Le Port Marseille Fos reçoit Aziz Rabbah, ministre des Transports du Maroc

Publié le 11 août 2014 à  23h06 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  18h07

Deux accords de coopération ont été signés en présence du ministre du transport, Aziz Rabbaha, entre le GPMM et l’Agence Nationale des Ports et un deuxième avec l’Agence Spéciale Tanger Méditerranée (Photo Robert Poulain)
Deux accords de coopération ont été signés en présence du ministre du transport, Aziz Rabbaha, entre le GPMM et l’Agence Nationale des Ports et un deuxième avec l’Agence Spéciale Tanger Méditerranée (Photo Robert Poulain)
Christine Cabau-Woehrel, Présidente du Directoire du GPMM et Najlaa Diouri Directrice Générale de Tanger Med Port Authority (TMPA) ont signé un accord de coopération sous l'oeil attentif de Aziz Rabbah, ministre des transports du Maroc (Photo Robert Poulain)
Christine Cabau-Woehrel, Présidente du Directoire du GPMM et Najlaa Diouri Directrice Générale de Tanger Med Port Authority (TMPA) ont signé un accord de coopération sous l’oeil attentif de Aziz Rabbah, ministre des transports du Maroc (Photo Robert Poulain)
Christine Cabau-Woehrel et  Abdesslam Zeryouh, directeur du Port de Casablanca, Agence Nationale des Ports (ANP) ont signé un accord de coopération (Photo Robert Poulain)
Christine Cabau-Woehrel et Abdesslam Zeryouh, directeur du Port de Casablanca, Agence Nationale des Ports (ANP) ont signé un accord de coopération (Photo Robert Poulain)

L’avenir regarde vers la rive sud de la Méditerranée et qui mieux que le Port Marseille Fos peut tisser des liens en favorisant la coopération notamment avec les ports marocains.
Et Christine Cabau Woehrel, Présidente du Directoire du Grand Port Maritime de Marseille (GPMM) l’a bien compris en rencontrant, en juin dernier, Aziz Rabbah, le ministre de l’Équipement, du Transport et de la Logistique du Maroc. Trois pistes de coopération entre les ports ont été abordées au cours de cette réunion de travail. En premier lieu, l’ouverture d’une ligne Ro-Ro (ou Roulier, particulièrement adapté au transport de camions, de semi-remorques. Il est également adapté au transport de conteneurs) directe entre Tanger et Marseille a été évoquée afin de mieux intégrer le port phocéen aux flux de marchandises transportées par remorques entre le Maroc et l’Europe.
Le port de Marseille Fos a également fait connaître son souhait d’être intégré aux lignes maritimes candidates à l’appel à manifestation d’intérêt (AMI), lancé par la Direction de Marine Marchande Marocaine pour le transport de passagers ou du transport mixte (Ropax : marchandises sur remorques et passagers).
Enfin, a été mis en exergue la création d’une plateforme logistique dédiée dans les ports de Tanger et de Marseille Fos afin de consolider les flux d’échanges de marchandises agricoles à température contrôlée entre les deux ports.
La rencontre n’a pas été vaine puisque le ministre de l’Équipement, du Transport et de la logistique du Maroc a fait le déplacement jusqu’au port de Marseille Fos. Un déplacement qui a abouti à la signature de deux accords de coopération dans la continuité des premiers échanges avec l’autorité marocaine, l’un avec l’Agence Nationale des Ports et un deuxième avec l’Agence Spéciale Tanger Méditerranée.
Un programme concret de rencontres se poursuivra dans le cadre d’une délégation de la place portuaire et du GPMM qui se rendra à Tanger et Casablanca du 23 au 26 septembre 2014 sous l’égide de l’association Via Marseille Fos*.
A l’issue de la signature qui s’est déroulée en présence du ministre des transports marocains Aziz Rabbah, la délégation marocaine** a été invitée à visiter les bassins Est et Ouest du Port.
Et Christine Cabau-Woehrel de mettre en exergue : «Actuellement, une grande partie des conteneurs en provenance du Maroc passent par la route». Un propos appuyé par Jean Roatta, adjoint au maire de Marseille en charge du projet présidentiel de l’Union pour la Méditerranée, en soulignant «les 4,5 millions de camions par an qui passent par l’Espagne. Nous espérons que ce service roulier va être lancé pour éviter cet afflux de camions polluants.» Un vœu presque exaucé puisque les accords prévoient de mettre en œuvre plusieurs leviers, dans le cadre d’échanges d’informations comme dans celui de la coopération technique afin de développer des lignes maritimes pour les marchandises et les passagers et plus particulièrement une ligne Ro-Ro avec Tanger Med.

«Quand un port va bien l’économie est positive.»

