Marseille: Benoît Payan s’oppose à l’ouverture des écoles le 11 mai et démissionne de la cellule de crise municipale Covid-19

Publié le 5 mai 2020 à  14h28 - Dernière mise à  jour le 31 octobre 2022 à  11h34

Benoît Payan, président du groupe socialiste au conseil municipal de Marseille, conseiller départemental, porte-parole du Printemps Marseillais vient d’exprimer, dans un communiqué, son opposition à la réouverture «des 470 écoles de la commune à marche forcée le 11 mai prochain» et d’annoncer qu’il démissionne «de la cellule de crise municipale Covid-19» pour dénoncer «une décision mal préparée, précipitée et prise sans concertation».

Benoît payan dénonce une décision mal préparée, précipitée et prise sans concertation (Photo Robert Poulain)
Benoît payan dénonce une décision mal préparée, précipitée et prise sans concertation (Photo Robert Poulain)

«Alors que tout pousse aujourd’hui les communes à la prudence, et à privilégier la sécurité des enfants, des parents, des enseignants et du personnel municipal en décalant la rentrée, je suis très inquiet de l’obstination de la majorité municipale à rouvrir coûte que coûte dès le 11 mai», indique Benoît Payan qui tient à rappeler que «l’école a toujours été la grande oubliée des politiques municipales. Moyens humains et matériels insuffisants, absence de sanitaires, locaux délabrés, trop petits et saturés : la situation nationale se conjugue avec l’état déplorable de nombre d’écoles Marseillaises qui rend la situation encore plus incertaine.» Fustige une ville de Marseille qui «n’écoute pas ses habitants. La majorité municipale se refuse à tout dialogue avec la communauté éducative, parents d’élèves, enseignants comme agents municipaux. Cette décision solitaire a été prise sans même avoir consulté les conseils d’école pour étudier la faisabilité de la reprise, les besoins en travaux, en matériels et en personnels». Pour l’élu: «L’enfermement de la majorité dans ses propres dogmes et certitudes est en décalage complet avec la réalité du terrain, et avec l’idée que je me fais de la gouvernance moderne d’une collectivité territoriale. La cellule de crise, qui devait de nouveau être réunie pour prendre une décision, n’a même pas été convoquée». Benoît Payan juge: «La mairie de Marseille comme le Gouvernement se défaussent sur les familles en laissant aux seuls parents la responsabilité du retour à l’école. C’est une situation terriblement injuste et anxiogène pour des milliers de familles, pour celles qui doivent prendre une décision, et plus encore pour celles qui n’auront pas le choix et seront forcées de remettre leurs enfants à l’école. Je considère qu’il est irresponsable que la puissance publique n’assume pas ses choix et transfert cette responsabilité aux parents». «La santé, assène-t-il, doit primer sur tout autre considération. C’est pour elle que nous avons accepté ce confinement». Si Benoît Payan considère que la réouverture des écoles «est un objectif primordial», pour lui «les conditions ne sont pas réunies»à Marseille pour qu’il en aille ainsi.
Et d’expliquer son choix de démissionner de la cellule de crise: «Alors que l’heure devait être à la mobilisation de tous, je regrette que la majorité municipale s’enferme dans ses dogmatismes et son autosatisfaction, loin des Marseillais, de leurs inquiétudes et leurs préoccupations».
M.C.

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