qui ne sont pas légaux. Des règles ont changé et nous les faisons respecter de façon scrupuleuse et cela ne changera pas. Alors, il faut que l’ensemble des acteurs se forment mieux aux documents officiels pour ne pas faire d’erreur d’interprétation et qu’ils travaillent plus en amont avec la Ville pour ne pas avoir de réponse négative ce qui représente une perte de temps pour le promoteur mais aussi pour nos services» [(

Mathilde Chaboche

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«Les conditions d’un dialogue sont donc réunis»

Jérôme Dentz Coprésident – Club Immobilier Marseille Provence rappelle: «Il n’y avait pas de dialogue entre les politiques de l’urbanisme et les professionnels. En fait il y avait deux mondes parallèles qui ne se parlaient plus alors que la quête de sens, la remise de l’humain au centre obligent les professionnels de l’immobilier à se poser les questions de qu’est-ce que l’on construit et pour qui. On ne peut pas proposer un catalogue avec des produits qui seraient identiques à Rennes, Bordeaux ou Marseille car les besoins sont différents. On s’y prend peut-être un peu tard mais mieux vaut tard que jamais et nous avons des collectivités qui font la part belle à l’humain, à la biodiversité, au développement durable… Les conditions d’un dialogue sont donc réunis. Il y a urgence mais pas urgence à faire n’importe quoi.» [(

Jérôme Dentz

)] Reportage Joël BARCY

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