Marseille. 3e Convention des maires de la région Sud: les dix travaux de Renaud Muselier

Publié le 25 octobre 2021 à  11h24 - Dernière mise à  jour le 2 novembre 2022 à  9h11

1 000 représentants des communes de Provence-Alpes-Côte d’Azur dont 400 maires étaient présents ce vendredi 22 octobre pour la Convention des maires de la Région Sud, réunion lors de laquelle Renaud Muselier, le président de région et Gérard Larcher, président du Sénat ont affiché leur ambition décentralisatrice. Une ambition qui, dans la région, se traduit par dix travaux…

Quelque 1 000 représentants des communes de Provence-Alpes-Côte d'Azur dont 400 maires étaient présents à cette 3e convention des maires © Région Sud
Quelque 1 000 représentants des communes de Provence-Alpes-Côte d’Azur dont 400 maires étaient présents à cette 3e convention des maires © Région Sud

«Notre région est un petit pays, au service de tous ses territoires. Lors de cette Convention avec l’ensemble des maires de la Région, nous lançons un acte de décentralisation, avec nos communes, pour appliquer ici ce que nous demandons à l’État», lance Renaud Muselier, le président de la région Sud en ouverture de la troisième convention des Maires. Une thématique de la décentralisation qui sera reprise par Gérard Larcher, le président du Sénat, invité d’honneur de cette manifestation. Une prochaine réunion est programmée avec les collectivités, annonce Renaud Muselier: «Je réunirai, au premier semestre 2022, le premier Conseil régional des intercommunalités, comme nous nous y étions engagés pendant la campagne».

«Un nouveau mandat au service des territoires»

Renaud Muselier a présenté les 10 chantiers prioritaires © RégionSud
Renaud Muselier a présenté les 10 chantiers prioritaires © RégionSud

Le président de région considère, s’adressant aux maires: «On a su travailler ensemble avec une vision fixée et engagée par la Région. Et maintenant, on va accélérer, parce que c’est un nouveau mandat au service des territoires». Et d’annoncer: «En cinq ans, la Région a engagé 790 millions d’euros pour les communes. Dans les six années qui viennent, nous allons engager 1,5 milliard d’euros. Avec un doublement du Plan Montagne, de 100 à 200 millions d’euros.
Jusqu’à présent la Région limitait à 30 % son taux d’intervention pour vos projets. Ce sera 50 % pour toutes les communes, et 70 % pour celles de moins de 1 500 habitants
». Ces petites communes avaient droit à un deuxième dossier chaque année, plafonné à 12 500 euros. «Maintenant, nous relevons ce plafond à 15 000 euros».

«l’État ne peut pas tout faire»

Concernant sa volonté de décentralisation, Renaud Muselier explique: «J’ai été très exigent avec L’État et je le reste : L’État ne peut pas tout faire, ne peut pas tout centraliser en permanence. Quand j’étais Président des Régions de France, nous n’avons pas eu à nous plaindre. Ce que nous demandons à l’État pour la Région, nous allons le faire, à la Région, pour nos communes. On va travailler ensemble, en confiance, sur des dossiers prioritaires».

Les dix chantiers prioritaires

Et de présenter 10 chantiers prioritaires pour lesquels la Région va travailler avec les collectivités du territoire, à commencer par les communes :
-l’accès aux soins,
-la sécurité,
-l’aide au pouvoir d’achat,
-la connexion au Très Haut Débit,
-la plantation de 3 millions d’arbres,
-les ports propres,
-la mobilité et les transports,
-l’emploi,
-le foncier économique,
-l’accès aux fonds européens.
Renaud Muselier conclura ces dix travaux en fustigeant: «Je ne peux pas accepter que des collectivités, comme le département des Alpes-Maritimes, déposent leurs dossiers trop tard et nous fassent perdre des millions d’euros de fonds transfrontaliers».

