La chronique du Festival de Pâques d’Aix-en-Provence : Autour de Dusapin, poète de la musique

Publié le 12 avril 2015 à  10h05 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  18h49

Les interprètes du concert Dusapin (Photo Caroline Doutre)
Les interprètes du concert Dusapin (Photo Caroline Doutre)

«Pascal Dusapin est un poète de la musique, dont chaque partition est finement ciselée». Ces propos que l’on doit à l’altiste Gérard Caussé, présent sur la scène du Jeu de Paume pour ce concert intitulé «Portrait Dusapin» résument à eux seuls la tessiture des œuvres jouées par quatre instrumentistes virtuoses et une soprano à la voix d’or. Particulièrement difficile d’accès, l’univers de ce compositeur contemporain procure un bonheur d’écoute si on fait l’effort d’entrer dans les méandres de sa musique ou que l’on parvienne tout simplement à en percer les aspérités. Avec ce récital c’était en tout cas plus simple que d’ordinaire, la présence de la soprano Karen Vourc’h y étant sans doute pour beaucoup. Magnifique chant, performance vocale, dans «Canto», où elle était accompagnée du clarinettiste Paul Meyer et du violoncelliste Anssi Karttunen; voix lumineuse sur «Wolken» où Vanessa Wagner la suivait au piano, Karen Vourc’h est tout simplement divine. On retiendra de ce concert la manière assez homogène d’aborder les œuvres, la façon de ne pas souligner les effets mais d’installer avec l’auditeur un dialogue aux accents sacrés. Ainsi, seul et tour à tour Gérard Caussé et son alto sur «In nomine», le violoncelliste Anssi Karttunen pour «Invece», le clarinettiste Paul Meyer avec «Ipso», et la pianiste Vanessa Wagner et son «Etude n° 3» ont offert un concert beau à entendre qui impose le respect. Comme quoi la musique contemporaine de Pascal Dusapin possède tous les ingrédients pour devenir la musique classique de demain.
Jean-Rémi BARLAND

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