Les 2e Rencontres internationales des cinémas arabes se tiendront à Marseille du 8 au 13 avril

Publié le 5 avril 2014 à  20h16 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  17h47

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Après le succès des premières Rencontres, dans le cadre de Marseille, Capitale européenne de la culture, cette deuxième édition, organisée en partenariat avec le Mucem et la Villa Méditerranée, poursuit un double objectif :
-faire connaître au grand public les cinématographies des pays arabes,
-créer une dynamique et des liens durables entre les réalisateurs, les publics et les acteurs culturels du monde arabe et au-delà.

L’esprit des rencontres

Au même titre que l’on ne peut parler de cinéma européen, on ne peut parler de cinéma arabe et lui conférer une identité monolithique. D’où le pluriel de « cinémaS ». Une diversité qui s’impose rapidement aux spectateurs :
Diversité historique
Entre le cinéma égyptien, né en même temps que le cinéma mondial, et le cinéma saoudien par exemple qui n’en est qu’à ses débuts, la différence est de taille.
Diversité géographique et culturelle
Entre les cinémas du Maghreb (Algérie, Tunisie, Maroc) et ceux du Moyen Orient (Liban, Palestine, Syrie, Irak, Jordanie…), il n’y a pas que des nuances.
C’est de cette richesse que les Rencontres se nourrissent et c’est celle qu’elles veulent faire partager au public.

Marseille, ville emblématique pour les cinémas arabes

Marseille est la ville de France, qui par son histoire a eu le plus de liens avec les pays des autres rives de la Méditerranée ; sa situation portuaire évoquant une tradition de mélange, de mixité et d’échanges.

Des rencontres inscrites dans un nouveau contexte

Les mouvements démocratiques révolutionnaires présents dans certains pays sous-tendent une évolution culturelle et artistique exceptionnelle. À travers la sélection de cette seconde édition des Rencontres, se confirme ainsi l’émergence d’une toute nouvelle génération de créateurs sur la scène des cinémas arabes, à découvrir en particulier dans la section « Jeunes Talents ». Invités aux Rencontres pour présenter leurs films, les réalisateurs croiseront par ailleurs leurs questionnements avec ceux des professionnels du cinéma de la région durant les Matinales. L’une d’elles en particulier traitera des nouvelles formes artistiques de ces cinémas, une autre des réseaux de diffusion alternatifs qui se font jour pour permettre à ces films souvent ignorés des distributeurs de trouver leur public.
Aujourd’hui pérennes, les Rencontres Internationales des Cinémas Arabes essaiment à présent dans d’autres pays du Maghreb, du Moyen Orient et d’ailleurs …

Une programmation – Cinq sections

Une sélection de longs et courts métrages sera présentée pendant les 6 jours des Rencontres, au MuCEM, à la Villa Méditerranée et à la Maison de la Région. Chaque projection sera suivie d’un débat animé par un critique de cinéma, en présence du réalisateur.

À la une – Villa Méditerranée

Cette section présente des longs métrages récents choisis pour leurs qualités artistiques mais aussi pour leur ancrage dans l’actualité. Ce seront notamment des films qui ont fait événement comme « Révolution Zendj » de l’algérien Tariq Teguia, grand prix au Festival Entrevues à Belfort ou « R a g s and Tatters» de l’égyptien Ahmad Abdalla, Antigone d’or au Cinémed de Montpellier.

Jeunes talents – Mucem

Cette section est celle de la découverte. Elle présente une programmation éclectique : longs et courts métrages et documentaires de cinéastes émergents d’une dizaine de pays, sélectionnés pour leur talent, l’originalité et la valeur artistique de leurs films.

Un cinéaste, un parcours

Mettre en lumière l’œuvre d’un cinéaste ayant joué un rôle important dans le renouveau du cinéma arabe actuel, tel est l’objectif de cette section. Cette année, le choix s’est porté sur Faouzi Bensaïdi, grand cinéaste marocain dont toute la filmographie sera présentée. Un cinéaste dont on ne soulignera pas assez, depuis ses courts métrages, l’originalité du regard, son exploration enjouée et toujours surprenante, de nouvelles voies cinématographiques ainsi que l’étonnant équilibre entre la force de son ancrage dans la réalité locale et son extrême ouverture sur le cinéma mondial.

