Ligue 1 : L’OM, du pire au meilleur

Publié le 30 décembre 2021 à  9h46 - Dernière mise à  jour le 4 novembre 2022 à  11h34

De l’attaque de La Commanderie en janvier jusqu’à la fin des matchs aller en décembre, le club marseillais a été en 2021 fidèle à son histoire faite de crises et de bonheurs partagés avec la Ville.

Dimitri Payet est le dépositaire du jeu de l’OM (Photo archives Wallis.fr/Laurent Saccomano)
Dimitri Payet est le dépositaire du jeu de l’OM (Photo archives Wallis.fr/Laurent Saccomano)

Pour ceux qui en doutaient encore, l’Olympique de Marseille n’est pas un club comme les autres. La tragédie grecque croise aux détours d’un match la comedia del arte italienne et peuvent se conclure sur des airs d’opéra de Mozart ou de Wagner. Le 30 janvier 2021 a été un des pires moments de l’histoire du club. Une cohorte de «supporters» violents prenaient d’assaut le centre d’entraînement de la Commanderie et causaient des dégâts matériels importants. Ils mettaient aussi en danger la sécurité des joueurs et du personnel présents avant le match OM-Rennes prévu le soir à l’Orange Vélodrome. La Police et la Justice passaient à l’action en procédant à plusieurs arrestations ainsi qu’à des comparutions immédiates. Le 19 février, les groupes de supporters organisaient une conférence de presse surréaliste en plein air au Palais du Pharo avec vue sur l’entrée du Vieux Port. Ils demandaient la démission des dirigeants.

La conséquence de ces graves événements était le départ de la direction. Démis de ses fonctions par Frank McCourt, Jacques-Henri Eyraud, haï par les supporters, était remplacé au poste de président par Pablo Longoria le 26 février. Mis à pied, André Villas-Boas voyait Nasser Larguet, directeur du centre de formation, nommer entraîneur intérimaire. Le 7 mars, l’équipe touchait le fond en étant éliminé en 16e de finale de la Coupe de France à Perpignan par le Cannet en Roussillon, modeste club amateur de National 2 (2-1). L’Argentin Jorge Sampaoli arrivait avec son staff et terminait la saison 2020-2021 à la cinquième place qualificative pour la Ligue Europa.

Le style Sampaoli

« El Pelado » n’a pas d’états d’âme et ne fait pas dans le politiquement correct. Dès sa prise de fonction, il ciblait les joueurs qui ne correspondaient pas à ses plans de jeu en leur faisant comprendre qu’ils pouvaient aller voir ailleurs. Ainsi, Valère Germain, Saîf-Eddine Khaoui, Michaël Cuisance et Olivier Ntcham ont quitté l’OM. Jordan Amavi qui avait pourtant signé un nouveau contrat a très peu joué. Kevin Strootman a encore été prêté en Italie.

Au rayon des arrivées, plusieurs éléments ont été prêtés : le gardien de but espagnol Pau Lopez, William Saliba, Mattéo Guendouzi, Cengiz Under et Amine Harit. Les Brésilien Gerson et Luan Peres ont été achetés, comme l’Américain Konrad de la Fuente. Pol Lirola et Léonardo Balerdi ont été définitivement transférés. Quant aux jeunes formés au club et qui sont devenus professionnels comme Hugo Bertelli ou Paolo Sciortino, ils n’ont pas joué la moindre minute. 3-5-2, 4-4-2, 4-2-3-1 voire 3-6-1 ; il est impossible de résumer le style Sampaoli à un système, tant le technicien argentin aime changer la disposition de son équipe parfois pendant un match.

Marcelo Bielsa est son modèle. Il a des principes de jeu comme le pressing. Son équipe doit chercher à récupérer le ballon le plus vite possible, quitte à aller chercher l’adversaire très haut sur le terrain. Ce qui demande beaucoup d’engagement mais aussi une grande débauche d’énergie. Après chaque perte de balle, il veut que personne ne tourne le dos au jeu. Les séances sont intenses, les joueurs doivent être prêts sur le plan athlétique. Le coach argentin aime voir ses équipes relancer court, au pied depuis le gardien. Il s’appuie sur les latéraux pour repartir de l’avant.

