Le MAC de Marseille : Exposition exceptionnelle « Andy Warhol : Time Capsules» jusqu’au 12 avril 2015

Publié le 14 décembre 2014 à  23h00 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  18h31

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Le Musée d’Art Contemporain (MAC) de Marseille accueille jusqu’au 12 avril une exposition de huit « Time Capsules » d’Andy Warhol appartenant à l’œuvre éponyme de la collection du Musée Andy Warhol de Pittsburgh.
Les «Time Capsules» ont été réalisées par Andy Warhol à partir de 1974 et jusqu’à sa mort survenue en 1987. Elles rassemblent des objets divers que l’artiste réunissait dans des boites de déménagement en carton de format identique. Il existe aujourd’hui 612 boites ainsi constituées et conservées par le Warhol Museum de Pittsburgh.
Andy Warhol adorait collectionner les objets de toutes sortes et cet appétit de collectionneur est à la source de la constitution de cet ensemble qui tient à la fois de l’œuvre et de la collection d’archives. Peu connue de son vivant, elle se révéla dans toute son ampleur après sa mort, alors que le premier inventaire de cet ensemble était entrepris.
La suite du travail de recherche devrait durer, selon les experts du Warhol Museum, plusieurs dizaines années encore avant que chacun des objets conservés dans les Times Capsules – certaines en contiennent plusieurs centaines – ait pu être étudié.
Tout l’intérêt des Time Capsules réside dans cette redécouverte posthume qui met en lumière la dimension intime et inédite de cette accumulation de documents et d’objets jusque-là préservés par la discrétion de l’artiste. Ce sont autant de souvenirs qu’il a archivés, conservant les traces d’une histoire personnelle que, par ailleurs, il répugnait à décrire, à l’exception notable de « Popisme, Mémoires – Les années 60 » écrit avec Pat Hackett.
Les ensembles réunis apportent un éclairage nouveau sur la personnalité de cet artiste hyper exposé et qui avait fait de cette hyper exposition l’une des caractéristiques de son travail. Les Time Capsules témoignent d’une pratique courante dans la culture populaire de conservation des souvenirs alors qu’elles sont en même temps une véritable mémoire de l’avant garde artistique. Ce mélange « high and low » fascinait l’artiste et, pour ceux qui n’ont pas connu cette époque, les Time Capsules constituent une formidable source d’informations sur ces deux décennies (60 et 70) qui virent l’émergence de nouvelles formes de vie dans une liberté d’invention exceptionnelle.

un fil conducteur qui a été trouvé dans les chansons que Lou Reed et John Cale ont écrites en hommage à Andy Warhol

Le choix des huit Time Capsules parmi les 612 existantes est déterminant pour l’exposition. Pour cela il fallait un fil conducteur qui a été trouvé dans les chansons que Lou Reed et John Cale ont écrites en hommage à Andy Warhol pour un concert intitulé « Songs for Drella ». Ce dernier fut produit en 1989 en réponse à une commande de la Brooklyn Academy of Music au lendemain de la mort de l’artiste.
Dans leurs chansons, Lou Reed et John Cale semblent s’adresser directement à Andy Warhol ce qui crée un sentiment de proximité et de familiarité avec l’artiste qui se prête particulièrement à la découverte des Time Capsules. Partant de ces textes écrits en souvenir de l’artiste et avec la volonté de répondre aux critiques qui avaient pu le viser à certaines époques, des thèmes principaux ont été choisis et ont permis de réaliser la sélection des Time Capsules grâce à l’expertise du Warhol Museum de Pittsburgh.
Cette rétrospective est aussi une façon de rendre hommage à Lou Reed, disparu récemment. L’exposition propose au rythme des chansons de Lou Reed et John Cale une redécouverte sensible de la vie d’Andy Warhol, prenant comme point de départ cette œuvre inédite et atypique, qui éclaire divers aspects de son travail et de son histoire.
Le parcours débute par «Hello It’s Me» en salut à l’artiste à l’entrée de l’exposition, jusqu’à «Nobody But You» comme un au revoir dans la dernière salle. Entre elles : «Small Town» annonce l’émancipation, «Faces and Names» et «Images» évoquent les portraits et la puissance des images, « Style It Takes » le cinéma expérimental en citant les films Empire, Kiss, Eat et Couch. Alors que « I Believe » se rapporte à la tentative d’assassinat de Valérie Solanas.
Les Time Capsules présentées évoquent tantôt la présentation générique de l’œuvre et de la Factory avec les TC 68 et 74, les portraits et les images avec les TC 526 et 63, le cinéma avec les TC 5 et 50, la tentative d’assassinat de Valérie Solanas avec la TC 4, et ses collaborations avec de jeunes artistes comme Jean-Michel Basquiat et Keith Haring avec la TC 522. Les quatre films cités par Lou Reed et John Cale sont présents dans l’exposition de même que le film entier du concert « Songs for Drella » ainsi que le prologue réalisé pour Arte. Quelques œuvres choisies en rapport avec les thèmes évoqués compléteront la présentation.
Pour le MAC de Marseille, le Musée Warhol a consenti un prêt d’une durée exceptionnelle qui sera mise à profit pour que l’exposition connaisse un large succès populaire et afin qu’elle puisse servir d’objet d’étude pour les étudiants, les artistes et les chercheurs qui sont confrontés à la rareté des expositions des Time Capsules en Europe, celle du MAC à Marseille étant la deuxième après celle du Museum für Moderne Kunst de Francfort en 2004.

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