Racket dans le BTP: Quatre personnes soupçonnées présentées au juge

Publié le 4 juin 2015 à  23h30 - Dernière mise à  jour le 29 octobre 2022 à  13h44

Pierre-Marie Bourniquel, Directeur Départemental de la Sécurité Publique et le procureur Brice Robin (Photo Philippe Maillé)
Pierre-Marie Bourniquel, Directeur Départemental de la Sécurité Publique et le procureur Brice Robin (Photo Philippe Maillé)

Voilà longtemps que Brice Robin, Procureur de la République près du tribunal de grande instance de Marseille et Pierre-Marie Bourniquel, Directeur Départemental de la Sécurité Publique entendaient tenir une conférence de presse concernant l’interpellation d’une bande rackettant les grands chantiers de Marseille. Une situation qui a conduit à la création d’un Groupement Local de Traitement de la Délinquance (GLTD), unique en France. Brice Robin indique que quatre hommes soupçonnés d’extorsion en bande organisée, travail dissimulé et infractions à la réglementation des activités de sécurité, devaient être présentés à un juge ce jeudi à Marseille en vue de leur mise en examen. Pour Pierre-Marie Bourniquel «Il y avait une volonté de mettre sous coupe réglée des secteurs entiers du Nord de Marseille en matière de BTP. Le GLTD nous a donné les outils pour combattre ce phénomène».
L’enquête durait depuis janvier, elle a abouti à l’arrestation en début de semaine de 11 personnes, dont 7 ont été remises depuis en liberté. L’opération a mobilisé 110 hommes de la Sécurité publique, du groupement interrégional de la police judiciaire (GIR), ainsi que des personnel de l’Urssaf, du Trésor public et du Conseil national des activités privées de sécurité (CNAPS), chargé de l’agrément des sociétés de sécurité.
Brice Robin, évoque le courage de ceux qui ont porté plainte, raconte: « A Picon-Busserine, en janvier, du matériel de chantier est détruit lors d’un incendie criminel, coût 790 000 euros. Trois jours plus tard le chef d’entreprise reçoit la visite d’une personne représentant une société qui lui propose d’assurer son gardiennage. Il affirme, lors de la discussion, que ce sont des membres de sa société qui ont mis le feu et que, s’il obtient le contrat, il n’y aura plus de problèmes. Et la menace est doublée par une autre: «Si la police est prévenue, ils ne pourront plus travailler dans le cité.Quelques jours plus tard arrivent des menaces sur l’intégrité physique».
Un autre plaignant, sur un autre chantier, parle pour sa part de «prestations fantômes», poursuit le Procureur. «La garde à vue a duré 96 heures au cours desquelles un a reconnu les faits, un autre a reconnu certaines pressions, tous reconnaissent le travail dissimulé». Soulignant un préjudice, sur trois ans, de 2 millions d’euros pour l’Ursaff et de 1,3 millions de salaires non versés.
Michel CAIRE

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