Marseille : 26 ans après son meurtre, une avenue porte enfin son nom: Ibrahim Ali

Publié le 21 février 2021 à  18h37 - Dernière mise à  jour le 31 octobre 2022 à  14h57

L’avenue des Aygalades, dans le quinzième arrondissement de Marseille, porte le nom Ibrahim Ali, jeune homme tué en 1995 par des colleurs d’affiche du Front national. L’aboutissement d’un long combat mené par ses proches.

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26 ans de combat pour que Ibrahim Ali s'inscrive dans la postérité (Photo ©villedeMarseille)
26 ans de combat pour que Ibrahim Ali s’inscrive dans la postérité (Photo ©villedeMarseille)

Comme chaque année depuis 26 ans, amis, famille et anonymes viennent commémorer la mémoire d’Ibrahim Ali le 21 février. Ibrahim Ali, jeune Marseillais, victime du racisme et de la haine, assassiné en 1995 par des militants du Front National (FN). A 17 ans, il fut arraché à ses proches parce qu’il avait eu le malheur de croiser des colleurs d’affiche, en pleine campagne municipale, nourris par la violence d’une idéologie extrémiste et mortifère. Victime d’un crime lâche, d’une haine qui tue. Doublement lâche car tué d’une balle dans le dos. .

L’avenue des Aygalades devient officiellement l’avenue Ibrahim Ali ce dimanche 21 février 2021.

Cette année, l’hommage prend une autre dimension avec le dévoilement officiel de la plaque portant le nom d’Ibrahim Ali. L’avenue des Aygalades a changé de nom ce dimanche 21 février. «Il fait désormais partie de notre patrimoine commun, de notre identité et de l’histoire de notre ville», a déclaré Benoît Payan, maire de Marseille, devant la famille du jeune garçon, ses amis et tous les militants qui se battent depuis 26 ans pour qu’une rue porte son nom. Une demande à laquelle d’ailleurs Jean-Claude Gaudin, maire LR pendant 25 ans, n’avait jamais accédée.

Une victoire et la fin d’un long combat pour la mémoire de ce jeune Marseillais. Mais aussi une promesse tenue de Michèle Rubirola et Jean-Marc Coppola qui, en 2020 annonçaient :«Une ville dont une avenue, celle des Aygalades, rappellerait que la haine mène toujours au pire : une rue qui s’appellerait Ibrahim Ali. C’est l’engagement que fait le Printemps Marseillais aux proches d’Ibrahim Ali au cours de notre premier conseil municipal».
Patricia MAILLÉ-CAIRE

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Tragique rencontre avec la haine

Ce 21 février 1995, trois militants du Front national, Robert Lagier, Mario d’Ambrosio et Pierre Giglio, collent des affiches dans le quartier de la Savine, au nord de Marseille, au profit de la campagne de Jean-Marie Le Pen. Un peu après 23 heures, une bande de dix copains du collectif B.Vice sort d’une répétition. Ils croisent la route des trois colleurs du FN, rue Le Chatelier (15e). Parmi eux, Ibrahim Ali. Il est abattu d’une balle dans le dos alors qu’il courait pour attraper son bus avec ses camarades. Un destin terrible pour ce jeune talent qui préparait une performance dans le cadre d’un concert de lutte contre le sida…)]

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