Marseille – 635 classes en éducation prioritaire : du dédoublement à la co-intervention

Publié le 7 septembre 2018 à  23h10 - Dernière mise à  jour le 28 octobre 2022 à  18h58

École élémentaire La Major, rue de l’Évêché Marseille (2e) (Photo Mireille Bianciotto)
École élémentaire La Major, rue de l’Évêché Marseille (2e) (Photo Mireille Bianciotto)
Douze élèves maximum par classe de CP et CE1 dans les écoles classées en Réseau d’éducation prioritaire (REP), est un casse-tête. Notamment à Marseille où, près de la moitié des classes de CP et CE1 sont concernées et la municipalité manque de place. La mesure est remplacée par de la co-intervention.

Danièle Casanova rappelle que 635 classes ont été dédoublées en deux ans  à Marseille (Photo Mireille Bianciotto)
Danièle Casanova rappelle que 635 classes ont été dédoublées en deux ans à Marseille (Photo Mireille Bianciotto)
son_copie_petit-263.jpgDanièle Casanova, adjointe au maire de Marseille en charge des écoles et du soutien scolaire, était dans la cour de l’École élémentaire La Major à Marseille (2e) lors de la rentrée scolaire. L’élue est revenue sur le dédoublement des classes de CP et de CE1 des écoles du Réseau d’éducation prioritaire de Marseille. En deux ans, 635 classes ont été dédoublées, «un record en France», souligne-t-elle mais qui s’explique par une Ville qui compte «la moitié de sa population scolaire en éducation prioritaire». Indique la manière adoptée :«En faisant, autant que possible, des dédoublements physiques, en trouvant un local pour chaque instituteur -65% du total- et quand, dans les écoles du Centre-Ville on ne peut pas pousser les murs, on a de grandes classes dans lesquelles deux instituteurs cohabitent avec chacun un groupe de douze élèves». Dans ce cadre une formation est prodiguée par le Rectorat mais, après un an de pratique, les enseignants en co-intervention ont mis au point des nouvelles pédagogies: «Faire des petits groupes de 5 pour ceux qui sont faibles en lecture et les autres apprennent une chanson, tout cela c’est vraiment très profitable pour les enfants », assure Danièle Casanova. Ce dédoublement des petites classes lui paraît plus systématisé que le dispositif «plus de maîtres que d’élèves» du précédent gouvernement et, meilleur. «C’est l’ancienne enseignante qui vous parle», précise-t-elle. Les enseignants sont revenus dans les dispositifs de la Mairie, au niveau des études surveillées de 16h30 à 17h30, gratuites pour les familles et des clubs « Coup de pouce » dispositif de découverte du plaisir de lire et d’écrire. « On avait dans des quartiers où les parents ne parlent pas obligatoirement le français des clubs « Coup de pouce », avec 5 enfants qui étaient pris en charge pour des animations par des animateurs de maisons de quartier. Nous nous sommes rendus compte que, quelque fois, ces animateurs n’avaient pas la pédagogie suffisante pour faire progresser les enfants donc désormais ce sont des enseignants qui interviennent, pour être encore plus utiles aux enfants qui en ont bien besoin». daniele_casanova_dedoublement_3_09_2018.mp3
Valérie Derouard, professeur des écoles (Photo Mireille Bianciotto)
Valérie Derouard, professeur des écoles (Photo Mireille Bianciotto)
son_copie_petit-263.jpgAu sein de l’école élémentaire de La Major, il est un exemple de classe dédoublée, un CE1 avec 3 co-intervenants. Parmi eux, Valérie Derouard, professeur des écoles qui évoque «un travail en atelier individualisé pour chaque enfant» afin de aider «à progresser à son rythme et essayer d’améliorer son niveau». Expliquant que ces 12 élèves sont «des enfants qui ont de grandes difficultés… »… valerie_derouard_ce1_ecole_elementaire_de_la_major_3_09_18.mp3
Jordane Zins, professeur des écoles s'occupe d'une classe de 12 élèves en CP (Photo Mireille Bianciotto)
Jordane Zins, professeur des écoles s’occupe d’une classe de 12 élèves en CP (Photo Mireille Bianciotto)
son_copie_petit-263.jpgEnfin, Jordane Zins, professeur des écoles, est seule pour s’occuper d’une classe de 12 élèves en CP. Voit dans cette demi-classe un «gros avantage» pour «mieux aider les élèves en difficultés». Se félicite que l’école ait pu lui offrir «sa petite classe», même si aujourd’hui, après le dédoublement des CE1 «toutes les salles sont occupées». Volontaire pour ce poste, avec déjà une expérience d’enseignement en CP, elle s’est tout de suite dit «cela va être le rêve de travailler avec une moitié de classe». C’est enrichissant de découvrir des «petits parleurs» que l’on entendait quasiment pas, «chacun prend la parole plus longtemps», ce qui est bon pour l’expression orale. Dressant un bilan sur les 2 ans de ce dédoublement, constate que: «Effectif réduit ne veut pas forcément dire effectif plus tranquille». En effet, explique-t-elle, en petit groupe les élèves «se lâchent plus» mais pour les savoirs fondamentaux, grâce à «des activités en atelier», -que l’on n’aurait eu «ni le temps ni l’espace de faire en classe à 24 »-, «tous mes élèves sont entrés dans la lecture»… jordane_zins_professeur_des_ecoles_cp_rep_ecole_elementaire_de_la_major_3_09_2018.mp3 img_7855copie.jpg Propos recueillis par Mireille Bianciotto

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