La Licra, partenaire de la Protection Judiciaire de la Jeunesse dans le cadre du plan anti-terroriste

Publié le 4 novembre 2016 à  21h44 - Dernière mise à  jour le 28 octobre 2022 à  15h41

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Depuis près d’un an, la Licra est engagée dans un partenariat étroit avec la protection judiciaire de la Jeunesse (PJJ), dans le cadre du plan anti-terroriste. A la faveur d’une approche innovante, il s’agit de comprendre les ressorts qui conduisent à la radicalisation islamiste pour mieux les combattre. Parmi les thèmes évoqués par les jeunes suivis par le Ministère de la Justice et confiés à la PPJ, le communautarisme et l’antisémitisme sont des moteurs puissants, et la relation aux valeurs de la République quasiment inexistante.
Un programme d’action a ainsi pu être établi entre la Licra et le Ministère de la Justice, sous l’égide de Patrick Kahn, afin d’élaborer une stratégie de conviction de ces publics acquis à la terminologie «anti-système», fondée pour une large part sur le «deux poids, deux mesures». L’objectif de ce programme est, grâce à un réseau d’experts, d’élaborer un contre-discours face à la propagande radicale, aux discours communautaristes, aux théories du complot. Il est en effet primordial, chez ces jeunes adultes mineurs, de mettre un coup d’arrêt à l’argumentation pernicieuse développée par certains réseaux, qui profitent d’un mal-être général et de difficultés sociales réelles, pour malheureusement s’engouffrer dans un repli identitaire rassurant et protecteur, source de confiance en soi.
L’enjeu est aussi de mettre en place une stratégie adaptée à de jeunes adultes en rupture de mémoire familiale et culturelle, et qui se laissent berner par des identités fantasmées et reconstruites dans un but idéologique. Il importe de leur montrer combien les vagues d’immigration connues par la France depuis des siècles ont contribué à la construction d’une identité commune, sans nier les identités des différentes communautés qui la composent. Il s’agit ainsi de retisser un lien interrompu, et surtout de les aider à identifier les tentatives d’emprise s’appuyant sur leur vécu, leur histoire familiale. Enfin à développer l’adhésion en confiance aux valeurs républicaines.

Une attention particulière sera portée sur les questions liées à la laïcité, qui suscite parmi les jeunes suivis par la PJJ au mieux de l’indifférence et interrogations, au pire de la défiance, de l’hostilité et de la violence. Une exposition itinérante, destinée aux différents centres de protection de la jeunesse, est en cours de préparation.

Enfin, ce partenariat sera en très large part construit autour des enjeux de mémoire, avec la mise en place d’actions éducatives et de visites de différents lieux de mémoire comme la Maison d’Izieu, le Camp des Milles, le Chambon-sur-Lignon, Dieulefit ou encore la Grande Mosquée de Paris. Ce travail sera précédé d’une préparation intensive en amont de ces visites, pour que la réflexion prenne le pas sur l’émotion et que le programme ne s’apparente pas à un simple ‘’ tourisme mémoriel’’, mais à un véritable apprentissage de la citoyenneté. L’idée générale est de mettre en perspective de l’ensemble des processus génocidaires qui ont touché diverses populations visées par des mesures xénophobes, qui ont concerné les Arméniens, les Juifs, les Tsiganes, les Tutsis et l’importance de l’action précoce de lutte contre l’emprise extrémiste, le plus tôt possible, et par l’ensemble des citoyens. Le tout devant permettre l’ouverture de discussions et de débats autour de l’engagement, et de toutes les actions des « simples citoyens » confrontés à l’injustice, à la haine et qui ont fait des choix courageux.
Source La Licra

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