MPM : Entrée en phase active du Plan de déplacements urbains (PDU) et lancement des Pass transport sur l’ensemble de son territoire.

Publié le 22 juillet 2013 à  1h00 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  15h58

Les déplacements de demain vont prendre une autre allure et la voiture y perdra, peut-être, sa place de leader comme le moyen de transport préféré des citoyens. Qu’à cela ne tienne, si des propositions alternatives de poids sont apportées sur le plateau de la balance. Le Plan de déplacements urbains (PDU) voté le 28 juin dernier semble partir sur les chapeaux de roues puisqu’il est déjà entré en phase active avec une vision qui porte sur 20 ans.

Joël Raffin, directeur général des services de MPM, Eugène Caselli, président de MPM et Pascal Marchand, directeur général adjoint de l'aménagement du territoire (PHOTO P.M.-C.)
Joël Raffin, directeur général des services de MPM, Eugène Caselli, président de MPM et Pascal Marchand, directeur général adjoint de l’aménagement du territoire (PHOTO P.M.-C.)

Le président de Marseille Provence métropole revient sur le PDU : « Il est l’aboutissement d’un long et patient travail d’élaboration et de concertation. Il entre aujourd’hui en phase active. » Avec ce plan de longue haleine, « il s’agit de développer une offre qui rend possible les transformations qui sont indispensables à la fois dans les comportements individuels et collectifs; favorise l’offre de transports en commun et les modes de déplacements en réduisant la place de la voiture. » Les outils à développer « sont très lourds ». « Quatre milliards d’euros sont prévus sur les 20 ans pour ce PDU. Ils ne peuvent pas être supportés entièrement par MPM. A elle seule, elle assurera 2,3 milliards. » Pour le reste, « les autres collectivités et l’État devront faire un effort. Notamment l’État qui doit faire un effort particulier pour la 2e ville de France et son territoire. »

Le TER devra être pensé comme un RER

Et dans une démarche métropolitaine, « Il devra participer au financement de la métropole quand le temps sera venu à partir du 1er janvier 2016. » Il rappelle alors que le rôle majeur de la métropole « sera la compétence des transports sur le territoire. La contractualisation, d’un côté l’État, la Région et la métropole sera alors déterminante en matière de financements ». Le président de MPM met en exergue le réseau ferré, le TER « qui devra être pensé désormais comme un véritable RER avec des cadences toutes les 10 minutes qui permettront de déplacer en masse les populations. Notamment sur les 4 grands axes de communication qui sont Marseille-Aix, Marseille-Aubagne, Marseille-Marignane et Marseille-Fos. » Il estime dans ce cadre : « La décision que l’État a prise sur la gare Saint-Charles, dont une partie va être enterrée, permettra de développer cette stratégie. On fera à partir de ce moment là une offre de transport qui sera supérieure à celle de la voiture. » A destination toujours de l’État, il assure qu’ « il devra se pencher sur le problème des métros marseillais. » Comment il peut aider la métropole, pour la desserte Nord de la ville, Hôpital Nord-Saint-Antoine et Dromel-Saint-Loup, pour désenclaver l’Est. Les deux réalisations « représentant un investissement de 1,4 milliard d’euros. » Outre la mise en route du PDU, de nouvelles tarifications pour les transports sont entrées en vigueur depuis le 1er juillet « un véritable titre de transport métropolitain comme on peut le définir. »

Le PDU est construit à partir de deux objectifs importants: qualitatif et quantitatif

Joël Raffin, directeur général des services de MPM décline le PDU nouveau. « Le PDU est la réponse à une obligation pour les agglomérations de plus de 200 000 habitants, une nécessité compte tenue de l’actualisation indispensable par rapport au PDU de 2006. Il a dû se bâtir sur des périmètres de centralité, des territoires de projets. » Expliquant qu’ « ils sont sur le plan de l’habitat, de l’économie, des éléments forts de développement et de structuration du territoires. » Du positionnement de ces pôles a été déduit « la nécessité de structurer les transports collectifs et les déplacements en général pour aboutir à une cohérence générale. » Une démarche engagée depuis 2011, « transversale où tous les services de MPM, des communes, des services de l’État ont participé. »

Le PDU est construit à partir de deux objectifs importants pour toutes les échelles du territoire communautaire : qualitatif pour les centres-villes et noyaux villageois. « Un effort est à apporter sur ces zones où la tranquillité, l’aménagement de l’espace sont primordiaux. Ensuite il faut réaliser un réseau de transports qui permet au niveau métropolitain de rallier l’ensemble » ; quantitatif avec la réduction des déplacements en voiture, l’utilisation des modes alternatifs et la réduction des émissions de gaz à effet de serre. « Et enfin trouver la programmation qui permet de mettre en œuvre ces objectifs », précise Joël Raffin.

