Législatives. A Marseille les qualifiés ne peuvent pas pavoiser

Publié le 13 juin 2022 à  13h01 - Dernière mise à  jour le 6 novembre 2022 à  17h52

Plus de six électeurs sur 10 ont boudé les urnes ce dimanche à Marseille. «Je ne vote pas, ça ne sert à rien», a été le leitmotiv. La grande gagnante de ce premier tour, et de très loin, est l’abstention. Plus de 60% dans trois circonscriptions de la cité phocéenne. Les qualifiés pour le second tour ne peuvent pas pavoiser. Ils n’ont souvent obtenu sur leur nom que 10 à 15% des électeurs inscrits.

© Joël Barcy
© Joël Barcy

Plus de 72% des électeurs hors-champ

Le score le plus criant est atteint dans la 7e circonscription avec 72,2% d’abstention. Si on ajoute les 2,3% de bulletins blancs ou nuls cela sous-entend que trois électeurs sur quatre ont refusé de s’exprimer en faveur d’un candidat. Les 3e et 4e circonscriptions dépassent aussi la barre des 60% d’abstentionnistes. Pourtant ce n’était pas le choix qui manquait. Dix parfois quinze candidats étaient en lice dans chaque circonscription. Comment expliquer cette défiance ?

Le «Marseille en grand» a fait pschitt

Emmanuel Macron a mouillé la chemise pour la cité phocéenne avec son plan «Marseille en grand», plusieurs visites, des centaines de millions mais il n’a pas été payé en retour. L’investissement dans les transports, dans l’école, dans les quartiers Nord n’a pas eu d’impact. Peut-être parce que les électeurs n’ont pas perçu les retombées immédiates. Résultat, plusieurs députés de LREM (Renaissance) sont sortis dès le premier tour.

« L’Assemblée Nationale ne reflète plus le peuple »

Avec six électeurs sur dix (à Marseille) et plus d’un sur deux en France qui refusent de participer au jeu démocratique, nos institutions en prennent un coup. L’Assemblée nationale est censée représenter le peuple. Quand plus de la moitié est hors-champ il devient difficile de gouverner. Les électeurs ne pensent plus, majoritairement, que leur vote peut changer les choses. Pour tous ceux qui boudent les urnes, surtout les jeunes, l’action ne passe plus par les partis ou les syndicats. L’action se joue dans les associations, dans le local. Ils ont surtout l’impression que leurs priorités ne sont pas contenues dans les programmes.
Joël BARCY

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