La Chronique du 4e Festival de Pâques d’Aix-en-Provence – Hélène Grimaud rayonnante pour ses retrouvailles aixoises

Publié le 24 mars 2016 à  16h26 - Dernière mise à  jour le 29 octobre 2022 à  13h45

Devant les musiciens de la Camerata Salzburg, Louis Langrée et Hélène Grimaud aux saluts (Photo Caroline Doutre)
Devant les musiciens de la Camerata Salzburg, Louis Langrée et Hélène Grimaud aux saluts (Photo Caroline Doutre)

L’affiche était belle pour cette deuxième soirée festivalière au Grand Théâtre de Provence ce mercredi 23 mars. La pianiste aixoise Hélène Grimaud retrouvait les musiciens de La Camerata Salzburg et leur chef principal, Louis Langrée, qu’elle affectionne particulièrement, pour le concerto en sol majeur de Ravel. Auparavant, pour ouvrir le programme, c’est «Ma mère l’Oye» du même Ravel qui était offert au public. Une délicieuse succession de cinq pièces naturalistes, fraîches et espiègles livrées sous la direction élégante de Louis Langrée.
L’occasion pour La Camérata Salzburg de mettre en valeur la totalité de ses pupitres dans ce qu’ils ont de plus raffinés. De la belle ouvrage avant d’aborder la pièce maîtresse du programme : Le Concerto en sol majeur composé par Ravel vingt ans après «Ma mère l’Oye». Une œuvre qu’Hélène Grimaud connaît bien ; ne l’a-t-elle pas jouée pour l’inauguration de la Philharmonie de Paris le 14 janvier dernier ?
Mercredi soir, elle en a offert une interprétation lumineuse, d’une très grande virtuosité et d’une précision implacable devant un orchestre attentif, que l’on aurait aimé un peu plus étoffé pour Ravel, et dont Louis Langrée a su tirer le meilleur pour exprimer toutes les subtilités d’une partition où le compositeur n’a pas fait dans la facilité. Le mouvement lent central, adagio Assai, fut une pure beauté, la pianiste laissant s’exprimer des sentiments puissants, profonds, souvent extatiques. Un très beau moment de musique servi par la technique hors pair et le talent d’Hélène Grimaud rayonnante sur la scène du Grand Théâtre de Provence. Avant de donner en bis, avec beaucoup d’élégance et de sensualité «études-tableaux» op. 33 de Rachmaninov, la soliste avait tenu à remercier les Musiciens de la Camerata et Louis Langrée en les associant à un premier bis qui n’était autre que la reprise du troisième mouvement du concerto de Ravel. Pour mettre un point final au concert, Louis Langrée avait choisi Mozart et sa Symphonie n°41 «Jupiter». Une interprétation diversement appréciée dans la salle avec des commentaires très contrastés, voire opposés. Donc une interprétation qui ne laisse pas insensible, ce qui est le principal. Personnellement, nous avons apprécié la vitalité d’une direction soulignant les contrastes de la partition. Comme pour Ravel, Langrée fait preuve d’une extrême élégance et cette « Jupiter » au sonorités plus classiques que mozartiennes aura aussi pu séduire.
Michel EGEA

Un hommage à Yehudi Menuhin en demi-teinte

Une peu plus tôt en fin d’après-midi, mercredi, le Théâtre du Jeu de Paume abritait Daniel Hope au violon et Sebastian Knauer au piano pour un hommage à Menuhin avec un patchwork d’œuvres où figuraient Bach, Enesco, Bartok, Ravel et Walton. A vrai dire, nous sommes restés sur notre faim à l’issue de la prestation des deux musiciens. Un Bach parfois approximatif et soporifique, un impromptu d’Enesco sans grand relief, il fallait attendre les six danses populaires roumaines de Bartok pour profiter de la sonorité légèrement acide du violon de Hope et de son jeu. Le Kaddish (prière pour les morts dans la religion juive) de Ravel, fut, en revanche, d’une grande profondeur et d’une extrême sensibilité avant l’interprétation de la sonate de Walton composée en 1947 et résultant d’une commande de Menuhin voulant ainsi aider le compositeur qui traversait une période difficile de son existence. Une œuvre à la belle architecture et assez émouvante en forme d’agréable point final à cet hommage.
M.E.

Pratique
Les rendez-vous du 25 mars
-Les Variations Goldberg (transcription pour cordes de Dmitry Sitkovetsky), au Conservatoire Darius Milhaud à 18 heures. Avec Alina Pogostkina, violon, Lawrence Power, alto et Daniel Müller-Schott, violoncelle. Tarif de10 à 43 €. Réservations au 08 2013 2013 – festivalpaques.com
-La Passion selon Saint-Jean de Bach au Grand Théâtre de Provence à 20h30. Avec l’orchestre et le chœur Musica Saeculorum dirigé par Philipp von Steinaecker, Sunhae lm, soprano, Sara Mingardo, alto, Andrew Staples, ténor, Hanno Müller-Brachmann, baryton et Halvor Festervoll Melien, basse. Tarif de 10 à 68 €. Soirée Premium :100 €. Réservations au 08 2013 2013 – festivalpaques.com

Au programme du samedi 26 mars
-Le retour de Kit Armstrong au Théâtre du Jeu de Paume à 12 heures. Au programme : Bach, Sweelinck et Armstrong. Tarif de10 à 43 €. Réservations au 08 2013 2013 – festivalpaques.com
-Le NDR Sinfonieorchester au Grand Théatre de Provence à 20h30.
Krzysztof Urbanski est à la direction et le baryton Thomas Hampson, soliste. Au programme « Till l’espiègle », op. 28, de Richard Strauss, des lieder extraits de la pièce « Le Cor enchanté de l’enfant » de Mahler et le Symphonie n° 10 en mi mineur de Chostakovitch. Tarif de 10 à 68 €. Soirée Premium :100 €. Réservations au 08 2013 2013 – festivalpaques.com

80 CD pour écouter et voir Yehudi Menuhin

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Le 1er avril, Warner Classics sort un coffret comprenant 80 CD entièrement remastérisés, 11 DVD et le livre « Passion Menuhin » de Bruno Monsaigeon à l’occasion du 100e anniversaire de la naissance du « violon du siècle ». Monsaingeon qui écrit : « L’art et la vie de Yehudi Menuhin ont illuminé l’existence de millions de personnes à travers le monde… Sa vie est jalonnée d’aventures d’une brûlante humanité. Au-delà du violoniste étincelant, se révèle un artiste engagé dans les grandes causes de notre temps. Un être inspiré, que sa passion pour le langage universel de la musique a transformé en apôtre de douceur et de paix. »
Cette édition se décompose en cinq coffrets séparés le premier proposant inédits et raretés, Menuhin acteur de l’histoire, concerts et festivals, les enregistrements légendaires, l’intégrale avec Hephzibah Menuhin et Menuhin en films ; le deuxième est une anthologie du violon du siècle, le troisième le DVD « Le Violon du siècle », film de Bruno Monsaingeon, le quatrième un double CD pour les enfants et le cinquième le LP légendaire avec Ravi Shankar « West meets east ».
Tarif conseillé de cette édition monumentale : 200 euros.

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