La Criée de Marseille. Nemanja Radulovic et les Trilles du diable: un concert de paix avec supplément d’âme et beautés sonores

Publié le 19 septembre 2021 à  12h21 - Dernière mise à  jour le 1 novembre 2022 à  16h27

Esprit festif, joie de jouer, plaisir d’être ensemble, tout dans le concert de Nemanja Radulovic accompagné par Les Trilles du diable, donné dans une Criée de Marseille archicomble, respirait la grâce et la perfection.

Le violoniste Nemanja Radulovic a offert au public de la Criée un grand moment de partage  ©DR
Le violoniste Nemanja Radulovic a offert au public de la Criée un grand moment de partage ©DR

A la tête de sa divine formation « Les Trilles du diable » le violoniste né en Serbie en 1985, multiplia les prouesses et surtout a imposé une virtuosité sans ego où il fallait avant tout offrir au public un moment de partage. C’est un voyage musical auquel nous étions conviés, un instant suspendu hors du temps, d’où semblaient surgir toutes les cultures, tous les paysages, tous les peuples d’Orient, d’Amérique du Sud, Asie, et d’Europe. «Nous sommes si heureux d’être là, et c’est notre premier concert de la saison», a lancé Nemanja Radulovic après l’intervention très émue de Macha Makeïeff, la directrice de la Criée. Accompagnée de Robert Fouchet, le Président de «Marseille Concerts» à l’origine de ce récital, elle a redit le bonheur de retrouver une salle pleine, et a invité chacune et chacun à suivre la programmation du théâtre toute l’année.

Musiques de tous les horizons.

Alternant morceaux de compositeurs classiques (Bach, Brahms, Tchaïkovski) et opus modernes tirés de musique de film -émouvant moment de reprise d’un des thèmes de «Cinéma Paradisio» signé Ennio Morricone- l’ensemble Les Trilles du Diable nous a promenés dans des mondes colorés, parfois poignants comme ce «Spring in Japan» d’Aleksandar Sedlar Bogoev, lié par le souvenir au tsunami qui ravagea le pays. Le miracle du violon de Nemanja Radulovic et ce fut frappant sur le «Por una cabeza» de Carlos Gardel ou le « Csardas » de Vittorio Monti, voire le «Meltemi » d’Alessandro Annunziata provient de sa propension à se glisser dans le cœur des gens avec élégance, éclat, se faisant virtuose et intimiste, symphonique et chambriste.

Guillaume Fontanarosa et Frédéric dessus, aux violons, Kristina Atanasova, à l’alto Anne Biragnet au violoncelle, et Nathanael Maunoury à la contrebasse ne se contentent pas d’accompagner Nemanja Radulovic mais se montrent complices de sa direction d’orchestre. Fusion, alliance, et puissance, les uns et les autres semblent mille, dix mille, représentant tous les peuples de la terre et des mers. Universalisme et particularismes se retrouvent dans ce grand concert ouvert par lequel Nemanja Radulovic et les Trilles du Diable ont impressionné les mélomanes et ouvert un chemin de beautés sonores à ceux qui ne sont pas des familiers de la musique. Beaucoup de jeunes, d’enfants, de familles réunis ici autour d’un concert de paix avec supplément d’âme. Magnifique.
Jean-Rémi BARLAND

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