LEH. La WebTV des entrepreneurs de l’Huveaune Vallée cartonne sur la toile

Publié le 23 avril 2021 à  7h30 - Dernière mise à  jour le 31 octobre 2022 à  15h52

Thierry Vanderdonckt, président de l’association « Les Entrepreneurs de l’Huveaune Vallée » ne manque pas d’idées, à l’image des membres de LEHV. En pleine crise sanitaire, il était hors de question de perdre le lien avec les membres ! Pour éviter cela, quoi de mieux que le lancement d’une web TV ? Une initiative couronnée de succès et soulignée par tout Marseille. Entretien.

Thierry Vanderdonckt, président de l’association Les Entrepreneurs de l’Huveaune Vallée ©DR
Thierry Vanderdonckt, président de l’association Les Entrepreneurs de l’Huveaune Vallée ©DR

Destimed: Pouvez-vous nous dresser un petit panorama du périmètre des Entrepreneurs de l’Huveaune Vallée ?
Thierry Vanderdonckt : C’est une association d’entrepreneurs et de dirigeants qui a été créée en 2009, par Claude Robert. Son but est de fédérer les entreprises, d’avoir un point d’entrée pour les institutions et les élus. Nous couvrons le territoire des 9e, 10e, 11e, 12e arrondissements et nous avons débordé sur les 6e et 8e. Historiquement, il n’y avait pas grand monde là-bas (rires).

Quelle est la typologie de vos adhérents ?
En regardant bien, on peut dire qu’elle est assez atypique, comparée aux autres zones d’activités. Nous couvrons un large spectre d’acteurs allant de la grande distribution, avec La Valentine, mais aussi des industriels comme Heineken, Panzani, Arkema, Henri Blanc… et enfin des petites boîtes de service ou de santé ! Cette pluralité fait tout l’intérêt de notre action, puisque nous partageons entre personnes qui ont des logiques différentes mais qui s’enrichissent beaucoup les uns des autres. Au total, nous comptons plus de 300 partenaires.

Impossible de perdre le lien entre les adhérents

Comment vit-on une période de crise sanitaire quand on est une association d’entreprises ?
Je pense qu’il y a eu plusieurs grandes étapes durant cette crise. Le premier confinement a été un véritable choc, mais qui, avec le recul, a été révélateur de nombreuses choses. Le 16 mars, juste avant l’annonce, nous avions organisé un conseil d’administration extraordinaire, par téléphone, pour définir la politique à adopter. Tout le monde s’est mobilisé immédiatement et nous avons décidé que quoi qu’il se passe nous continuerions de travailler. La première règle a été de maintenir l’ensemble des événements. Nous avons donc tout fait en visio, en conférence téléphonique… Même pour les déjeuners business, nous avons réussi à nous adapter. Du coup, il s’est créé une forme d’engouement. Nous avons fait participer des experts de l’IHU pour nous expliquer ce que nous traversions, un conférencier d’HEC, un avocat… En fait, nous avons donné la parole aux adhérents.

Et la deuxième étape…?
Au déconfinement, nous avons reprogrammé des événements physiques…. Mais cela n’a pas duré très longtemps avec le nouveau confinement, en fin d’année, et l’annulation d’une grande partie de notre programme, très important dans la construction de notre synergie. Cela a vraiment été un choc, car nous avions des choses merveilleuses à faire ensemble. Nous nous sommes alors dit qu’il fallait que l’on trouve quelque chose pour les mois à venir, car nous prenions le risque de perdre les gens. Sans compter que tout le monde en avait assez des visioconférences.

Une émission et une WebTV pour maintenir le réseau de l’association

Quelle a été votre réaction ?
Je me suis dit que la vidéo était vraiment quelque chose de porteur et d’important. Nous avons donc fait nos vœux devant la caméra et de là, nous nous sommes dit qu’il fallait créer un rendez-vous pour garder le lien et faire connaître les actions de nos adhérents. Nous avons donc pris la décision de monter une émission, qui est une actualité du territoire. C’était pour nous la meilleure façon de mettre tout le monde en avant.

D’où cette idée de rendez-vous diffusé sur la toile?
Avec So Live, un professionnel de l’événementiel qui a beaucoup souffert durant la crise, nous avons monté un studio éphémère, mi-janvier, et nous voilà lancés dans une aventure folle. Nous avons fait tout cela de façon très artisanale, mais tout s’est, très vite, très bien passé. Nous avons rapidement pris conscience que nous tenions quelque chose de fort. Notre objectif était de faire 70 vues et rapidement l’émission a passé la barre des 100 en une heure, puis 200 dans la soirée, près de 1 000 en quinze jours…

Ce qui devait être éphémère est donc devenu plus permanent ?
On se retrouve maintenant avec des témoignages humains magnifiques. D’autres associations nous encouragent dans notre démarche. Nous sommes portés par plein de monde et au final, cet engouement populaire est plus important que les chiffres d’audience. On se dit chiche, comme tout cela s’est bien passé, pourquoi nous ne relèverions pas le challenge de faire évoluer le format, faire des émissions plus courtes d’une demi-heure maximum. Le nouveau concept a alors émergé et nous voilà en ligne tous les mardis soir.

Des retombées qui dépassent les frontières du territoire

Cette approche plus structurée, vous oblige-t-elle à une organisation plus lourde?
Quand nous avons pris cette décision, il restait 15 jours avant la date de tournage. Nous avons fait venir 18 invités sur le plateau pour une journée d’enregistrement et 5 émissions dans la boîte. C’est un moment unique où l’on échange avec les adhérents qui nous livrent des histoires que nous ne connaissions pas forcément et ainsi nous continuons à faire notre vie de réseau, nous faire connaître. Il se passe vraiment quelque chose pendant les tournages, la dimension humaine est très importante.