Les grands axes stratégiques « qui ont été l’architecture de la démarche et du travail effectué sur le PDU sont organisés en 5 catégories : des centralités où règnent une mobilité douce ; une armature organisée autour de pôles stratégiques de transport ; une organisation efficace pour le rayonnement du territoire ; des actions ciblées en matière de protection de l’environnement, et enfin la sensibilisation citoyenne aux enjeux d’une mobilité raisonnée. »

« Les transports collectifs correspondent au levier majeur du PDU »

Pour Pascal Marchand, directeur général adjoint de l’aménagement du territoire

« les transports collectifs correspondent au levier majeur du PDU . » Il s’agit de fournir aux citoyens « une alternative à la voiture par un développement des transports alternatifs, des transports collectifs. » Il donne comme exemple : « Aujourd’hui existent 21,5 kilomètres de métro et 11,5 kilomètres de tram. A l’issue des dix années du PDU ces chiffres tripleront avec 93,4 kilomètres de transports collectifs lourds. »

Le PDU est découpé en 4 phases. « La première 2013-2015 est largement engagée. » Elle correspond à l’axe Nord-Sud avec l’extension du tramway jusqu’à Castellane « dont l’achèvement est prévu en 2014. » L’allongement du métro jusqu’à Capitaine Gèze « relié par des Bus à haut niveau de service (BHNS) livrés début 2014.Un BHNS des facultés Saint-Jérome-Château-Gombert et un Nord, Bougainville -Saint-Antoine, qui sont déjà en cours de réalisation. »

La période 2 poursuivra cet axe Nord-Sud « avec le développement de l’opération tramway Saint-Exupéry-Urbain Sud, de même que l’extension du tramway depuis Castellane vers Sainte Marguerite et l’enclenchement des études pour le métro Dromel-Saint-Loup. » Une période trois va chercher « à développer les transversales dans les quartiers ». Vont dont être développés, les BHNS Florian-la Gaye, Cap Pinède-la Gaye 2, qui nécessite la réalisation de la L2.

La période 4 va aboutir à la finalisation de ce PDU « avec le parachèvement d’un BHNS Pointe Rouge, l’extension du métro vers Saint-Loup et du tramway à la fois Blancarde -Sainte Marguerite-Rouvière. Pour ces transports collectifs sur 10 ans, l’investissement est de 1,237 milliard d’euros .»

Pascal Marchand précise que ce PDU à 10 ans est inscrit dans un schéma de transports collectifs en site propre plus larges qui est prévu à 20 ans « pour avoir de la profondeur de réflexion ». Schéma coordonné avec celui de cohérence territoriale (SCOT) qui fixe les orientations sur le projet de territoire. Il dessine les 4 Portes d’entrée vers la ville de Marseille : Saint-Charles, Arenc, Blancarde et Cantini ainsi que des pôles d’échange multimodaux « qui permettent un report modal depuis la voiture vers les transports collectifs depuis les gares de Cassis, la Ciotat Sausset-les-pins, carry-le-Rouet, Pas-des-lanciers ou d’un point de vue plus urbain, Castellane, Gèze et la Fourragère. » Ce qui correspond à une logique « qui place le ferroviaire en squelette du fonctionnement des transports en commun en site propre (TCSP) à un niveau plus large que celui du territoire communautaire, dans un cadre métropolitain avec une interconnexion entre le ferroviaire, qui doit évoluer vers un RER, et les transports urbains. »

A propos des modes doux, il estime qu’ « ils ne peuvent se développer qu’en parallèle à une alternative à la voiture. » Ils correspondent à des investissements de 220 millions d’euros sur l’ensemble du PDU découpé en 4 périodes : les deux premières à 75 millions chacune et les deux suivantes, 35 millions d’euros chacune. « Pour favoriser cette modification des comportements des usagers par rapport aux modes doux cela se traduit par des zones tranquilles et des itinéraires cyclables.»

La stratégie de stationnements publics est à prendre en compte pour le développement des transports publics

Ensuite la stratégie de stationnements publics « est aussi à prendre en compte pour le développement des transports collectifs. » La construction de 5 000 places supplémentaires de stationnement relais s’ajouteront au 2 700 existantes. « Elles seront réalisées autour des gares TER, des pôles d’échanges multimodaux pour un investissement de 75 millions d’euros. Le premier trimestre 2015, 500 places supplémentaires seront livrées à Gèze. »

Par ailleurs, Eugène Caselli remettra un dossier pour répondre à l’appel à projets. Il sera prêt en septembre 2013. Il comprend des propositions pour le financement de l’axe tramway Nord-Sud ; des lignes structurantes de Bus ; l’accessibilité du métro Saint-Charles nécessaire dans le cadre de la restructuration de la gare Saint-Charles. Et une proposition qui portera sur un transport par câble celui de Notre-Dame de la Garde.

La tarification est intégrée au PDU

« Puisque les déplacements et donc les transports sont une question qui se pose à l’échelle métropolitaine, la nécessité de proposer aux usagers une tarification adaptée à ses besoins réels nous a conduits à élaborer de nouveaux tarifs. » Trois gammes ont été lancées en juillet. La première, identifiée par la lettre « M », correspond au réseau actuel desservi par la RTM : Marseille, Allauch, Plan-de-Cuques et Septèmes, navettes maritimes incluses.
La seconde, identifiée par la lettre « L » correspond au réseau desservi par Ciotabus, les bus de la Côte bleue, de la Marcouline, des Collines et des Cigales.
Et la troisième, « XL », permet de circuler sur l’ensemble des réseaux « M » et « L ». « Les trois proposent une grille tarifaire suffisamment large pour que chacun trouve le tarif qui lui correspond le mieux en fonction de ses besoins et de ses moyens. Le mouvement est ainsi donné à ce qui devra déboucher sur un véritable titre de transport commun à tous les modes de transport collectif, train compris, à l’intérieur du grand ensemble métropolitain. »

Patricia MAILLE-CAIRE

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