Payet, dépositaire du jeu

Sampaoli a bâti le jeu de l’OM autour de Payet en le replaçant dans l’axe du terrain où il est plus à l’aise que sur le côté gauche. La différence a été nette tout de suite et le Réunionnais a enchaîné les bonnes prestations en marquant douze buts et en délivrant quatorze passes décisives en Ligue 1 en trente sept matchs joués en 2021.

En conférence de presse le 20 novembre dernier, la veille du match à Lyon où il a reçu une bouteille d’eau remplie sur le visage, Payet qui aura 35 ans en mars prochain, avait expliqué son retour au premier plan : «Sampaoli a compris ma façon de fonctionner, il m’a donné une seconde jeunesse. Je me remets toujours en question après chaque match et je fais un bilan personnel en fin de saison. Je travaille en plus à côté pour retrouver mon meilleur niveau. »

Quel mercato d’hiver ?

Le 1er janvier 2022 à minuit, s’ouvre le mercato d’hiver qui se terminera le 31 janvier à 23h59. Quels joueurs quitteront l’OM et lesquels arriveront ? Il manque pour satisfaire Sampaoli, afin que l’équipe soit complète pour la deuxième partie de la saison, un attaquant et un joueur de couloir.

Annoncé sur le départ depuis l’été dernier, Boubacar Kamara pourrait prendre la direction de l’Angleterre. Newcastle ou Manchester United sont les destinations possibles pour le minot de la Soude qui pourrait être échangé avec Anthony Martial. Duje Caleta-Car est aussi suivi en Angleterre. Jordan Amavi serait sur le départ. Steve Mandanda qui n’a joué que six matchs cette saison pourrait partir. Celui que les supporters appellent « El Fenomeno » est un compétiteur et a besoin de jouer. A bientôt 37 ans, il a des ambitions et veut retrouver l’équipe de France.

Jorge Sampaoli est un fin diplomate et il sait communiquer. En déclarant que «le peuple marseillais a besoin de titres et ne supporte pas le juste milieu», il s’est mis les supporters dans la poche en les portant au niveau de ses ambitions qui sont la qualification pour la Ligue des Champions et la Coupe de France. 2022 commencera le 2 janvier à Limoges où l’OM sera opposé aux amateurs de Chauvigny (National 3) en seizièmes de finale de la Coupe de France. Puis, le 7 janvier direction Bordeaux où un autre championnat commencera face aux Girondins que les Olympiens n’ont plus battu dans leur stade depuis 1977. Un beau challenge à relever pour bien commencer l’année.

Les cinq derniers matchs

28 novembre : OM 1- Troyes 0; 1er décembre : Nantes 0 – OM 1, 4 décembre : OM 1 – Brest 2; 12 décembre : Strasbourg 0 – OM 2; 22 décembre : OM 1- Reims 1.

En Ligue Europa, les Olympiens ont battu le Lokomotiv Moscou (1-0), le 9 décembre. Troisièmes de leur groupe éliminatoire, ils sont reversés en Europa Conference League. Ils seront opposés en barrage de cette nouvelle compétition organisée par l’UEFA, aux Azerbaïdjanais du FC Qarabag. Match aller le 17 février à Marseille et match retour le 24 février à Bakou. En Coupe de France, l’OM s’est qualifié pour les 16e de finale en éliminant le Cannet Rocheville (4-1), club de National 3, le 19 décembre à Marseille.

Classement

A la fin des matchs aller et avec un match en moins joué depuis le match arrêté à Lyon entre l’OL et l’OM le 21 novembre -qui doit être rejoué et dont la date n’a pas encore été fixée-, les Olympiens sont 3e avec 33 points, neuf matchs gagnés, six matchs nuls, et trois défaites. L’attaque a inscrit 26 buts et la défense qui est la première du championnat a concédé 15 buts. La différence de buts est de + 11.

Le programme de janvier

Dimanche 2 janvier, l’OM se déplacera à Limoges afin de jouer sa qualification pour les 16e de finale de la Coupe de France contre Chauvigny, club de National 3. Coup d’envoi à 21 heures. Le 7 janvier, Bordeaux-OM à 21heures, le 16 janvier, OM-Lille à 20h45 et le 22 janvier, Lens-OM à 21 heures.
Gilbert DULAC

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