Un critique, deux regards

L’originalité de cette section tient dans le croisement des regards de cinq critiques de cinéma ou cinéphiles qui présenteront chacun un film arabe et un film non arabe. L’idée est d’expliciter les passerelles qui dépassent les cloisonnements ethniques et culturels et de souligner l’appartenance des réalisateurs arabes à la communauté plus large des cinéastes et des artistes du monde entier. Chaque critique devra expliquer le choix de ses deux films et montrer notamment les liens existant entre eux.
Les cinq critiques et cinéphiles de 2014:
-Samir Arjoum, critique algérien et délégué général des Rencontres Cinématographiques de Bejaia.
-Ikbal Zalila, critique tunisien, enseignant de cinéma à l’ISAMM.
-Farouk Mardam Bey, essayiste syrien, directeur de la collection Sindbad chez Actes Sud, et grand connaisseur du cinéma.
-Vincent Thabourey, coordinateur de l’Association Cinéma du sud et critique de cinéma à Positif.
-Luc Joulé, réalisateur et directeur artistique du festival Image de ville à Aix-en-Provence.

Le cousin de …

L’idée de cette session consacrée à un cinéaste venu d’un autre horizon est de souligner les liens qui existent entre le cinéma arabe et les autres cinémas du monde. Cette année, le «cousin» est le tchadien Mahamat-Saleh Haroun qui s’est frayé un chemin artistique à nul autre pareil, avec une force poétique tranquille et obstinée. Primé aussi bien à Cannes (Prix du Jury en 2010 pour Un homme qui crie) qu’à Venise (Grand Prix du Jury en 2006 pour Daratt), Haroun s’est très vite imposé comme une valeur sûre sur la scène internationale. Les six films de Mahamat-Saleh Haroun présentés sont : Kalala , Expectations, Abouna, Daratt, Un homme qui crie et Grigris .

Ouverture à la villa Méditerranée

En ouverture, à la Villa Méditerranée, sera projeté Girafada, du palestinien Rani Massalha, un film émouvant qui évite les tropismes classiques sur la situation palestinienne tout en étant important par son engagement.

Clôture au Mucem

En clôture, au Mucem, ce sera Omar (Prix spécial du Jury dans la section «Un certain regard» à Cannes) de Hani Abu-Assad qui a connu un énorme succès avec son précédent film Paradise Now.
À noter le concert du vendredi 11 avril à 20 heures au Mucem, avec Toufik Farroukh, saxophoniste et compositeur libanais qui proposera avec « Cinéma Beyrouth » une évocation musicale de sa ville natale.

Des débats et des rencontres faire circuler une parole autour des films

Avant et après chaque projection de film, en présence du réalisateur, un débat sera animé par un critique de cinéma. Des tables rondes thématiques, « les matinales », seront également organisées les 9, 10, 11 et 12 avril à 10h du matin au Mucem dans la salle VIP. Elles seront animées par :
-Les usages sociaux des films : Régis Sauder, cinéaste documentariste.
-Les frontières du cinéma : Sofiane Hadjadj, écrivain, éditeur.
-L’enseignement du cinéma : Agnès Devictor, universitaire Paris I,Panthéon Sorbonne.
-Les lieux alternatifs du cinéma : Emmanuel Vigne, Directeur du cinéma Le Méliès, Port-de-Bouc.

La médiation culturelle

La médiation culturelle auprès des collégiens, des lycéens et des centres sociaux de Marseille est un axe fort pour Aflam. Les Rencontres seront l’occasion de valoriser ces actions, notamment celles menées auprès des scolaires dans le cadre d’ateliers thématiques dont certains se poursuivent tout au long de l’année :
-Atelier de réalisation d’un court métrage encadré par Yousef Chebbi, jeune cinéaste tunisien. Ce court métrage sera projeté à la fin des Rencontres.
-Atelier d’écriture de critiques encadré par des spécialistes. Ces critiques seront publiées dans le « Quotidien des Rencontres ».
-Atelier jury des jeunes dont le film choisi sera projeté durant les Rencontres.
-Atelier de programmation composé d’animateurs des centres sociaux, de professeurs et de membres d’Aflam qui ont choisi le film Grigris . Ils assureront la présentation du film et l’animation du débat lors d’une projection.
L’ensemble des projections issues des ateliers aura lieu à la Maison de la Région.

Un événement porté par Aflam

Aflam est une association marseillaise, créée depuis 13 ans, dont la vocation est la diffusion des cinémas arabes dans la région mais aussi ailleurs. Cette association est née de l’intérêt commun d’un groupe de Marseillaises et de Marseillais pour l’expression des cultures arabes à travers l’image et plus particulièrement le cinéma. Son action se décline sous forme de rendez-vous mensuels, cycles de projection, actions auprès des scolaires et des centres sociaux.

Plus d’infos et programmes : Rencontres d’Aflam

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