La Foire de Marseille s’offre une grande lucarne… et se maintient économiquement

Publié le 19 septembre 2019 à  9h21 - Dernière mise à  jour le 29 octobre 2022 à  12h31

Ça se passe du 20 au 30 septembre au Parc Chanot : sans vouloir jouer les bêcheuses, la Foire internationale de Marseille 2019 a toutefois décidé de faire son cinéma. La thématique de ce rendez-vous de rentrée incontournable, parrainé cette année par le comédien et réalisateur Pierre François Martin-Laval, devrait séduire les visiteurs… et permettre de se maintenir en termes de fréquentation.

Faire son cinéma c'est aussi ça.... (Photo Robert Poulain)
Faire son cinéma c’est aussi ça…. (Photo Robert Poulain)
Le parrain de cette édition 2019 de la Foire est Pierre François Martin-Laval, alias PEF, comédien, scénariste et réalisateur (photo Robert Poulain)
Le parrain de cette édition 2019 de la Foire est Pierre François Martin-Laval, alias PEF, comédien, scénariste et réalisateur (photo Robert Poulain)
On le sait bien, la Foire de Marseille est plurielle. Et selon l’année, elle montre l’une ou l’autre de ses facettes. Pour cette édition, elle a donc choisi de révéler son côté star. Celui du 7e art, bien sûr. Le choix n’est pas arbitraire. Parce que là aussi, ce n’est pas un scoop, la Métropole marseillaise est devenue avec le temps une terre appréciée de tournage. Séries, pubs, clips ou films se conçoivent désormais à fleur de lumière méditerranéenne. Et les réalisateurs savent en apprécier la valeur ajoutée… Une diversité de décors naturels, un écosystème de techniciens, des infrastructures à disposition sur place, un cluster régional de plus de 50 entreprises spécialisées, une quinzaine de festivals organisés chaque année dans la cité phocéenne, dont le FID et le Marseille WebFest, permettent ainsi à la Provence de ne pas rougir face aux concurrents, qu’ils soient parisien, niçois, lillois, héraultais, toulousain, pour ne citer que ceux-là. C’est donc cette filière dynamique que la Foire internationale de Marseille a choisi de mettre cette année en exergue. Et c’est judicieux : le cinéma fait briller les yeux, il devrait attirer du monde au Parc Chanot cette année encore. Concrètement, sur les 17 hectares d’un site réaménagé pour l’occasion, de nombreuses animations autour du cinéma et de l’image animée seront mises en scène : expositions comme celle consacrée à Harry Potter, ateliers de coaching d’acteurs, diffusion de films et échanges avec des comédiens, les coulisses du 7e art s’ouvriront aux visiteurs, invités à découvrir l’univers prodigieux du tournage, de la création à la réalisation.

Un «Robin des Bois» comme parrain

Et puis, le parrain de cette édition les encouragera en ce sens, forcément. Pierre François Martin-Laval, alias PEF, comédien, scénariste et réalisateur connu notamment pour avoir fait partie des Robins des bois, sera présent sur ses terres natales pour fouler le sol du parc Chanot. Pour lui, «c’était une évidence et un véritable honneur ! Tout le monde pense que je suis Parisien, mais je suis né à Marseille ! Très attaché à ma ville, je vis ici avec ma famille, c’est donc très volontiers que j’ai accepté ce rôle. Entre les Goudes, La Friche ou Sormiou, j’aime faire découvrir Marseille à mes amis et participer à l’amélioration de son image». Pour ce faire, il sera présent toute la journée du 21 septembre, qui se déroulera spécifiquement sous le signe du grand écran. Trois projections seront organisées au sein de l’Auditorium. Celle du film Gaston Lagaffe, à 11 heures, précèdera une rencontre avec Pierre François Martin-Laval. Puis celle des Profs 1, à 15 heures, sera suivie d’un débat en présence de PEF. Et enfin, celle du film Essaye-moi, à 18h, sera clôturée par un Apéro Masterclass, pour découvrir les coulisses du cinéma. Enfin, PEF recevra ce même jour la visite de plusieurs de ses anciens camarades de jeu. Les Robins des bois viendront à la rencontre du public à 17 heures, devant la montée des marches de la foire. Outre cette journée thématique, c’est une belle partie du Parc Chanot qui se mutera en Hollywood en Provence, avec trois espaces dédiés : le «Plateau», le «Studio» et le «Ciné», lesquels feront découvrir un peu plus au visiteur l’univers du 7e art à coup d’expositions de décors, d’escape game, de rencontres, d’ateliers pour les jeunes et les adultes…

Une diversification événementielle

Mais outre ces animations cinéma, ce sont de nombreux salons éphémères, notamment sur la mode vintage ou le Do it yourself, qui s’ouvriront au public. C’est justement cette dynamique événementielle qui permet, contrairement à ce qui se passe dans d’autres villes, de se maintenir à Marseille en termes de fréquentation, comme l’explique Loïc Fauchon, président de la Safim. «La diversification que nous avons entreprise avec des animations de toutes sortes nous permet probablement de tenir ce score de 330 000 à 350 000 visiteurs. Nous sommes cramponnés à la nécessité de garder notre visitorat». Par ailleurs, elle se projette aussi dans son avenir. Voilà pourquoi elle vise une clientèle de jeunes, en réalisant un «gros effort d’animation en direction des ados». Puisque «les faire venir aujourd’hui pour la culture, pour des loisirs, c’est les avoir demain comme clients». Et aux dires de Loïc Fauchon, «c’est plutôt réussi pour l’instant». Ces visiteurs, la Foire sait aussi les accueillir avec un dispositif parkings conséquent de «plusieurs milliers de places disponibles». Il y a aussi le réseau de transports collectifs… «Rien n’interdit aux uns et aux autres de venir en bus, en métro, en vélo… mais pas en trottinette. Elles seront interdites à l’intérieur de la Foire pour ne pas créer de soucis comme on le voit sur les trottoirs de Marseille en ce moment».

