La République en Marche : « la Team Marseille » objectif 2020 !

Publié le 25 janvier 2019 à  11h37 - Dernière mise à  jour le 28 octobre 2022 à  20h46

Plus que jamais le parti présidentiel veut justifier son nom : à un an et demi, il est En Marche, fort d’une «Team Marseille» désormais à pied d’œuvre. Reste maintenant à cette dernière à arpenter le terrain afin d’ancrer définitivement le mouvement dans le paysage politique local. Un défi de taille.

Bertrand Mas-Fraissinet entouré de la team Marseille (Photo Robert Poulain)
Bertrand Mas-Fraissinet entouré de la team Marseille (Photo Robert Poulain)
Le nouveau référent départemental LREM Bertrand Mas-Fraissinet (Photo Robert Poulain)
Le nouveau référent départemental LREM Bertrand Mas-Fraissinet (Photo Robert Poulain)
Série de vœux délocalisés, événements presse : attention, le cru dernière génération du parti présidentiel souhaite occuper le terrain et il entend le faire savoir. L’équipe emmenée par le nouveau référent départemental Bertrand Mas-Fraissinet, nommé en décembre dernier, a semble-t-il plus que jamais envie de montrer qu’une vraie dynamique est enclenchée. La crise existentielle, les coups de mou ? C’est derrière. La démission de l’ancienne référente Corinne Versini, l’éviction de Jean-Pierre Serrus des élus d’Aix-Marseille Provence ? Derrière aussi. Il est temps de prouver à ceux qui le pensent que non, LREM n’est pas un parti en état de survie artificielle en Provence. Et à Jean-Claude Gaudin le premier, ironisant lors de sa démission de la Métropole sur le fait que « les marcheurs n’arrivaient pas à prendre racine »… ce qui n’est pas illogique sur le pur plan sémantique ! Pour s’ancrer, il faut se poser… De fait, l’enjeu est fort pour le jeune parti et ses membres en ont bien conscience : pour permettre au parti présidentiel de trouver de la pérennité et de sortir de cette image d’éclosion politique presque spontanée, il faudra transformer l’essai sur le terrain local. Or les municipales, c’est demain. Il appartient de se mettre en ordre de marche en amont, ce pour 2020.

Trois piliers

Pour ce faire, Bertrand Mas-Fraissinet entend, avec son équipe, la « Team Marseille », «porter une parole propre». Et sur le plan de la méthode, donner vie à une stratégie déclinée en plusieurs piliers. La volonté d’une proximité accrue tout d’abord, avec la mise en place de relais territoriaux, «afin d’être plus proche des marcheurs et des comités. Nous mettons en place un fil d’information direct via un channel dédié.» Deuxième angle d’attaque, l’incarnation politique, puisque la nouvelle équipe entend donner de la voix autant à l’interne qu’à l’externe. Une vocation de communication plus affirmée, avec un pôle dirigé par Laurence Bricteux. Il y aura également un pôle politique, animé par Jean-Pierre Serrus, épaulé par deux adjoints, Lila Lokmane et Pascal Chamassian. Et la feuille de route de l’ancien vice-président de la métropole est dense, puisqu’il s’agira d’organiser une stratégie politique coordonnée et partagée pour chaque ville du territoire, de définir une stratégie d’animation des réseaux. En cela, la création d’un conseil des territoires apparaît comme centrale… Car cette «parole politique plus forte» sera notamment construite via ce dernier organe, «une nouveauté», avance Bertrand Mas-Fraissinet. Ce conseil sera formé de deux collèges, le premier composé d’élus LREM qui siègent dans les conseils de collectivités locales, le second de six des membres LREM tirés au sort et siégeant au Conseil national. Son rôle, précisément : renforcer là encore l’ancrage territorial du mouvement, «aider, supporter, parrainer les marcheurs qui auront besoin de ce soutien pour leur campagne»… et permettre au parti de prendre enfin localement racine ? Concrètement, il s’agira notamment «d’établir un scanning du territoire, d’être le support des campagnes électorales à venir en lien avec les parlementaires et les relais territoriaux ». Une initiative propre au département qui part d’un constat, explique Bertrand Mas-Fraissinet : les marcheurs et élus LREM se sont sentis jusqu’ici isolés. Il importait de changer la donne.

S’emparer du Grand débat national

Bref, la structure est posée mais pour qu’elle ne demeure pas une coquille vide, il va falloir se remonter les manches. Le challenge étant surtout de «créer d’abord des dynamiques pour les municipales». Puis le temps des candidats viendra. Ainsi que celui des alliances, qui n’est pas encore à l’ordre du jour. «Nos meilleures alliées, ce sont les populations marseillaises», martèle Bertrand Mas-Fraissinet. Toutefois, en plein mouvement des gilets jaunes, marqué par le désamour d’un Président en qui les Français avaient largement placé leur confiance, faire de la population locale une alliée n’apparaît pas chose facile… Si Emmanuel Macron compte bien sur l’ouverture du Grand débat national pour inverser la tendance, l’équipe de Bertrand Mas-Fraissinet évoque aussi sa volonté de se saisir de l’événement et d’y prendre part de façon active. «Il y a l’initiative gouvernementale qui cadre le grand débat national. Puis il y a la façon dont le mouvement local se l’approprie et fournit une contribution propre… et nous avons décidé de nous en emparer», avance le référent.

Se servir des relais existants

« Lors de la première phase du débat, nous serons à l’écoute en allant au contact des citoyens.» Jean-Pierre Serrus évoque alors le besoin de rappeler aux élus leur important rôle en termes de relais. Certes… mais eux aussi pressurés par des dotations moins importantes et des prérogatives réduites, auront-ils envie de jouer le jeu de ce grand débat ? «Comment être maire et ne pas être intéressé par cette concertation nationale ? Nous avons d’ores et déjà ouvert la consultation en mairie à La Roque-d’Antheron. Ce Grand débat se transforme en une chance pour notre pays, une chance pour nos communes. Et quand on fait l’état civil, on doit jouer ce rôle sans esprit tactique… » Et puis, pour Bertrand Mas-Fraissinet, «le sentiment de ras-le-bol des maires résulte d’un passé qui date d’au moins dix ans et des gouvernements précédents. S’appuyer sur les maires, c’est le pragmatisme, celui qui entre dans la philosophie d’En Marche. Il faut se servir des relais tels qu’ils existent.» Autre support, celui des ateliers. C’est la deuxième phase. «Les marcheurs vont se réunir lors de débats inter-comités sur les quatre thématiques définies par le Grand débat.» L’idée étant de faire remonter les contributions propres à alimenter la synthèse en dernière phase, au mois de mars prochain… Bien avant les municipales, c’est donc déjà en mettant la main à la pâte du Grand débat national que la « Team Marseille » compte marquer le jeu politique de sa présence et montrer qu’elle a gagné en dynamique. Sa voix, même si «plus forte», sera-t-elle audible ? Le défi est de taille dans la ville où les gilets jaunes ont lancé il y a peu, dans une volonté de se structurer ailleurs que sur les ronds-points, l’ébauche de leur propre plateforme de concertation citoyenne, ce dans les locaux de nos consœurs et confrères de La Provence..
Carole PAYRAU

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