Les Citoyens du Sud lancent une consultation citoyenne sur le Contrat de Plan État-Région, 2021-2027

Publié le 20 janvier 2021 à  20h46 - Dernière mise à  jour le 31 octobre 2022 à  12h34

Les « Citoyens du Sud », regroupant plus de 200 personnalités fondatrices du « Mouvement régional d’initiative citoyenne », lancent une première consultation citoyenne sur le Contrat de Plan État-Région, 2021-2027.

L'hémicycle de l'Hôtel de région Provence-Alpes-Côte d'azur à Marseille (Photo archives Destimed/R.P.)
L’hémicycle de l’Hôtel de région Provence-Alpes-Côte d’azur à Marseille (Photo archives Destimed/R.P.)

Cette consultation citoyenne marque le début de la construction d’un projet partagé, citoyen, solidaire, écologique et démocratique, répondant aux enjeux sociaux, économiques, environnementaux, éducatifs et culturels de notre région. Les résultats seront publiés à la fin du mois de janvier, avant la prochaine consultation citoyenne.
Les initiateurs de ce mouvement avancent dans un communiqué: «Vous êtes plus de 200 à avoir répondu à l’Appel lancé le 6 janvier 2021 par les Citoyens du Sud, pour bâtir ensemble un « Mouvement régional d’initiative citoyenne ». Cette dynamique ne fait que commencer ! Ensemble, nous allons construire une région citoyenne, solidaire, écologique et démocratique». Ils proposent dans un premier temps de donner leur avis sur le Contrat de Plan Etat-Région 2021-2027, de 5,1 milliards d’euros, document qui engage l’État et la Région sur la programmation et le financement pluriannuels des projets d’aménagement durable du territoire. Les initiateurs de considérer: «La mobilité ferroviaire et multimodale ; l’enseignement supérieur, la recherche et l’innovation ; la transition écologique et énergétique ; le réseau très haut débit et les usages du numérique ; l’emploi, la formation professionnelle et le développement économique des filières d’avenir ; la culture, le patrimoine, le tourisme et le littoral ; la santé et la solidarité territoriale ; doivent être au cœur des politiques publiques régionales. Depuis 5 ans, les deux présidents qui se sont succédé à la tête de notre région se sont occupés des affaires courantes, en oubliant bien vite les engagements pris vis-à-vis des électeurs de gauche, à qui ils devaient pourtant leur victoire. Ils ont communiqué, beaucoup, tout en gérant la région à la petite semaine». Et d’évoquer la crise sanitaire qui «a révélé la fragilité sociale et économique d’une population qui travaille beaucoup, mais dans des conditions de grande précarité. On ignore encore, malheureusement, dans quels délais il sera possible de trouver enfin une issue à cette crise sans précédent. Des dizaines de milliers de petites entreprises, de salariés, d’entrepreneurs, commencent à se retrouver sans ressources, ou contraints de faire face à un endettement accablant. La solidarité, le courage et l’imagination deviennent leurs seules ressources ! Notre région est à la traîne».

«70 % des trajets domicile-travail se font en voiture particulière»

Et de considérer: «Le constat que dresse, à mots couverts, le contrat de plan signé le 5 janvier 2021 par le Premier ministre et le président de région, est accablant. Les projets concernant la mobilité du précédent contrat de plan accusent un retard de plusieurs années. Notre région ne dispose pourtant pas d’un réseau de transports publics répondant aux besoins des habitants, si bien que 70 % des trajets domicile-travail se font en voiture particulière. Contrairement aux grands ports des pays voisins, les nôtres continuent d’accueillir, faute de réseau suffisant, des bateaux qui empoisonnent les zones riveraines. Globalement, le secteur des transports est à l’origine de la moitié des émissions d’oxyde d’azote et de 25 % des particules fines. Ces émissions dépassent largement la moyenne nationale, avec 8 personnes sur 10 exposées à des seuils de dépassement d’ozone et de particules fines dans notre région. Nous avons perdu 5 ans».

Le contrat de plan «n’est absolument pas à la hauteur des enjeux»

Le texte évoque également les questions du tourisme, la numérisation, le taux de chômage: «La crise sanitaire est, pour la principale activité économique de notre région, le tourisme, un moment de vérité. Comme l’indique le contrat de plan, l’offre touristique s’est peu à peu dégradée, principalement sur le littoral. Tout ou presque a été fait pour rester dans la concurrence sur le marché international, quitte à saccager les espaces naturels et à se contenter d’une offre de plus en plus caduque dopée à l’événementiel surdimensionné. Cela se vérifie également en montagne avec des destinations stations qui ont de plus en plus de difficultés à actualiser des concepts issus du plan neige de 1964, lit-on dans le contrat de plan. Des milliards ont été dépensés pour accueillir la coupe d’Europe de foot, donnant lieu, à Marseille comme à Nice, à des incidents et à des affrontements entre supporters qui ont fait fuir les amoureux de ces villes et ceux du foot. Aujourd’hui, les palaces, qui exploitent une main d’œuvre de moins en moins résignée à se laisser faire, sont vides. Tout ne recommencera pas comme avant. Notre région doit aider, massivement, l’ensemble des acteurs de la filière économique à répondre aux nouvelles attentes. On pourrait multiplier les exemples d’une gestion médiocre, qui se traduit, dans la plupart des domaines de compétences de la région, par une dégradation insidieuse de la situation. Malheureusement, ce contrat de plan, partant d’un constat plutôt bien fait, n’est absolument pas à la hauteur des enjeux. Les masses financières contractualisées sont inférieures à celles du contrat précédent, très inférieures mêmes, puisqu’elles intègrent les dépenses déjà annoncées pour les vallées dévastées par la tempête Alex, dans les Alpes Maritimes.»

«l’emploi diminue inexorablement dans l’industrie»

La numérisation est à l’honneur, comme il se doit, avec celle des services publics de proximité, de la médecine et des campus universitaires. «L’installation du réseau wifi dans les lycées est nécessaire, mais on a du mal à croire que cette réponse numérique soit à la hauteur des défis posés par l’échec et la mauvaise orientation des lycéens. L’évolution de l’emploi, dans notre région, n’est qu’un décrochage progressif et bien visible de la situation depuis 2015. 512 000 personnes sont inscrites à Pôle emploi dans notre région depuis la fin de l’été, dont plus de la moitié depuis plus d’un an. Avec un taux de chômage de 10,2 %, l’emploi diminue inexorablement dans l’industrie, mais aussi dans la construction, alors que les besoins de construction et de rénovation sont immenses. Pour faire face à cet échec, nous devons apporter des réponses justes et équitables, participant au rééquilibrage territorial, à la résorption des inégalités sociales, au développement économique et au rayonnement international de notre région euroméditerranéenne. Il est temps de tourner la page ! Il est temps de changer de priorités ! Il est temps pour notre région de prendre un nouveau départ ! Mobilisons-nous, partout, dès à présent, et bâtissons ensemble un projet citoyen, solidaire, écologique et démocratique».

L’ensemble des citoyens de la région sont invités à donner leur avis en répondant à un questionnaire disponible sur la plateforme participative: www.citoyensdusud.com.

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