La BEI et la Communauté Urbaine Marseille Provence Métropole signent un protocole de financement de 135 M€ en faveur d’un transport public durable et de qualité

Publié le 18 mai 2014 à  23h02 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  17h50

Guy Teissier, Président de la Communauté urbaine Marseille Provence Métropole (MPM) , Philippe de Fontaine Vive, Vice-président de la Banque européenne d’investissement (BEI), ont signé ce vendredi 16 mai un accord de financement pour le développement des transports publics à Marseille à hauteur de 135M€ sous forme de prêts intermédiés. Un premier contrat concrétisant cet engagement a également été signé ce même jour par Guy Teissier et Alain Lacroix, président du Directoire de la Caisse d’Epargne Provence Alpes Corse (CEPAC). Et le président de MPM a ensuite signé un protocole de coopération avec Stéphane Keïta, Directeur du développement territorial et du réseau de la Caisse des Dépôts.

Alain Lacroix, Philippe de Fontaine Vive, Guy Teissier et Stéphane Keïta (Photo Philippe Maillé)
Alain Lacroix, Philippe de Fontaine Vive, Guy Teissier et Stéphane Keïta (Photo Philippe Maillé)
Guy Teissier ouvrira la rencontre sur fond d’élections européennes: « Il y a des chiffres qui inquiètent et d’autres qui rassurent. Ceux qui m’inquiètent sont ceux des différents sondages réalisés très récemment à propos des élections européennes. Ces chiffres montrent la montée d’un euroscepticisme parmi les citoyens français, et les Provençaux n’échappent pas à la règle. Pour près de 40% de nos concitoyens, l’appartenance de la France à l’Union européenne est une mauvaise chose. Ils n’étaient que 25%, il y a 10 ans ce qui était déjà beaucoup trop. Pourquoi un tel désenchantement ? Toujours selon ces sondages, près de 80% des Français reprochent à l’Europe d’être trop éloignée de leurs préoccupations quotidiennes.
Mais, d’un autre côté, poursuit-il : « il y a des chiffres qui rassurent. Particulièrement ceux figurant dans les conventions signés entre MPM, la BEI, la CDC et la CEPAC».

Les accords de financement qui ont été signés avec MPM portent sur 6 projets : le prolongement de 900 mètres de la ligne 2 du métro entre le terminus actuel Bougainville (15e) et le boulevard Capitaine-Gèze. Au bout de ce prolongement sera créé un pôle multimodal regroupant la station de métro, une gare de bus et un parking relais de plus de 600 places, la création de trois lignes de bus à haut niveau de service (BHNS) : Bougainville/Saint-Antoine- Château-Gombert/Saint-Jérôme et Castellane/Luminy. Et, pour le tramway, il est question de l’acquisition de 6 nouvelles rames, « pour augmenter la fréquence de passage et la capacité de transport de notre tram ».

«Le coût total de ces trois grands projets métro-tram-bus dépasse les 270 millions d’euros»

«Ces réalisations, précise Guy Teissier, permettront d’améliorer la qualité du réseau public de transport, tout en réduisant les nuisances sonores et les émissions de polluant dues au trafic automobile. Elles visent à fluidifier le trafic et faciliter l’accessibilité des transports publics en renforçant la régularité, la ponctualité, le confort et la sécurité tout en gagnant du temps. Parallèlement à l’impact positif sur la qualité de vie des habitants, l’attractivité économique et l’accès aux bassins d’emplois en seront favorisés».
Le coût total de ces trois grands projets métro-tram-bus dépasse les 270 millions d’euros. « La BEI en apporte la moitié, 135 millions d’euros sous forme de prêts intermédiés. La Caisse d’épargne est la première à s’engager à hauteur de 44M€ ». Et à l’attention du président de la CEPAC, Alain Lacroix : « Vous êtes précurseur, je ne doute pas que d’autres banques s’engageront prochainement dans votre sillage».
En ce qui concerne l’engagement de la Caisse des dépôts : «C’est une marque de confiance. Pour ces mêmes projets de transport en commun pour la période 2013-2016, la CDC devrait nous accorder 94,2M€ d’emprunts. Plus des deux tiers de cette somme, 63,3M€, ont déjà été obtenus. Les 30 autres millions d’euros vont suivre rapidement sous forme de prêts sur fonds d’épargne ».

