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< >Marseille : 200 000 personnes dans la rue pour qu’on retraite la réforme
mercredi 1er février 2023
Combien étaient-ils à battre le pavé à Marseille contre la réforme des retraites ? 40 000 selon la préfecture de police, 200 000 selon les syndicats, dans tous les cas plus que lors de la première manifestation le 19 janvier. Et l’intersyndicale, au terme de cette journées d’appeler à de nouvelles actions les 7 et 11 février.
- (Photo Joël Barcy)
La mobilisation prend de l’ampleur à Marseille et cela se traduit dans le choix du parcours, du Vieux Port à la Porte d’Aix. « Le parcours des grands jours », insiste Olivier Mateu, le secrétaire de l’union départementale CGT. René, FO, avance au départ de la manifestation : « Difficile de dire combien nous sommes. Mais ce qui est sûr c’est que nous sommes plus nombreux que lors de la première manifestation ». Il ajoute : « les déclarations d’Élisabeth Borne et de Gérald Darmanin ont largement contribué à cette mobilisation croissante ». Un militant de la CGC ajoute : « La réforme voulue par le gouvernement est inutile et injuste ». Il indique que la mobilisation est forte chez les cadres. Pour preuve, la CGC des territoriaux d’Aix-en-Provence a organisé un car pour participer à la manifestation. Sans doute une première.
« Le « Borne out » pour éviter le burn-out »
Et c’est l’ensemble des organisations syndicales (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, Solidaires, FSU) et des organisations de jeunesse (Fage, l’Unef, VL, FIDL et MNL) qui contestent unanimement le projet de réforme des retraites. Les enseignants sont, eux aussi, fortement mobilisés. Cette enseignante lance : « Rien ne va, nous sommes contre la réforme des retraites, pour une revalorisation des salaires et pour des moyens éducatifs à la hauteur des besoins ». Une autre ajoute : « J’ai eu mon agrégation à 24 ans, vous m’imaginez donner des cours à 67 ans pour avoir toutes mes annuités ? Moi non ». Parmi les banderoles, une manifestante appelle à la grève féministe dénonçant les 1/2 salaires et les 1/2 retraites. Une pancarte affirme le droit à la retraite « pour le capitalisme », une autre clame « On veut vivre pas survivre », tandis qu’une autre encore se prononce pour le « Borne out » pour éviter le burn-out.
Ce militant de FO annonce une manifestation intersyndicale jeudi matin, à 10 heures à Aix-en-Provence, départ prévu à 10 heures devant l’hôpital. Ce militant de la CGT note : « Cette réforme injuste et injustifiée est la goutte d’eau de trop qui vient s’ajouter à l’augmentation des prix de l’énergie et à une interrogation, partagée par une part de plus en plus importante de la population, après la Covid, sur le sens du travail, le sens de la vie ».
Ce militant de la CFDT manifeste avec une pancarte invitant à se poser la question : « Pourquoi miauler lorsque l’on peut rugir ? ». Pour lui « Borne a jeter de l’huile sur le feu. Alors, si on réfléchit un peu on comprend que notre place est dans les manifestations car cette réforme ne va rien apporter de bon aux salariés et cela quelle que soit leur place dans l’entreprise. Moi je suis à la retraite mais je me devais d’être là, par solidarité ». Et de mettre en garde le gouvernement : « La mobilisation est grande, l’intersyndicale est unie. Le gouvernement ferait bien d’en tenir compte, de respecter cela car il n’y a jamais rien de bon de passer en force, de ne pas respecter les corps intermédiaires ».
Des politiques sont également présents dans la manifestation, Jean-Marc Coppola, PCF, juge que : « cette réforme n’a pas pour objet de faire travailler plus mais de réduire le niveau des pensions. Elle passe d’autant plus mal que la crise de la Covid a poussé à s’interroger sur nos vies, notre rapport au travail. Il faut que nos emplois aient du sens, il faut travailler mieux. Et que voit-on ? alors que dans les entreprises les salarié(e)s de 55 ans vivent dans l’inquiétude de se faire licencier on leur annonce qu’ils devront cotiser plus longtemps ». Sébastien Barles, EELV considère : « Cette réforme est injuste est injustifiée sur un plan comptable. On voit bien avec cette mobilisation, notamment de la jeunesse, qu’elle est très largement rejetée par la population ». Pour Cyril Di Méo, PS : « Le gouvernement doit entendre la souffrance et la colère de la population. Il n’y a aucune raison objective de vouloir nous faire travailler plus. Il serait plus pertinent d’avoir un débat sur le sens du travail ».
Michel CAIRE
Les manifestations en France ont rassemblé 1,2 million de personnes, selon le Ministère de l’Intérieur et 2,8 millions selon les syndicats.
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