Le Bataillon de marins pompiers de Marseille (BMPM) prépare la saison estivale par un exercice de lutte de feux de forêts grandeur nature et en images.

Publié le 10 juin 2013 à  6h00 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  15h40

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Comme chaque année, le Bataillon de marins-pompiers de Marseille (BMPM) s’est inscrit dans un « exercice de synthèse majeur » pour pallier les risques inhérents à l’arrivée de l’été, les feux de forêts. Le rendez-vous a été pris à la Batarelle Haute à Marseille (13e), porte d’entrée du massif de l’Étoile. Espace qui, en 1997, a déjà été durement éprouvé avec 3 000 hectares détruits par le feu. Cet exercice simule un incendie de végétation important à proximité d’une zone résidentielle. Compte tenu des risques pour la population et les habitations, plus de 50 véhicules d’interventions et 120 marins-pompiers ont été mobilisés. Ils ont été renforcés par des éléments du Service Départemental d’Incendie et de Secours (SDIS) 13, de la police nationale, de la police municipale, de l’Office National des Forets (ONF) et des services de Défense des forêts contre l’incendie (DFCI). L’ensemble des moyens terrestres ont été soutenus par des bombardiers d’eau de la base aérienne de la Sécurité Civile de Marignane qui ont réalisé des largages en conditions réelles.
Le chef de la division opération, le Capitaine de frégate Guy Velu précise : « L’exercice d’aujourd’hui nous permet de travailler avec tous les moyens qui concourent à la lutte de feux de forêts. Des moyens qui viennent de différent horizons. Le fait de se connaître et de travailler toute l’année ensemble, facilite les opérations.» Dans ce cadre, il tient également à souligner que le feu de forêt n’est pas spécifique à l’été, rappelant les 55 hectares brûlés dans le massif de Marseilleveyre au mois de février 2013. Si le risque est principalement estival, « le climat méditerranéen subit également des périodes sèches en hiver obligeant le BMPM à rester mobilisé ». L’objectif, bien entendu, est d’éviter les départs de feu. « Il y a des règlements qu’il faut respecter et en dehors des actes malveillants, il faut aussi un peu de bon sens. » Il met notamment l’accent sur le débroussaillage « qui est vital pour arrêter le feu », sachant que ce dernier se déplace à la vitesse de 1000 à 2 000 mètres par heure. Pour intervenir le plus rapidement possible l’anticipation est au cœur des opérations. « Il faut toujours anticipé, avoir un coup d’avance ». Le Capitaine de frégate évoque une cellule spécialisée de Météo France qui transmet quotidiennement des données zone par zone sur les risques de feux de forêts.

Les exercices se sont appuyés sur un scénario bien précis – préparé par le Chef de division entraînement, le Capitaine de frégate Richard Priol – qui répond à la fois à la protection des personnes et des biens en zone péri-urbaine, la protection du massif contre l’incendie par les camions feux de forêts organisés en Groupe, l’organisation de la coordination des moyens aériens et des équipes au sol. Et le feu, comment le repérer dans le cadre de cette opération ? Point d’inquiétude, le feu, ce jour là, s’est inscrit aux abonnés absents cédant sa place à de jolis ballons de couleur orange. Pour être plus précis, un départ de feu a été signalé aux Grottes Loubière à Château Gombert (13e) provoqué par une voiture incendiée sur le bord d’une route. Un vent de Sud-Est a poussé le feu sur le flanc gauche et le flanc droit avec un développement sur le massif en direction de Septèmes-les-Vallons et Saint-Antoine. Une question pourtant demeure, le territoire a connu un printemps pluvieux, est-ce que le risque d’incendie est moindre ? Que nenni ! Comme le souligne Mathieu Benquet, technicien forestier de l’ONF. « La nappe phréatique est certes bien chargée sur l’ensemble du territoire mais il y a une sécheresse superficielle causée par le vent, plus précisément par le mistral qui provoque un effet de dessiccation, une perte d’humidité des végétaux, facteur qu’il faut prendre en compte. Par ailleurs, avec un printemps très pluvieux, il y a aussi une croissance des végétaux. Au mois de mai début de l’été la masse combustible est donc plus importante. Il faut donc rester très vigilant. » Il est à noter que ses missions l’ONF est systématiquement mobilisé en cas de feux de forêts. « On se met à la disposition des pompiers du Commandement des opérations de secours (COS) pour la cartographie et l’aérologie des pistes. Un de nos personnels intervient dans la cellule d’anticipation qui prévient de la zone de propagation. De par notre connaissance du terrain et des végétaux, les pompiers font appel à nous pour travailler conjointement. »

Le Chef du bureau de la DFCI, le lieutenant de vaisseau Christian Benoit explique également que « Le BMPM au travers du bureau de la DFCI assure toute l’année une présence sur le terrain, en relation avec les partenaires, avec la mise en place de plans de défenses des différents massifs bordant la ville. » Le bureau participe à la création et à l’entretien des équipements (pistes, citernes, débroussaillement de sécurité pour les services de secours, brûlage, dirigés, barrières, etc.) en partenariat avec la ville de Marseille , l’ONF, le CG13, harmonisé par la Direction départementale des territoires et la mer (DDTM). Il assure également « les missions de contrôle des Obligations légales de débroussaillement réalisées par la ville de Marseille.»
Patricia MAILLE-CAIRE

Le dispositif feu de forêt à Marseille

En fonction du niveau de risque, jusqu’à 450 marins-pompiers peuvent être mobilisés pour armer la couverture courante et le dispositif « feux de forêts » : 300 marins-pompiers pour le risque courant et 150 pour les feux de forêts.
. Selon le niveau de risque évalué, certains Détachements d’intervention préventif (DIP) regroupant deux camions citerne feu de forêt (CCF) sont prépositionnés à proximité des massifs pour garantir une action rapide en cas de de départ de feu.
. Le régime de garde des marins pompiers est adapté au cours de la période estivale afin de garantir une ressource en personnel suffisante pour armer le dispositif opérationnel décidé quotidiennement en fonction du « risque feu de forêt ».
. En cas de risque majeur , jusqu’à 43 CCF peuvent être armés et mis en œuvre , ainsi que les moyens du Détachement d’intervention héliporté, du Groupe de protection des populations et du groupe d’intervention lourd.
. 2 Hélicoptères bombardier d’eau ( HBE ), loués par le BMPM au cours de la campagne feu de forêt, sont opérationnels en journée.

L’exercice du BMPM en images (Reportage photo Philippe MAILLÉ)
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La protection des habitations
La protection des habitations
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Les camions du BMPM cernés par le feu se mettent en auto protection
Les camions du BMPM cernés par le feu se mettent en auto protection
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La communication du BMPM: Étienne Gaillard et Olivier Duquenoy
La communication du BMPM: Étienne Gaillard et Olivier Duquenoy
Mathieu Benquet, technicien forestier de l'ONF
Mathieu Benquet, technicien forestier de l’ONF
Le chef de la division opération du BMPM, le Capitaine de frégate Guy Velu
Le chef de la division opération du BMPM, le Capitaine de frégate Guy Velu
Le Chef du bureau de la DFCI, le lieutenant de vaisseau Christian Benoit
Le Chef du bureau de la DFCI, le lieutenant de vaisseau Christian Benoit
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