Le Printemps Marseillais lance un manifeste pour un « État d’urgence culturel « 

Publié le 13 mars 2021 à  20h36 - Dernière mise à  jour le 31 octobre 2022 à  15h31

En janvier, auprès des actrices et acteurs culturels, Benoît Payan, maire de Marseille, appelait de ses vœux un « État d’urgence culturelle » en réponse aux conséquences dramatiques de la crise sanitaire sur le secteur des arts et de la culture. Dans cette perspective, Jean-Marc Coppola, adjoint à la Culture pour toutes et tous ainsi que les adjoints de secteurs à la culture, élu.es du Printemps Marseillais, invitent les artistes, les opérateurs culturels, mais aussi toutes les Marseillaises et tous les Marseillais à partager et signer ce Manifeste pour que vive la culture, pour un « état d’urgence culturelle ».

Jean-Marc Coppola, adjoint au maire de Marseille en charge de la Culture (Photo Mireille Bianciotto)
Jean-Marc Coppola, adjoint au maire de Marseille en charge de la Culture (Photo Mireille Bianciotto)

«La culture joue un rôle fondamental dans nos vies»

Le manifeste déclare: «La culture joue un rôle fondamental dans nos vies. Elle est un bien commun essentiel pour notre liberté de penser, de nous émouvoir, de nous rencontrer. La crise sanitaire a révélé cette évidence que les crises successives des dernières décennies avaient déjà mise en lumière. La fermeture des lieux culturels, injustifiée, incompréhensible et injuste, nous prive de ce lien social d’exception.

Chacune et chacun d’entre nous est privé depuis de longs mois de sa relation particulière à l’art et à la pensée. L’abstinence imposée de spectacles, de musiques, de fêtes et de contacts avec les autres nous plonge peu à peu, quelle que soit notre génération et notre condition sociale, dans un désarroi inédit.

Nous ne pouvons pas simplement attendre que les théâtres, les musées, les salles de spectacle et de cinéma ouvrent à nouveau leurs portes. Parce que le partage des émotions et de la pensée nous sont essentiels, il est urgent de réaffirmer et d’affermir nos droits culturels. En cette période bouleversée, nous devons sauver le présent et préparer l’avenir.

«Marseille doit devenir ce qu’elle est, une grande capitale culturelle»

Les droits culturels, tels que l’Unesco les définit et dont nous souhaitons rendre l’application effective dans notre ville, c’est la possibilité pour chacune et chacun d’accéder au patrimoine et à la création artistique. C’est aussi, pour chacune et chacun le droit d’expérimenter la pratique artistique, d’exprimer et de partager sa culture. C’est enfin pour les artistes, auteur.es, interprètes, technicien.es, salarié.es, indépendant.es ou précaires de la culture, le droit de créer et de présenter leurs œuvres aux publics qui désirent les voir.

En déclarant l’état d’urgence culturelle,
nous lançons un appel à la solidarité avec les artistes et opérateurs culturels : nous avons besoin qu’ils nous guident tout au long de cette route ambitieuse.

Nous avons besoin de chacun des grands équipements culturels dont notre ville est riche, mais aussi de chaque compagnie, chaque lieu indépendant, chaque metteur.se en scène, chaque comédien.ne, chaque compositeur.trice, chaque musicien.ne, chaque chorégraphe, chaque danseur.se, chaque cinéaste, chaque plasticien.ne, chaque auteur.e, libraire et éditeur.trice, ainsi que des technicien.nes de tous les champs artistiques, mis à mal par l’arrêt de la vie culturelle depuis près d’un an.

Parce que Marseille doit devenir ce qu’elle est, une grande capitale culturelle européenne, française et méditerranéenne, nous avons besoin que l’État, les collectivités, mais aussi les entreprises et les mécènes se joignent à ce mouvement, pour un plan global de relance des arts et de la culture, pour que nos enfants puissent aller à la rencontre de tous les arts, c’est-à-dire à la rencontre des autres, d’où qu’ils viennent.

«nous nous engageons à promouvoir des politiques publiques et des programmes culturels pour toutes et tous»

Nous avons besoin que chacune et chacun, chaque enseignant, chaque parent d’élève, se sente impliqué dans ce mouvement artistique et populaire, que l’Éducation nationale et l’Enseignement supérieur accompagnent cet élan nouveau. Pour atteindre cet objectif, l’appui du mouvement associatif et notamment des structures socio-culturelles, sera crucial.

Nous nous engageons à promouvoir la culture en tant que pilier du développement durable, de l’émancipation humaine, de la solidarité, de la paix et des droits humains.

Avec et pour les Marseillaises et les Marseillais, nous nous engageons à promouvoir des politiques publiques et des programmes culturels pour toutes et tous, reposant sur la créativité, la diversité, la mémoire, le patrimoine et les savoirs.

Nous voulons dialoguer et agir ensemble pour que très vite, la lumière des arts éclaire à nouveau nos lieux culturels, nos écoles, nos rues et nos cœurs».

Parmi les premiers signataires :
Imhotep (IAM), Jan Goossen (Festival de Marseille), Nadine Verna (PAM), Lou Colombani (Parallèle), Julien Marchaisseau (compagnie Rara Woulib), Olivier Jacquet (Grand Bonheur), Soly Mbaé Tahamida (B.Vice), René Mazzarino (Bouleguez), Aurélie Berthot (Art Cade et ateliers Jeanne Baret), SYNAVI (Syndicat National des Arts Vivants), Martine Robin (Château de Servières)…

Il est à noter que les intertitres sont de la rédaction

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