La cagnotte uppercut de Renaud Muselier répartie entre l’Amicale de la Police nationale et les orphelinats des agents du ministère de l’Intérieur

Publié le 15 février 2019 à  0h10 - Dernière mise à  jour le 28 octobre 2022 à  20h48

Ce jeudi matin à l’Hôtel des Invalides à Paris, Renaud Muselier, Président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, a remis aux différents bénéficiaires la somme collectée en soutien aux forces de l’ordre, en présence de Christophe Castaner, ministre de l’Intérieur et de Christian Estrosi, Président délégué de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Ainsi, les 1 460 000 euros de la cagnotte en ligne qu’il avait lancée ont été répartis entre l’Amicale de la Police nationale afin de venir en aide aux agents des forces de sécurité blessés au cours des manifestations des gilets jaunes ainsi qu’aux différents orphelinats des agents du ministère de l’Intérieur.

Remise symbolique du chèque par Renaud Muselier en présence de Christophe Castaner, Christian Estrosi, du général David Galtier (Photo Jean-Pierre Garufi)
Remise symbolique du chèque par Renaud Muselier en présence de Christophe Castaner, Christian Estrosi, du général David Galtier (Photo Jean-Pierre Garufi)
En réaction à la cagnotte pour Christophe Dettinger, l’ancien boxeur professionnel filmé en train de frapper deux gendarmes à Paris lors de l’acte 8 des Gilets jaunes le 5 janvier, l’eurodéputé Renaud Muselier en avait lancé une en soutien aux forces de l’ordre. Bilan : 51 108 contributeurs et 1,46 M€récoltés, un record pour Leetchi. Le président (LR) de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur a remis les fonds aux bénéficiaires ce jeudi matin aux Invalides, en présence du ministre de l’Intérieur Christophe Castaner à qui il tient à dire : «Combien je sais que ta charge est lourde en ces temps troublés. Et jamais je ne rejoindrai le clan de ceux qui crient avec les loups faisant ainsi passer leurs intérêts partisans et particuliers au-dessus de l’intérêt de la France et de la sécurité de nos policiers, gendarmes et pompiers.» Revient sur l’actualité et souhaite avoir une pensée particulière pour Simone Veil, dont le portrait a été recouvert de symboles nazis dans les rues de Paris. «Ces actes viennent souiller la mémoire d’une grande Dame, ils sont une profanation de l’Histoire de France et un crime contre la Culture. Ils sont l’œuvre des extrémistes. Fils de déporté, petit-fils de l’Amiral Muselier, fondateur des forces navales françaises libres, mais surtout en tant que citoyen français, je condamne, avec la plus grande fermeté ces actes lâches et abjects.» Hier, avec plus de 150 personnalités de Marseille et de la Provence, il a rédigé une tribune afin de rappeler «le poison mortifère d’un antisémitisme rampant qui se répand dans notre société. Les actes antisémites sont en hausse de 74 % en France en 2018. C’est intolérable. C’est immonde. C’est dangereux», s’insurge-t-il. Et de revenir sur «un sujet non moins préoccupant qui nous rassemble aujourd’hui, la France est traversée depuis bientôt 2 mois et demi par une crise politique et sociale majeure». Évoque le mouvement des gilets jaunes qui «nécessite une mobilisation toujours plus importante de nos forces de police et de gendarmerie et un maintien de l’ordre de plus en plus périlleux.» Raconte la genèse du lancement de la cagnotte en réaction à celle lancée en ligne pour soutenir Christophe Dettinger, «pour avoir roué de coups des gendarmes à terre qui assuraient l’ordre républicain dans Paris.» «Encore plus choquant, ajoute-t-il, après quelques heures, nous pouvions constater que le montant des dons pour permettre à cet individu de régler ses frais de justice avait dépassé 100 000 euros.» Et d’asséner: «Ma réaction fut sans appel, c’était la cagnotte de la honte ! Aujourd’hui, je me demande encore comment certains de nos concitoyens ont pu soutenir un homme rouant de coups un gendarme à terre. En contribuant à la cagnotte pour Dettinger, les donateurs ont non seulement approuvé, mais ils se sont rendus complices des violences. Ce déferlement étant encouragé par des irresponsables qui prétendent condamner les agressions de nos forces de sécurité tout en les nuançant immédiatement. Ils constituent ce que j’appelle le club de « Mais ». Le club des lâches !» Raison pour laquelle Renaud Muselier a décidé de réagir et de lancer cette cagnotte de soutien aux forces de sécurité de la France pour répondre à celle du boxeur. «Cette cagnotte, c’était la réponse républicaine aux complices d’un voyou. Et le succès fût immédiat ! Et aujourd’hui nous sommes à 1 460 000 euros récoltés. La majorité silencieuse a saisi cette opportunité pour envoyer un message de solidarité à ses forces de sécurité. C’était un acte de résistance !» Le Président de Région de prévenir : «Ne croyez pas ceux qui parlent souvent plus fort que les autres prétendant que la France n’aime pas sa police, sa gendarmerie et ses secours. Ceux sont les mêmes qui affirment qu’une révolution est à nos portes ! A ceux qui recherchent le chaos, nous répondrons toujours par la République, une et indivisible.»
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Avance que le succès de cette cagnotte impose une triple exigence dans la répartition des fonds et le suivi, «efficacité, équité et transparence.» Et prend l’engagement que «ces trois conditions seront scrupuleusement remplies.» La somme d’un million d’euros permettra d’indemniser les blessés parmi les forces de sécurité. Ces fonds seront versés sur un compte sous séquestre ouvert pour l’occasion par l’Amicale de la Police nationale. «Nous désignerons un huissier de justice et un commissaire aux comptes pour superviser la gestion. 500 000 euros seront immédiatement débloqués pour les blessés, entre le 17 novembre et le 7 février (date de clôture de la cagnotte). 500 000 euros seront quant à eux, utilisés pour les potentiels futurs blessés.» A chaque fois, seront versées une part fixe et une part variable permettant de prendre en considération la gravité des blessures sur la base des ITT. Enfin, les 460 000 euros restant seront utilisés de la manière suivante :
– 27 787 euros correspondant à la commission de l’entreprise Leetchi,
– 360 000 euros permettant d’accompagner les différents orphelinats des agents du ministère de l’Intérieur (Fondation Maison de la Gendarmerie pour les gendarmes, Orphéopolis l’œuvre des orphelins de la Préfecture de Police de Paris pour les policiers et l’œuvre des pupilles des pompiers civils et militaires pour les pompiers). «Cette cérémonie, tient-il à préciser, est aussi l’occasion d’avoir une pensée sincère pour celles et ceux qui ont laissé leur vie pour la France. Ces collègues qui ne franchiront plus la porte de vos services, ces parents qui ne reviendront plus à la maison. Les familles des forces de sécurité sont parfois les grandes oubliées. C’est ici une manière d’y remédier.» Enfin, 74 663 euros seront versés au comité d’entraide et d’actions sociales de l’Amicale de la Police nationale, notamment pour assurer le suivi psychologique des agents. Afin de garantir une transparence et une équité réelles, un comité de suivi a été mis en place. Renaud Muselier conclura son intervention par des mots «si justes, si forts», de Georges Clemenceau: «Le gouvernement a pour mission de faire que les bons citoyens soient tranquilles, que les mauvais ne le soient pas». Selon le ministre de l’Intérieur, près de 1 300 policiers, gendarmes et pompiers ont été blessés depuis le début du mouvement, le 17 novembre.
Patricia MAILLÉ-CAIRE

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