Marc Pietri élevé par Manuel Valls au rang de Commandeur de la Légion d’honneur: « L’ai-je bien mérité? »

Publié le 2 juin 2017 à  9h17 - Dernière mise à  jour le 28 octobre 2022 à  16h07

Un Palais de la Bourse revisité, en ce 1er juin, un piano, un public nombreux, un ancien Premier ministre, Manuel Valls, pour l’élever au rang de Commandeur de la Légion d’honneur après des propos préliminaires de Jean-Luc Chauvin, le président de la Chambre de Commerce et d’Industrie Marseille Provence (CCIMP) et du maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin… En plus d’être un grand promoteur, Marc Pietri, le président du groupe Constructa sait incontestablement habiter l’espace, lui donner un supplément d’âme.

Marc Pietri entouré de Manuel Valls, Jean-Claude Gaudin, Renaud Muselier et Jean-Claude Chauvin (Photo D.R.)
Marc Pietri entouré de Manuel Valls, Jean-Claude Gaudin, Renaud Muselier et Jean-Claude Chauvin (Photo D.R.)

Comment résumer une vie, des rencontres, les « héros », notamment économiques, qui ont permis à Constructa de se construire? Le propos fut long, le verbe était là, touchant juste chaque fois qu’il était question de l’humain. Un Marc Pietri qui considère que l’entrepreneur «est un parachutiste qui, la plupart du temps, saute sans parachute». Avant de citer Proust: «Une heure n’est pas qu’une heure, c’est un vase rempli de parfums, de sons, de projets et de climats. » Et c’est Manuel Valls qui, indique: «Il n’y a que vous pour organiser un meeting transcourant à la Bourse en pleine période électorale». Après avoir rendu hommage à la ville de Marseille, il dit «éprouver de l’émotion d’être dans une ville aussi belle et exceptionnelle». Émotion aussi, en évoquant Christian Frémont (ancien préfet de Région ndlr) «qui nous a quittés bien trop tôt, en 2014». Et de lancer : «J’aime Marseille, je n’aime pas la façon dont on en parle. Elle est un atout pour la France, ouverte sur la Méditerranée, sur le monde, cette ville qui me rappelle Barcelone, qui vous a adoptés, aspirés et inspirés». Puis d’avancer avec humour: «Marc Pietri, vous habitez en face du Château d’If, cela a de quoi inspirer les hommes politiques après les difficultés, les trahisons». Manuel Valls revient sur la carrière du récipiendaire, sa reprise de Constructa, 16 salariés à l’époque: «Vous foncez, vous avancez au flair». Et c’est le départ à la conquête des États-Unis. «Vous vivez le rêve américain». Avec un immense succès, le centre commercial réalisé à Cocowalk, dans le quartier de Coconut Grove. Un nouveau type de centre, largement ouvert sur le quartier. «La réussite commerciale est totale», il est devenu l’un des pôles commerciaux d’animation du sud de la Floride. «Cette opération a valu à Constructa de nombreux « awards « ». «Vous aimez les gens, poursuit l’ancien Premier ministre, parfois trop diront certains. Avant de voir le bâtiment, vous vous intéressez aux personnes, à la façon dont les gens vivent, vous vous intéressez au futur», de citer toutes les réalisations en banlieue parisienne: «On n’accomplit pas ce que vous faites sans une force d’âme, sans une boulimie de travail, sans la force d’une homme apaisé et chaleureux».
Marc Pietri de dire son affection à Jean-Claude Gaudin: «Vous restez l’artisan de la paix sociale, le moteur du renouveau de ce territoire, vous vous êtes battu comme un lion pour cette métropole». Le propos est tout aussi fort à l’égard de Manuel Valls: «vous m’avez stupéfait par votre courage, votre résistance, vous avez réussi dans votre mission dans des moments tragiques pour notre pays: Charlie Hebdo, l’Hyper Cacher, le Bataclan…». Il se fait intime avec Renaud Muselier: «Nous avons un passé de blessés de guerre». Et de dévoiler: «Nous avons été fâchés un mois jusqu’à une thérapie salutaire au whisky (à boire avec modération). Votre nomination m’a réjoui, vous auriez pu être un promoteur». Puis avance: «Mistinguett se demandait si elle l’avait bien descendu (l’escalier ndlr), je me demande si je l’ai bien mérité». Il se souvient: «J’étais un peu seul au début mais nous étions 500 en arrivant au Port». Il rend hommage à Marseille, à ses grandes familles, au sport, citant l’OM, «Notre ADN», le Cercle des Nageurs de Marseille, Michel Montana, le Mondial La Marseillaise à pétanque. Parle de Florence Arthaud et Nathalie Simon, des Marseillaises, «car à Marseille on adopte et on intègre». Célèbre «les compagnons des fêtes et des mélancolies». Puis de juger: «Tout change, tout meurt et tout renaît».
Jean-Claude Gaudin explique qu’il n’est pas d’usage que des discours soient prononcés en pareille occasion sinon par l’hôte de la soirée, la personnalité qui remet les insignes et le récipiendaire: «Je commets donc une entorse au protocole pour deux raisons. D’abord au nom de l’amitié personnelle qui m’unit à Marc Pietri. Ensuite parce que c’est à Marseille que le Premier ministre à accepter d’honorer un Marseillais qui a déjà beaucoup fait et qui fera encore beaucoup pour Marseille». Pour le maire de Marseille : «Vous êtes cher Marc, un homme de passion, ouvert aux autres et fraternel, autant de qualités humaines souvent rares aujourd’hui».
Jean-Luc Chauvin, le président de la CCIMP, a salué «un chef d’entreprise visionnaire, humaniste et bâtisseur, un esprit novateur, un grand entrepreneur du territoire, un emblématique militant du monde économique». «Ton groupe, Constructa, souligne-t-il, est un exemple de croissance et de performance, il est aussi un exemple d’engagement et de confiance en faveur de Marseille et sa Métropole» Il rappelle les dernières réalisations emblématiques du groupe Constructa à Marseille : «La révolution Constructa démarre en 2008 avec ce pari que certains disaient fou : redessiner la Skyline de Marseille ; […] Les Docks Village […] entre histoire et modernité un life-style village où place est faite aux commerçants indépendants, à l’art de vivre, au beau ; […] la Tour La Marseillaise, qui abritera notamment « le Provence Business Skylounge » du World Trade Center Marseille Provence, filiale de la CCIMP dont la construction donna lieu à une convention inédite. L’emploi pour la Tour la Marseillaise, qui a permis de coordonner et d’anticiper des actions d’insertion, de formation, générant 900 emplois sur le territoire».
Michel CAIRE

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