La Seyne-sur-Mer : fleuron industriel régional, le Groupe CNIM ne sera pas démantelé.

Publié le 29 mars 2021 à  18h09 - Dernière mise à  jour le 31 octobre 2022 à  15h45

Lors de son déplacement le 26 mars à La Seyne-sur-Mer (Var) sur le site de CNIM – Constructions industrielles de la Méditerranée, Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance, l’a confirmé : «Je suis venu annoncer que la CNIM est définitivement sauvée. Ce fleuron industrie va bénéficier d’un soutien important de l’État, avec un prêt direct de 40M€».

Bruno Le Maire, Renaud Muselier, Hubert Falco et l'ensemble des élus ©Presse Agence
Bruno Le Maire, Renaud Muselier, Hubert Falco et l’ensemble des élus ©Presse Agence

Accompagné de Renaud Muselier, président de Provence-Alpes-Côte d’Azur, Bruno Le Maire a été accueilli par Hubert Falco, président de la Métropole Toulon Provence Méditerranée et Nathalie Bicais, maire de la Seyne-sur-Mer. De nombreux locaux étaient présents, dont François de Canson, maire de La Londe-les-Maures et Françoise Dumont, sénatrice. Au cours de la visite du site industriel, Bruno Le Maire a pris le temps d’échanger avec les salariés pour les rassurer. Le ministre a donc annoncé un prêt direct de l’État de 40M€, qui permettra de garantir le bon développement de l’entreprise.

Un dossier difficile qui aura pris du temps

«C’était un dossier difficile. Le résultat est le fruit de longs mois de travail. Mais je crois que ce qui a fait la différence, c’est l’unité des responsables politiques locaux et nationaux, la mobilisation des salariés qui ont été exemplaires d’engagement, de propositions et de courage et puis finalement le soutien de l’État, avec un soutien massif de 40 millions d’euros. J’ajoute que nous mettrons également 180 millions d’euros de garantie export. Une protection considérable pour la capacité d’exportation de la CNIM et de projection sur les marchés étrangers», explique le ministre. Il faut dire que l’exportation est un enjeu crucial pour l’entreprise varoise puisqu’elle représente la moitié du chiffre d’affaires. Au final, cette bonne nouvelle permet de sauvegarder 2 700 emplois. «La CNIM, ce sont des savoir-faire d’excellence comme seule l’industrie de pointe française sait le faire. Je pense aux pièces pour la fusée Ariane 6, par exemple. Il faut aussi souligner que cette décision de sauver la CNIM s’inscrit dans une volonté plus globale de l’État de reconquête industrielle par la France», ajoute Bruno Le Maire.

Une victoire pour l’industrie française

Dans la continuité des cessions en cours de ses filiales O&M, Bertin IT et de ses participations biomasses, le Groupe CNIM a annoncé, le 25 mars, avoir signé un mémorandum d’entente fixant les termes d’un accord de restructuration financière avec l’État, son partenaire industriel historique Martin GmbH, ses créanciers et assureurs-crédit lui permettant ainsi de retrouver une situation stable et d’aboutir à une pérennisation de son activité.

Depuis les premiers jours, la Région Sud est mobilisée pour assurer le sauvetage de la CNIM. « La crise du Covid-19 est venue impacter la CNIM, fleuron industriel qui emploie près d’un millier de salariés. En mai 2020, j’avais écrit à Bruno Le Maire pour l’interpeller sur l’avenir de l’entreprise et des emplois. Il m’avait assuré que l’État ne laisserait pas aux mains de prédateurs ce groupe historique régional ! Avec Hubert Falco, président de la Métropole, François de Canson, conseiller régional en charge de la sécurité civile et des risques majeurs, et Jean-Pierre Colin, conseiller régional en charge de la promotion touristique, nous nous sommes battus pour que la CNIM ne soit pas démantelé. L’annonce de son sauvetage est une victoire pour l’industrie française et pour notre région. Dans un contexte sans précédent, il est indispensable de tout mettre en œuvre pour assurer la pérennité de nos entreprises et maintenir nos emplois et éviter une crise sociale», déclare Renaud Muselier.

Il faut dire que la région est un soutien de longue date pour la CNIM, à l’image de 2019 et l’accompagnement dans le développement de son outil de production et notamment le pont flottant militaire. Pour le président de la région, il n’est pas question de changer son fusil d’épaule : «Nous continuerons d’être à ses côtés comme nous l’avons été durant toute la crise.»

Une crise latente depuis le 28 janvier

Le 28 janvier, à l’issue d’une réunion extraordinaire du CSE, la Direction générale du Groupe CNIM annonçait aux représentants du personnel qu’elle démarrait des négociations exclusives avec un repreneur pour la partie Opérations et Maintenance. Elle confirmait que cette cession serait la seule opérée sur le périmètre et ne concernerait que 40 salariés. La Direction générale a annoncé que la piste franco-asiatique était définitivement abandonnée. «Le démantèlement programmé du Groupe CNIM n’aura donc pas lieu. Il ne sera pas bradé, il ne sera pas sacrifié», annonçait Hubert Falco, le maire de Toulon !

Dès le 29 janvier, l’ancien ministre était monté au créneau pour défendre l’entreprise: «Depuis près d’un an maintenant, je n’ai eu de cesse de me mobiliser, en lien direct avec les représentants du personnel, sur la situation préoccupante du Groupe CNIM, implanté sur notre territoire depuis des décennies. J’ai alerté à de nombreuses reprises le Gouvernement, les Premiers ministres successifs Édouard Philippe puis Jean Castex comme le ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance, Bruno Le Maire».

Bruno Le Maire au plus près des salariés ©Presse Agence
Bruno Le Maire au plus près des salariés ©Presse Agence

Le président de la Métropole Toulon Provence Méditerranée rappelait : «En octobre dernier, à l’issue d’un long entretien téléphonique sur le sujet avec mon ami Bruno Le Maire, ce dernier m’affirmait son plein soutien et l’engagement total de ses équipes dans le traitement des difficultés du Groupe. Par courrier le 15 octobre 2020, il me confirmait que face aux légitimes craintes des salariés sur un éventuel repreneur asiatique, l’État saurait s’opposer si la solution retenue ne répondait pas aux impératifs de sécurité nationale et aux enjeux de maintien de l’emploi. Il m’affirmait enfin que l’État saurait de nouveau apporter son soutien financier si celui-ci s’avérait nécessaire pour assurer la finalisation du processus d’adossement et la pérennité des activités. »

Un gouvernement à l’écoute de l’économie territoriale

Pour Hubert Falco, le chemin a certes été long, mais à l’arrivée les décisions prises sont excellentes pour l’entreprise comme pour le territoire. «Tout cela vient confirmer les engagements pris à mon égard en octobre dernier par l’État et son Ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance Bruno Le Maire. Le Gouvernement m’a écouté, il m’a entendu. Je les en remercie vivement. Nous resterons bien sûr vigilants, aux côtés des représentants du personnel, sur la mise en œuvre de ces nouvelles orientations, les décisions n’en restent pas moins une première grande victoire pour CNIM et ses salariés ! C’est un immense soulagement pour les salariés de notre territoire, c’est aussi une preuve de plus de l’importance stratégique et économique de notre Métropole et c’est enfin pour notre Défense nationale, une bonne nouvelle dans un contexte international toujours aussi instable», conclut l’ancien ministre.
Gilles CARVOYEUR

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