Commercial avant tout

De l’événementiel qui, toutefois, ne fait pas oublier la vocation première de la foire : le commerce ! «Une foire c’est d’abord un lieu où on achète et où on vend», avec «1 200 exposants … et… un panier moyen de 250 euros par personne, enfants compris». Multiplié par plus de 300 0000 visiteurs, cela donne un chiffre d’affaires d’environ 80 millions d’euros… Mais en tenant compte de ceux «qui viennent repérer et acheter ensuite, passent juste un contrat en vue de livraison plus tard », le CA dépasse aisément au final la centaine de millions d’euros. A savoir que cette année, la Safim expérimente de nouvelles offres destinées aux entreprises exposantes. Elle propose en effet, des séquences de 4 jours visant notamment les entreprises locales. Sachant que sur les près de 1 200 exposants, plus de la moitié vient des Bouches-du-Rhône et près des 2/3, de la Région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur. Bref, des périodes de vente contractées qui devraient permettre, par ce turn over, de multiplier le nombre d’exposants, la variété des produits et possiblement, stimuler l’acte d’achat, ce qui au final boosterait le chiffre d’affaires. Pour les exposants, c’est également tout bénéfice : un emplacement à moindre frais leur permettra peut-être de concentrer les ventes et donc de «marger» davantage, si les clients sont au rendez-vous.
Photo Patricia Maillé-Caire
Photo Patricia Maillé-Caire
son_copie_petit-389.jpgEntretien avec Loïc Fauchon, président de la Safimloic_fauchon_pres_foire_12_09_2019.mp3

Décathlon, présent pour la deuxième année consécutive

Parmi les entreprises présentes, il y a aussi celles qui s’installent sur la durée et se saisissent de la Foire comme d’une incontestable vitrine… C’est incontestablement le cas de Decathlon, enseigne investissant le Parc Chanot depuis deux éditions consécutives. Pour Edelmire Navarro, chef de projet «Mon P’tit Decat» chez Decathlon Bouc-Bel-Air (un projet pour permettre aux utilisateurs de découvrir une multitude de sports en les testant immédiatement), cette présence était une évidence. Car la Foire de Marseille a «un fort rayonnement dans les Bouches du Rhône» et au-delà, dans toute la région et qui lui permet aussi de rencontrer «ses utilisateurs», ce qui va dans le sens de la politique de proximité de son entreprise. Concrètement, Décathlon va y «mettre en scène ses produits d’innovation 2019». Exemples ? Poteaux de rugby gonflables, panier de basket simple à installer, absorbant les chocs et permettant de marquer facilement, destiné plutôt aux enfants, kayak gonflable, transportable dans un sac à dos et pourtant rigide… Car «notre cœur de métier avant même d’être des vendeurs, c’est d’être des créateurs de produits», précise le chef de projet. «Chaque marque de Décathlon, dans chaque sport, conçoit ses produits dans son propre labo de recherche et développement». Ainsi, chaque prototype peut être testé par «une multitude de consommateurs avant toute sortie sur le marché». A la Foire, on pourra non seulement noter, mais aussi tester ces innovations. «Il faut savoir que chaque avis laissé retombe directement dans la boîte mail du chef produit qui a créé ce produit … de façon à pouvoir derrière, s’il le faut, rectifier le tir. Ou repartir sur un segment avec un produit qui correspond à un autre besoin, mis en lumière par nos utilisateurs». Lui-même fervent utilisateur des produits de son entreprise typés ski, Edelmire Navarro se déclare ainsi «bluffé» par leur qualité. «Aujourd’hui on n’a rien à envier aux grandes marques. On propose des équipements qui correspondent à des pratiques presque élitistes. Donc je suis vraiment très fier de ce que font nos chefs de produit, de leurs capacités d’écoute (…). La remise en question pour créer toujours mieux, c’est quelque chose qui est dans notre ADN, et qui fonctionne très bien». Des produits proposés dans près de 1 000 magasins dans le monde, avec des ouvertures actuellement dans de nouveaux pays, tel la Côte d’Ivoire. Ainsi Décathlon confirme encore un peu plus son rôle sociétal en matière d’accessibilité au sport… Mais du 20 au 30 septembre prochains, ce sont déjà les visiteurs de la Foire de Marseille qui s’initieront à toutes sortes de pratiques au Parc Chanot.
Photo Patricia Maillé-Caire
Photo Patricia Maillé-Caire
son_copie_petit-389.jpgEntretien avec Edelmire Navarro, chef de projet «Mon P’tit Decat» chez Decathlon edelmire_navarro_chef_de_projet_decathlon_marseille_foire_de_mrs.mp3
Carole PAYRAU (rédaction) et Mireille BIANCIOTTO (son)

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