Marseille. Association Patrimoine Culturel: Sally Boutaleb: « Peu importe la religion, j’aide tout le monde »

Publié le 9 juin 2020 à  11h24 - Dernière mise à  jour le 31 octobre 2022 à  11h37

Les jours d’après sont là, il importe de se nourrir des erreurs comme des expériences positives afin qu’elles ne ressemblent pas à celles d’avant. Dans ce cadre comment ne pas évoquer le travail accomplit tout au long de l’année par l’Association Patrimoine Culturel portée par Sally Boutaleb. Avec une intensité toute particulière à l’occasion d’un mois du Ramadan si particulier que viennent de vivre les musulmans avec le confinement.

Sally Boutaleb fondatrice de l’Association Patrimoine Culturel (Photo D.R.)
Sally Boutaleb fondatrice de l’Association Patrimoine Culturel (Photo D.R.)

«J’ai créé cette association il y a trois ans pour donner des vêtements, nourrir des sans-abri. Il s’agit aussi de développer les échanges culturels à travers l’organisation de défilés de mode pour lesquels de grandes créatrices algériennes interviennet, ou encore des soirées musicales», raconte Sally Boutaleb. Et, à l’occasion du Ramadan, elle a cuisiné pas moins de 90 repas jour, 7 jours sur 7. «Des amis, des associations, m’ont aidée pour la nourriture. Covid-19 oblige, j’ai cuisiné seule là où les autres années j’étais aidée par une dizaine de bénévoles. J’ai fait des plats à emporter auxquels j’ai ajouté assiettes, verres, couteaux et fourchettes jetables. J’ai pu ainsi distribuer à des retraités isolés, à des chômeurs, des sans-papiers. C’est important de donner. A 10 heures j’étais dehors pour aller chercher de la nourriture puis je cuisinais, ne m’arrêtant que pour le moment de la prière. Deux jeunes m’aidaient à livrer les repas. Et tout le monde a respecté les distances, les gestes barrières. S’il restait de la nourriture nous allions la donner à des SDF dans le centre-ville». Une philosophie de vie acquise dès l’âge de 7 ans: «C’était le début du Ramadan, nous jouions dans le jardin lorsque des gens ont frappé à la porte disant avoir faim. Mon père les a fait entrer, a installé une table dans le jardin, a offert le repas nous indiquant que nous mangerions après. Et cela m’a marqué. Je ne peux pas entrer tranquillement chez moi lorsque des gens se nourrissent dans les poubelles». Et tient-elle à préciser : «Peu importe la religion, j’aide tout le monde». Et surtout ajoute Sally Boutaleb: «Attention, je ne fais pas tout cela par sacrifice, en me forçant. Vous ne pouvez pas imaginer le bien que cela fait de faire du bien».
Michel CAIRE

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