«Pour la période 2014-2020, 700M€ de ces crédits européens vont être alloués à notre Région»

Et de revenir sur l’Europe : «Je n’oublie pas les fonds structurels européens, Feder et FSE. Pour la période 2007-2014, la Région en a bénéficié à hauteur de 670M€ et MPM à hauteur de 21M€, utilisés à ce jour dans 220 opérations.»
Le Président de MPM d’indiquer : «Pour la période 2014-2020, 700M€ de ces crédits européens vont être alloués à notre Région, pour développer et promouvoir l’emploi, la recherche et le développement, l’environnement, l’éducation et la lutte contre la pauvreté et l’exclusion».
Europe toujours, il annonce: « Plus que jamais, MPM est candidate pour gérer comme organisme intermédiaire une partie de ces fonds européens. Je l’ai confirmé au Préfet et au Président de la Région. J’ai également donné pour consigne d’étoffer et de professionnaliser encore nos équipes et nos méthodes de travail, pour rassurer nos interlocuteurs. Faire en sorte que l’Europe soutienne d’avantage les projets du territoire».

«La BEI a mobilisé moyens et compétences pour soutenir à hauteur de 1,370 Md€ des investissements nouveaux au cœur des territoires»

Pour Stéphane Keïta cette signature marque : « Notre intérêt au développement de notre territoire. La BEI et la CDC sont les seuls prêteurs qui accompagnent les territoires. Outre son offre de prêt la CDC finance depuis 2004 les projets structurants à hauteur de 20Md€. Pour 2011-2013 le montant est de 150M€ ». Sur la question des transports, il assure à Guy Teissier : « Nous serons à vos côtés dans cette politique de développement en renforçant notre coopération ».
Philippe de Fontaine Vive de lancer : « Nous finissons en feu d’artifice à Marseille ». Un propos qui rappelle que depuis 5 jours du 12 au 16 mai, la BEI s’est rendu dans plusieurs régions Midi-Pyrénées, Ile de France, Rhône Alpes, Champagne Ardennes pour finir en Provence-Alpes-Côte d’azur. La BEI a ainsi mobilisé «moyens et compétences pour soutenir à hauteur de 1,370 Md€ des investissements nouveaux au cœur des territoires avec un double objectif : relancer une croissance durable, facteur d’emploi et de cohésion sociale, tout en soutenant des projets clefs de développement économique pour l’avenir». De fait, le Vice-président de la BEI, d’affirmer : «Oui à une Europe des projets plutôt qu’à une Europe des regrets ou une Europe des rejets» .
Alain Lacroix de son côté de se réjouir : «Une cité comme la nôtre a besoin d’avoir de grandes opérations». Il met en exergue son travail main dans la main avec la Caisse des dépôts. Et rappelle les 3 vocations de la Cepac : « Un financier, un investisseur et un acteur militant de ce territoire».
Patricia MAILLE-CAIRE

Banque Européenne d’Investissement (BEI)

La BEI est la banque des 27 États membres de l’Union Européenne qui en sont les actionnaires. Sa notation (AAA) sur les marchés financiers lui permet d’emprunter à des taux intéressants et d’en faire bénéficier les collectivités locales quand leur accès direct aux crédits (emprunt bancaire ou marché obligataire) est plus coûteux. Au service du territoire et des citoyens, elle soutient en particulier des projets urbains ayant un fort impact en faveur de l’environnement, en particulier dans le domaine du transport.
Plus d’info: La France et ses territoires- les projets financés par la BEI

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