Législatives- Jean-Luc Mélenchon : « Tous les Marseillais sont des parachutés »

Publié le 11 mai 2017 à  23h34 - Dernière mise à  jour le 28 octobre 2022 à  16h05

Si certains craignaient que Jean-Luc Mélenchon ait définitivement perdu son sens du verbe au soir du premier tour de la présidentielle, ils peuvent être rassurés, son propos est toujours aussi tranchant. «Parachuté» à Marseille? «Mais tous les Marseillais sont des parachutés», lance-t-il -lors d’une conférence de presse organisée à Marseille- avant de mettre en garde «Je suis partout dans mon pays alors, quand on commence par montrer du doigt Mélenchon, il faut se méfier car après on va le faire en fonction de la couleur, de la religion ». Et de réserver ses coups au député socialiste sortant et à Emmanuel Macron: «Il n’est pas jeune, c’est un vieux monsieur qui porte les idées du XIXe siècle».

Mélenchon a confirmé sa candidature à Marseille entouré de Sarah Soilih sa porte-parole nationale et sa suppléante Sophie Camard ex-tête de liste aux régionales avec Jean-Marc Coppola (PCF) (Photo Robert Poulain)
Mélenchon a confirmé sa candidature à Marseille entouré de Sarah Soilih sa porte-parole nationale et sa suppléante Sophie Camard ex-tête de liste aux régionales avec Jean-Marc Coppola (PCF) (Photo Robert Poulain)

Jean-Luc Mélenchon revient sur la présidentielle pour expliquer sa candidature dans la cité phocéenne, dans une circonscription, la 4e, dont le député sortant est le socialiste Patrick Mennucci. Le candidat de la France insoumise juge: «La Présidentielle laisse un goût d’inachevé. Le second tour était d’avantage une partie jouée d’avance qu’une élection démocratique. Au bout du compte on a l’impression que les visions qui s’opposaient réellement dans ce Pays n’ont pas pu être partagées par le vote des citoyens». Pour Jean-Luc Mélenchon : «Il n’est pas vrai que la France se préoccupe d’abord de choisir entre l’ultralibéralisme et l’extrême droite. Elle discute d’autres problèmes qui n’ont pas été posés lors d’un second tour qui s’est exclusivement déroulé sur le mode du refus ou de la peur». Considérant: «On a élu un Président par défaut». Et les 600 000 voix qui lui ont manqué pour être au second tour sont, pour lui, «une invitation à aller de l’avant». Il en vient aux législatives qui, affirme-t-il, aboutiront sur une cohabitation «soit avec LR soit avec nous, il faut donc que ce soit nous qui l’emportions». Puis d’en venir à sa candidature: «Nous avions le choix entre trois villes où nous étions arrivés en tête: Lille, Marseille, Toulouse. Nous avons choisi Marseille et cette circonscription car cette ville connaît une extrême pauvreté et une concentration de riches ainsi qu’une destruction des services publics. Tout cela c’est Marseille, une ville qui ne parle pas au Pays du fait de l’indigence de sa classe politique et bien je veux porter la voix de Marseille au niveau national». Alors, il veut clarifier les raisons de sa candidature: «Je ne suis pas là pour embêter Patrick Mennucci, je lui paierais une bouillabaisse après les élections. Mais nous ne sommes pas dans une élection locale mais nationale dont l’enjeu est de changer le sort de la France». Il ne veut pas indisposer le député sortant mais «Il est temps de tourner la page de l’ancien monde politique dont l’échec hurle à chaque carrefour de cette circonscription». Et, lorsqu’on lui demande pourquoi il n’est pas allé contre le FN dans les 13/14, la réponse fuse: «Mais c’est plutôt à Mennucci d’y aller, c’est lui qui les a fait élire». Et de remettre en question son efficacité en tant que député :« Il a voté la Loi sur la déchéance de nationalité et dit le contraire; il avait la possibilité de mettre un terme à la majorité législative, il ne l’a pas fait. Lorsque les Frondeurs ont déposé une motion de censure, il ne manquait que deux voix, dont la sienne». Il critique également très vivement la direction nationale du PCF mais tient-il à préciser: «Ici Coppola et Dharréville sont des copains».
Michel CAIRE

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