«Récupérer tous les moyens, où qu’ils soient»

Pour se donner les moyens, Renaud Muselier s’engage à récupérer «tous les moyens, où qu’ils soient». Et de rappeler les 4,6 milliards d’euros récupérés à l’Europe dans la précédente mandature. «On va obtenir 10 milliards sur celle-ci», assure-t-il. En ce qui concerne L’État, indique-t-il : «Ce sont 2 milliards d’euros qui ont été obtenu lors du précédent Contrat de Plan État-Région. Nous visons 5 milliards sur celui-ci. Et on va y arriver. Nous sommes déjà allés chercher 2,5 milliards d’euros en seulement trois mois : sur la santé, l’enseignement supérieur mais aussi sur les transports avec la Ligne nouvelle».

«Concours Lépine de la proposition présidentielle la plus extrême»

Renaud Muselier profitera de cette tribune pour faire également quelques mises au point et rappeler sa philosophie politique. Sans le nommer il évoquera ainsi David Lisnard, le maire de Cannes, en lançant: «Et je le dis à celui qui a parlé de « soviétisation » de la Région : il se trompe et il ment». Il ajoute: «C’est d’autant plus inquiétant qu’il brigue une responsabilité nationale pour laquelle il a préféré être un successeur adoubé plutôt qu’un candidat performant». Concernant ce début de la présidentielle il se dit être terrifié par «ce Concours Lépine de la proposition présidentielle la plus extrême». Et de réaffirmer, en y associant Gérard Larcher, ses valeurs: «Nous venons de la même famille politique, le RPR, une famille politique qui ne ressemble à aucune autre : une droite humaniste, ouverte, universaliste et amoureuse de la France. J’ai pu mesurer à quel point nous avions ensemble cette sensibilité particulière, que nous a transmise le Président Chirac: « pas une concession à l’extrême-droite, jamais »».

«La commune occupe une place centrale»

Pour Gérard Larcher:
Pour Gérard Larcher:

Gérard Larcher est venu pour affirmer: «Il faut des partenariats solides et naturels entre la région, les départements et l’ensemble des communes pour renforcer nos territoires». Il insiste en premier lieu sur l’importance de l’échelon municipal: «Il y a une crise de la citoyenneté à laquelle échappe encore les maires». Un échelon qu’il importe donc de préserver, de soutenir: «La commune occupe une place centrale. Elle est au cœur de l’acte de décentralisation». Il ne cache pas sa satisfaction en constatant :«Que vous soyez tous réunis c’était impensable il y a quelques années. Depuis il y a eu, à Marseille, le lancement de territoires unis, réunissant régions, départements et communes et, pendant la crise Covid, il n’y a pas eu de concurrence entre les territoires mais plutôt avec l’État».

«Que la métropole renforce ses compétences stratégiques»

Pour le président du Sénat, il dépend des régions d’avoir une vision sur le long terme. Dans ce sens, il avance: «La COP d’avance est exemplaire». Il en vient à la métropole Aix-Marseille-Provence: «Le président de la République a demandé d’en revoir la gouvernance. Le premier objectif est que les communes en sortent renforcées car la légitimité du maire est incontestable. Il faut que la métropole renforce ses compétences stratégiques et qu’elle ait les moyens pour y parvenir». Et de s’adresser aux élus du territoire métropolitain: «C’est à vous qu’il revient de définir le bon niveau de répartition» avant d’ajouter: «Vous pouvez construire un nouveau pacte budgétaire». Il plaide en faveur de la souplesse en matière de transfert de compétence au niveau national: «Il n’est pas possible d’avoir un modèle unique dans un pays aussi différent que la France». Il n’oublie pas les départements: «On avait annoncé leur disparition, on a besoin d’eux actifs et présents», de même il importe à ses yeux: «de revitaliser les services que l’on avait dévitalisé autour du Préfet de département il faut redonner de l’autorité à ce dernier ». Il souhaite également des simplifications, moins de contraintes, une stabilité des règles, une juste compensation des transferts de compétences. Et de conclure en direction des maires: «Vous êtes essentiels à la République, nous avons besoin d’un État fort mais pas de verticalité, vous n’êtes pas des agents de l’État, vous êtes élus par les citoyens».
Michel CAIRE
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