Comment s’articule cette émission ?
L’idée reste de mettre en avant une interview du mois, avec des personnalités pour qu’elles expliquent ce qu’elles font, car leur périmètre est souvent méconnu. Je veux aussi leur montrer que nous sommes présents sur le territoire. Tout se passe dans une discussion simple, où nous les mettons en valeur et où nous refusons qu’ils critiquent les autres.

Un souvenir particulier de ces premières expériences ?
Julien Ravier m’a fait une belle surprise et avait mis toute mon équipe dans la confidence. A la fin de l’émission, durant la conclusion, il enfile son écharpe parlementaire et me remet la médaille d’honneur de L’Assemblée Nationale. C’était très émouvant, notamment son discours très sympa. C’était un beau moment.

Quel sera l’avenir de cette émission ?
Nous faisons quelque chose qui marche bien, qui sort de nos frontières, mais il ne faut jamais oublier que cette émission est avant tout celle des adhérents. Nous ne pouvons être que les animateurs de ce qu’ils créent. Nous avons formé un comité de rédaction constitué d’une vingtaine d’entrepreneurs. Ils seront invités à venir participer aux tournages et présenter des petites rubriques. Quand on fera le bilan, on commencera à se demander comment sera l’émission de demain. Dans tous les cas, nous avons rempli une partie de notre mission : nos adhérents sont très fiers de ce qui est publié, même quand ils n’ont pas participé au tournage. C’est devenu leur rendez-vous et tout cela est vraiment très émouvant.
Propos recueillis par Mathieu SELLER

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LEH, la WebTV des entrepreneurs de l’Huveaune Vallée

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Ils en parlent…

Frédéric Cabrera, Directeur de Brasserie Heineken (11e), membre de l’association LEHV
« Nous souhaitions impulser une nouvelle dynamique à notre association. Au cœur de la crise sanitaire, nous rencontrions un vrai risque que les adhérents perdent le lien. La convivialité a toujours été notre force et il était donc vital que nous trouvions quelque chose pour garder le contact. Cette émission est pour le moment une réelle réussite qui fait parler des entrepreneurs de l’Huveaune au-delà de notre territoire et qui, modestement, compte aujourd’hui dans le paysage marseillais. J’ai participé à une émission, assisté à des tournages… Je trouve que l’on y retrouve fidèlement l’ambiance qu’il existe entre les adhérents. D’ailleurs, nous ne perdons pas de vue qu’il faut mettre en avant les entrepreneurs et leurs réussites quotidiennes. Tout cela intéresse les gens et nous étions les premiers surpris du résultat. Nous ne nous étions pas donnés d’objectifs, mais quand nous avons regardé le nombre de vues grimper, nous avons compris que quelque chose était en train de se mettre en place. Nous restons vraiment modestes et notre chaîne n’a aucune prétention. Heureusement, nous avons pu travailler avec des pros, des adhérents de l’association, et faire quelque chose avec un rendu de grande qualité, selon les dires. La vérité est que nous avons essayé pour passer outre la situation et que cela a fonctionné ! A nous maintenant de le faire progresser et vivre. »

Frédéric Grasset, leader magasin, Leroy Merlin Marseille, La Valentine (11e), membre de l’association LEHV
« C’était une idée extraordinaire de se dire : nous allons être à nouveau confinés, pour autant nous ne voulons pas couper le contact avec les adhérents et pouvoir leurs être utile. Nous avons été l’une des associations les plus actives pendant le premier confinement. Nous partions d’un constat simple : impossible de se réunir, il faut donc utiliser les moyens audiovisuels mis à notre disposition pour créer un programme. Le résultat est là et je pense que la forme est vraiment intéressante. D’ailleurs la première fois que j’ai été interviewé, j’ai trouvé que c’était d’une qualité remarquable. Après, la remise en question permanente est nécessaire et permet de faire avancer la forme et le fond. Pour nous, cette émission est l’idée de l’année ! C’est un moyen d’expression pour les porte-paroles de leur métier. Certains viennent exprimer leurs difficultés durant cette crise ou leurs bonnes idées. D’autres mettent leur savoir-faire au service de la communauté. Des élus expliquent également leur champ d’action, ce qui est un vrai plus, car nous ne sommes pas toujours au courant de ce qu’ils mettent en place sur le territoire pour nos entreprises. Il y a vraiment toujours quelque chose à retirer des émissions ! »

Julien Ravier, député de la 1ere circonscription des Bouches-du-Rhône
« LEH est une association essentielle pour les institutions, qui regroupe un grand nombre d’entrepreneurs et qui est un relais direct avec le monde économique sur le territoire. Nous parlons là du deuxième poumon business de Marseille, après la zone Euroméditerranée. Nous échangeons sur de nombreux sujets, que ce soit au niveau économique, la formation, la mobilité ou encore la sécurité… Elle nous accompagne sur de nombreux axes et j’estime que c’est un acteur majeur de notre politique territoriale. Plus loin encore, nous parlons là de réels ambassadeurs de notre zone, notamment au travers de leur web TV. Cet outil de communication permet de mettre en lumière la richesse de notre territoire et d’approfondir des problématiques quotidiennes des membres de l’association. C’est une belle réussite, qui au départ était une initiative d’amateurs. Ils ont rapidement appris pour livrer une émission de qualité professionnelle. Cette initiative apporte à notre territoire une réelle plus-value ! »
Propos recueillis par M.S.)]

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