Les Docks Marseille: ‘Fusion, Power to the People’ une exposition scientifique, ludique, artistique et interactive pour découvrir la fusion

Publié le 4 novembre 2021 à  12h01 - Dernière mise à  jour le 2 novembre 2022 à  9h13

Marseille reçoit jusqu’au 19 décembre aux Docks, la première édition interactive sur la fusion nucléaire « Fusion, power to the People ». Cette exposition scientifique novatrice, sait être à la fois ludique et interactive pour toucher un vaste public et l’inviter à découvrir le passé, le présent et l’avenir de la recherche sur la Fusion. L’objectif est d’expliquer le processus de fusion qui alimente le soleil et les étoiles, afin de l’exploiter comme nouvelle source d’énergie propre, abondante et sûre. Elle permet également d’aborder la fusion à travers le regard de six artistes…

Exposition
Exposition
L’Expo Fusion intitulée «Fusion, Power to the People » (financée par la Commission Européenne) est réalisée par l’équipe communication du consortium européen EUROfusion, dont fait partie le CEA. Cette exposition itinérante sera accueillie par les différents pays membres du consortium. Elle est présentée et inaugurée en France, à Marseille, par le CEA. «Nous avons réalisé cette exposition pour faire découvrir la fusion au public et nous sommes ravis de la présenter pour la première fois à Marseille», avance Mohamed Belhorma, chargé de communication à EUROfusion.

Le visiteur se met dans la peau du héros

Dès l’entrée le visiteur se met dans la peau du héros. Il est enrôlé dans une quête pour récupérer des fragments de connaissances. Il est invité à suivre un jeu de piste grâce à l’application téléphonique conçue pour cette exposition et qui lui permet d’en apprendre plus sur les recherches en cours grâce à de nombreuses vidéos: «Cette exposition permet de rapprocher les citoyens des scientifiques, à travers leur présence régulière sur l’expo, mais aussi grâce aux vidéos présentes sur l’exposition et dans l’application», précise Jérôme Bucalossi, le directeur de l’Institut de Recherche sur la Fusion par confinement magnétique du CEA. EUROfusion donne enfin la main aux visiteurs à la fin de l’exposition à travers un jeu immersif qui lui permet de s’interroger sur les énergies du futur. Ainsi, cette exposition permet de s’interroger, au-delà de la fusion, sur des problématiques plus larges comme la lutte contre le réchauffement climatique. Une initiative d’autant plus pertinente qu’elle se déroule peu après le Congrès mondial de la nature et pendant la COP 26.

«Des températures d’environ 150 millions de degrés»

Tony Donné est gestionnaire de programme du consortium européen de recherche EUROfusion depuis juin 2014. Physicien de formation, il explique: «La fusion est un processus simple qui alimente notre soleil et toutes nos étoiles mais essayer de le faire fonctionner sur notre terre n’est pas si simple. nous devons chauffer un gaz composé de différents isotopes d’hydrogène à des températures d’environ 150 millions de degrés et nous devons le maintenir, avec des champs magnétiques, éloigné de tout matériaux» et d’évoquer le projet international Iter, en cours de construction à Saint-Paul-Lez-Durance (13). Il insiste sur l’importance du nucléaire pour remplacer les combustibles fossiles: «C’est parfait pour le climat mais nous savons tous que la fission nucléaires à quelques inconvénients. C’est là que la fusion peut entrer en jeu. Le combustible pour la fusion est disponible en abondance, un réacteur à fusion est sûr, il n’y a pas de réaction en chaîne comme dans un réacteur à fission. Et, en plus, les déchets, dans la fusion, sont bien moins radioactifs». Alors, pour Tony Donné: «La fusion deviendra, dans la seconde partie de notre siècle, une contribution intéressante dans le mix énergétique».

Allemagne: «les émissions de CO² sont toujours à peu près au même niveau qu’en 2011»

Tony Donné évoque le coût d’Iter: 25 milliards, par trop élevé pour certains. Il est supporté par la Chine, l’Union européenne, l’Inde, le Japon, la Corée, la Russie et les États-Unis. Pour relativiser ce prix il prend l’exemple de l’Allemagne, pays dans lequel il vit: «Ce pays a lancé en 2011 la transition énergétique. Depuis, le pays a investi environ 25 milliards par an, soit chaque année à peu près le coût global d’Iter pour subventionner les énergies renouvelables qui contribuent maintenant à environ 45% du mix énergétique mais les émissions de CO² sont toujours à peu près au même niveau qu’en 2011». «La raison en est que, explique-t-il, les énergies renouvelables ont en partie remplacé la fission nucléaire, qui n’émet pas de CO². Et, d’autre part, l’éolien et le solaire sont intermittents et nous n’avons pas de solutions de stockage».

«Un tiers des européens disent ne pas être assez informés sur les sciences et la technologie»

Domenico Rossetti, chef d’unité adjoint pour la recherche Euratom à la Direction Générale de la Recherche et Innovation de la Commission européenne et Direction de Clean Planet, insiste sur l’importance de mettre en partage la culture scientifique: «Nous voulons une science inclusive or, une étude que nous venons de réaliser révèle que un tiers des Européens disent ne pas être assez informés sur les sciences et la technologie. Nous devons tous faire des efforts pour remédier à cet état de fait et je pense que cette exposition y contribue».

«Nous avons besoin de science et de culture scientifique»

Pour Aurélie Biancarelli-Lopes, adjointe au maire de maire de Marseille, en charge de la recherche, de la vie étudiante et de l’enseignement supérieur, il importe que la ville, même si cela n’entre pas dans ses compétences, s’investisse dans ce secteur: «La science est un bien commun de l’humanité si la condition humaine en garde la maîtrise». Pour l’élue: «Nous avons besoin de science et de culture scientifique pour que l’individu construise une pensée libre, un individu qui a besoin d’un système de repères pour se retrouver dans un monde en mutation, pour participer au débat démocratique». Et de formuler le vœu que Marseille devienne le théâtre de grands débats.

«Des scientifique des quatre coins du monde travaillent ensemble, partagent leurs savoirs»

Directeur de recherche au CEA, directeur de l’Institut de recherche sur la fusion par confinement magnétique (IRFM) et représentant de la France auprès du consortium européen sur la fusion, EUROfusion , Alain Bécoulet, physicien, spécialiste de la fusion nucléaire a rejoint, le 1er février 2020, l’Organisation Internationale ITER en tant que Chef du Domaine Ingénierie. Il insiste en ce qui le concerne sur trois points: «Premièrement l’aventure extraordinaire que représente cette quête de reproduire l’énergie du soleil, deuxièmement les exploits technologiques qui sont actuellement réalisés pour construire Iter et enfin, l’aventure humaine que représente le fait d’avoir des scientifique des quatre coins du monde qui travaillent ensemble, partagent leurs savoirs.» Michel CAIRE – Reportage vidéo Joël BARCY Signaler un contenu ou un message illicite sur le site

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