Christine Cabau-Woehrel de rappeler: «Quand un port va bien l’économie est positive.» Aziz Rabbah de s’inscrire dans cette voie: «Un port profite à tous. La tendance au Maroc est que chaque région portuaire a ses propres infrastructures: aéroportuaires, connectées à l’intermodalité avec un développement de l’information.Cela représente des centaines de milliers d’emplois».
Et il n’omet de souligner que l’Afrique, en plus de la matière première, «représente également la ressource humaine. Une des demandes pour faire face est de former la jeunesse africaine» De fait, des actions de formation dans les domaines de la sureté maritime, du système de gestion des navires (VTS) ou plus largement aux métiers portuaire et logistiques comptent également parmi les clauses de ces deux accords.
De part et d’autre, il est également prévu de mener avec les partenaires économiques des études pour la création d’une plateforme logistique dédiée à la réception, au traitement et à la réexpédition des produits agricoles du Maroc. «Nous exportons des produits en Europe de l’Est et il est question de la création de bases intermédiaires pour les produits frais qui ont besoin d’un traitement en France, particulièrement à Marseille. Et dans l’autre sens des plateformes peuvent être créées à Tanger et Casablanca. Nous offrons le Maroc pour découvrir l’Afrique avec des zones franches ou offshore pour l’import ou l’export.»
Sont également à l’étude, dans les accords signés, des développements sur le secteur du Ropax (mixte passagers/marchandises).
Par ailleurs, chaque partie convient de favoriser la promotion de l’autre auprès des professionnels maritimes des secteurs des produits énergétiques, de l’automobile, des marchandises agricoles et conteneurisées.

«Ce n’est pas une logique de bagarre mais d’alliance»

Aziz Rabbah de poursuivre: «La question de la connectivité avec le port de Marseille pourquoi ? Dans notre intérêt afin d’avoir une nouvelle porte vers différents marchés.
La stratégie aujourd’hui, la réforme adaptée au contexte international permet le développement des investissements sur la Méditerranée pour les 20 ans à venir.
»
Et d’insister: «La France n’est pas un choix secondaire, il est historique, stratégique et au cœur de la coopération décentralisée avec l’alliance des infrastructures portuaires françaises en particulier Marseille.» Le ministre de prévenir : «Ce n’est pas une logique de bagarre mais d’alliance.Lorsqu’on va négocier de grands clients on a ainsi des offres complémentaires. Des alliances portuaires dans la Méditerranée. Il faut mettre en place un environnement favorable, un service portuaire, terrestre et logistique.
Le Maroc offre à l’économie mondiale des plateformes intermédiaires pour écouler nos produits, nous sommes prêts. Maintenant les acteurs privés doivent faire leurs propositions.
»

«Le modèle mondial a présenté ses limites»

L’actualité était également à l’ordre du jour notamment la position favorable du Maroc à la suite de l’embargo des produits européens posé par la Russie. Aziz Rabbah tiendra à dresser un bilan de la situation mondiale: «Aujourd’hui le monde est en quête de sens. Le modèle mondial a présenté ses limites: le domaine social, l’accroissement des disparités, les guerres décentralisées, la paix qui est recherchée sans issus. Les échanges qui ne sont pas équilibrés. J’espère que la recherche de sens ne passera par un conflit. L’Europe a besoin de calme. Le terrorisme n’a pas de couleurs, tout le monde est inquiet. En ce qui concerne l’embargo, nous sommes gagnants à court terme mais pas à long terme quand ça brûle à côté»
Patricia MAILLE-CAIRE

*L’association Via Marseille Fos regroupe la Chambre de Commerce et d’Industrie de Marseille (CCIMP), le port de Marseille Fos, l’Union Maritime et Fluviale de Marseille-Fos (UMF), la Mairie de Marseille et Marseille Gyptis International (MGI).

**La délégation marocaine conduite par Aziz Rabbah ministre de l’Équipement,
du Transport et de la Logistique, maire de Kenitra du Jeudi 7 août au dimanche 10 août

-Noureddine Lomari : Conseiller Maritime au Cabinet du Ministre
-Mhani Loudiyi : Responsable Coopération / Secrétariat Général
-Najlaa Diouri: Directrice Générale de Tanger Med Port Authority (TMPA)
-Amane Fethallah: Directrice de l’Institut Supérieur des Études Maritimes (ISEM)
-Karim Mikdam: Chef de la Division du Transport Maritime, Direction de la Marine Marchande (DMM)
-Abdesslam Zeryouh: Directeur du Port de Casablanca, Agence Nationale des Ports (ANP)
-Najat Anoar: Chef de Service Études Économiques et Planification, Direction des Ports et du Domaine Public Maritime (DPDPM)
-Kamal Lakhmas: Commandant Adjoint du port Tanger Med, chargé des opérations portuaires et maritimes (TMPA)
-Abdelaziz Mantrach: Président de l’Association Marocaine de l’Exportation (ASMEX)

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