Manifestation à Marseille : les Ecolos brandissent un carton rouge aux boues rouges

Publié le 27 septembre 2016 à  20h10 - Dernière mise à  jour le 29 octobre 2022 à  13h45

Cécile Duflot et Michèle Rivasi, toutes deux candidates à la primaire d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV) en vue de la présidentielle, ont manifesté avec près de 200 personnes ce lundi devant la préfecture des Bouches-du-Rhône contre les rejets en mer d’effluents de l’usine Alteo à Gardanne.

Carton rouge pour les boues rouges (Photo M.B.)
Carton rouge pour les boues rouges (Photo M.B.)
(Photo M.B.)
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Lundi, quelque 200 opposants soutenus par Cécile Duflot et Michèle Rivasi se sont rassemblés devant la Préfecture -où devait se tenir à 14h30, la réunion du 3e comité de suivi des rejets en mer de l’Usine Alteo de Gardanne et de sa décharge industrielle de Mange-Garri sur la commune de Bouc-Bel-Air, où Alteo entrepose les rejets solides issus du traitement des effluents- pour mettre un « carton rouge » à l’entreprise et au gouvernement, qui a autorisé fin 2015 pour six ans la poursuite de l’activité de l’usine d’alumine et ses rejets d’effluents au large des Calanques. L’usine de Gardanne a rejeté pendant 50 ans des « boues rouges », toxiques, en plein cœur de l’actuel Parc national des calanques. Elle a aujourd’hui modifié ses procédés et ne rejette plus qu’un liquide filtré, que ses opposants continuent de dénoncer comme très polluant. son_copie_petit-30.jpgPour Rémi Carodano, co-animateur du « Collectif de Gardanne » qui regroupe une dizaine d’associations locales de la Ville et du Pays d’Aix/ «cette commune est en dehors des clous de la COP 21 avec le siège de cette usine et d’une centrale bio-masse.» remi_carodano_convertie.mp3 son_copie_petit-30.jpgEn mer aussi, ces rejets sont mal vécus. Gérard Cazzodano est patron pêcheur, ancien chasseur sous-marin et vice-président du Comité régional des pêches maritimes. Il fait également partie d’équipes qui comptent les mérous, poisson de Méditerranée référence pour mesurer l’état de l’éco-système. jean_vice-president_du_comite_region_peches.mp3
(Photo M.B.)
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son_copie_petit-30.jpgUn rassemblement qui avait également comme objectif la remise d’une pétition forte de 342 000 signatures. Pétition que Olivier Dubuquoy [[Ce mardi soir 27 septembre à 20h30, diffusion de Zone rouge, film de Lætitia Moreau et Olivier Dubuquoy sur France 3 Corse, canal 310 rediffusion sur Public Sénat le 22 octobre à 22h00]] a lancée. Ce géographe, lanceur d’alerte, a découvert les boues rouges quand il a publié le dossier de Péchiney prouvant leur toxicité. Depuis, il est de toutes les batailles avec une nouvelle étape: il tente de dialoguer avec les 400 salariés d’Alteo, contournant le débat entre les défenseurs de l’emploi et ceux de l’environnement. olivier_dubuquoy_convertie.mp3 son_copie_petit-30.jpgMichèle Rivasi, député européenne Europe Écologie les Verts (EELV) est depuis longtemps engagée contre ces rejets toxiques dans la Méditerranée. michel_rivasi_convertie.mp3
Cécile Duflot était présente avec Michel Rivasi lors du rassemblement contre les rejets de l'usien Alteo (Photo M.B.)
Cécile Duflot était présente avec Michel Rivasi lors du rassemblement contre les rejets de l’usien Alteo (Photo M.B.)
son_copie_petit-30.jpgL’ancienne ministre Cécile Duflot, qui ne cache pas son ambition présidentielle, considère que la question du changement de modèle se pose à Marseille qui est l’exemple de l’inégalité territoriale, des conséquences de la pollution… cecile_duflot_convertie.mp3 Reportage Mireille BIANCIOTTO

