Marseillais unis dans l’amitié ce dimanche 3 novembre: ils veulent foot(re) dehors la haine de l’Autre

Publié le 2 novembre 2019 à  8h40 - Dernière mise à  jour le 29 octobre 2022 à  13h23

Dans un monde où les nuages les plus sombres ne cessent de s’amonceler il est un espace d’espoir qui prend de l’ampleur: «Marseillais unis dans l’amitié». Initiée par Bruno Benjamin, le président du Crif Marseille-Provence cet événement voit se retrouver de jeunes musulmans, chrétiens, juifs, non croyants… autour du football mais aussi de la boxe ou encore de la danse et du chant. Une journée lors de laquelle le sport est associé à la lutte contre le racisme et à la réflexion sur la diversité culturelle, ses significations et ses défis. Cette journée se veut fédératrice, formatrice et unificatrice. Un phénomène renforcé par la mixité des équipes «un gage d’une citoyenneté commune marseillaise et du respect des diversités», avancent les organisateurs de cette opération qui se tiendra ce dimanche 3 novembre, de 9 heures à à 18 heures à la salle Vallier.

La diversité fait richesse et les Marseillais unis dans l'amitié l'ont bien compris (Photo Robert Poulain)
La diversité fait richesse et les Marseillais unis dans l’amitié l’ont bien compris (Photo Robert Poulain)
Avi Assouly qui fut si longtemps la voix de l’OM sur France Bleue est au micro de ce tournoi depuis la première année se souvenant que la première édition comptait une dizaine d’associations, elles seront 53 ce 3 novembre. Parmi les nouveaux venus, le Conseil de Coordination des organisations arméniennes de France (CCAF). «Une très belle initiative à laquelle il importait que la communauté arménienne participe» indique Annie Stepanow, présidente du CCAF. C’est la même logique qui conduit le Collectif Paca pour la Mémoire de l’Esclavage (CPPME) à participer, lui aussi à cette journée. Sally Boutaleb, présidente de l’association « Patrimoine socio-culturel algérien » est présente pour la troisième fois avec un défilé de mode. La conseillère municipale Catherine Pila évoque le creuset culturel que représente Marseille: «Une telle manifestation est particulièrement importante car la confiance vient de la connaissance et que, lorsque tel est le cas, l’amour l’emporte toujours au final». Djatou, de l’association Passerelle, est une habituée de cette journée: «Notre association existe depuis 2014, nous accompagnons les jeunes dans leur scolarité et les adultes dans la parentalité. Puis arrivent les attentats de Paris, le prêtre nous a proposé de rassembler les enfants et nous avons vu qu’ils ne se préoccupaient pas de connaître la religion des uns et des autres. Et il nous faut apprendre des enfants et, pour nous, il a été logique de nous inscrire dans cette démarche d’unité dans l’amitié. Une opération qui ne s’arrête pas à cette seule journée, Bruno Benjamin, par exemple, nous accompagne tout au long de l’année». Raymond Arouch, le président du centre Fleg insiste sur l’importance du combat contre l’ignorance «qui peut conduire au fanatisme». Et Clément Yana d’insister: «C’est dans les moments de crise qu’il importe de se rassembler car c’est dans ces moments que la tentation de s’en prendre à l’Autre est la plus forte. Et c’est vrai que l’ignorance est le plus grand des dangers». Linda Zoubir, cercle de réflexion Jean Jaurès va dans le même sens. «Nous avons tous la même couleur de sang. Et il faut arrêter de croire que c’est la faute de l’Autre quand cela va mal. C’est notre faute à tous si la France est dans cet état». Dans ce contexte Alain Sportouch, président entraîneur du club de boxe JSKB, considère: «Marseille est un laboratoire et nous allons faire du bruit. nous allons montrer que l’amour est plus fort que la haine». Et d’annoncer la présence pour la partie musicale de membres de Gypsy Kings, du rappeur Nostra qui interprétera un texte qu’il a mis en musique d’Avi Assouly et la présence de JP Arthur speaker boxe de Canal+. «Et, à la fin de la journée, nous descendrons tous ensemble avec le drapeau français pour chanter La Marseillaise», assure-t-il. Alors Bruno Benjamin exprime sa satisfaction de voir «un groupe de personnes se rassembler, agir ensemble pour la paix. Il n’y a rien de plus beau que la paix. Une paix qui exige de faire l’effort d’aller vers l’Autre, de céder une partie de soi-même afin de s’enrichir mutuellement». Et annonce: «Afin de poursuivre ce chemin nous allons organiser des rencontres mensuelles lors desquelles nous échangerons sur des sujets de société».
Michel CAIRE

Les précédentes éditions
Marseille Intercultuelle : Une journée placée sous le sceau de la diversité et du vivre ensemble
Marseillais unis dans l’amitié : la quête des plaisirs ordinaires

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