Résultats de la 3e commission de suivi de site pour les installations de l’usine Alteo de Gardanne et la décharge industrielle de Mange-Garri à Bouc-Bel-Air

Stéphane Bouillon, Préfet de région Provence-Alpes-Côte d’Azur (Photo Patricia Maillé-Caire)
Stéphane Bouillon, Préfet de région Provence-Alpes-Côte d’Azur (Photo Patricia Maillé-Caire)
Dans la soirée, la Préfecture a publié les résultats de cette 3e Commission de suivi de de suivi de site (CSS) des installations de l’usine Alteo de Gardanne et du site de stockage de Mange-Garri à Bouc-Bel-Air afin de faire le point notamment sur les contrôles et expertises effectués sur ces deux installations. Conformément aux dispositions des arrêtés préfectoraux du 28 décembre 2015 et du 15 février 2016, cette commission réunit l’ensemble des parties prenantes [[Composée de 5 collèges (État, Élus et collectivités territoriales ; Riverains des installations classées ; Exploitants des installations classées ; Salariés des installations classées), la CSS associe également de manière permanente des Experts en qualité de personne susceptible d’éclairer les débats. Par ailleurs des personnes ou des structures pouvant apporter occasionnellement une expertise peuvent aussi être invitées.]] pour assurer un suivi des conditions d’exploitation des installations d’Alteo et débattre des perspectives d’avenir à la lumière des mesures prises par l’exploitant pour le suivi de la qualité des rejets aqueux de l’usine de fabrication d’alumine, des canalisations de rejet en mer, et du fonctionnement du site de stockage de Mange-Garri. Lors de cette réunion, le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) et l’Institut de radio protection et de sureté nucléaire (IRSN) ont présenté les conclusions de leurs expertises portant sur la dispersion des émissions de poussières dans le voisinage du site de stockage de Mange-Garri et leur radioactivité. Même si ces études mettent en évidence le respect des normes réglementaires et l’absence de risque particulier, le préfet a demandé que les études soient étendues à une période d’observation plus longue et que les sites de prélèvement soient multipliés, conformément à la demande de la ministre l’Environnement, de l’Énergie et de la Mer, chargée des Relations internationales sur le Climat. Des études sur l’impact sanitaire sont en cours, les résultats seront connus en fin d’année Par ailleurs, Alteo a présenté les mesures prises pour respecter les dispositions de l’arrêté préfectoral complémentaire du 21 juin 2016 visant à limiter les envolements de poussières dans l’environnement et pour réduire les infiltrations d’eau sur le site de Bouc-Bel-Air. Pour le site de Gardanne, les échanges ont porté sur la qualité des rejets en mer, les contrôles inopinés diligentés par la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du Logement (Dreal) et le respect des prescriptions de l’arrêté de mise en demeure du 21 juin 2016. Au vu des derniers contrôles de juillet et août, la qualité des rejets aqueux de l’usine de Gardanne s’est améliorée. L’ensemble des paramètres rejetés respectent désormais les valeurs limites autorisées par l’arrêté préfectoral. Alteo respecte ainsi les prescriptions de l’arrêté de mise en demeure du 21 juin dernier. Alteo a par ailleurs présenté l’avancement des études menées pour la mise en œuvre d’une solution de traitement complémentaire permettant de respecter les normes de rejet pour les 6 paramètres pour lesquels une dérogation avait été accordée jusqu’en 2021. Les résultats présentés suite aux tests sur deux pilotes industriels sont décrits comme très encourageants. Des essais complémentaires seront cependant nécessaires pour la mise au point puis la réalisation du procédé de traitement final. Et, Alteo a confirmé sa volonté de les mettre en œuvre avant 2021 ; il remettra d’ici le 30 septembre son rapport détaillé en réponse à la demande de la Ministre de l’Environnement, de l’Énergie et de la Mer, chargée des Relations internationales sur le Climat. Ce rapport sera complété par une étude sur le devenir des boues stockées conformément à la demande de la Ministre. Concernant le suivi des canalisations, le préfet a transmis le 24 juin à Alteo un courrier lui demandant de compléter son programme de surveillance et de maintenance

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