Marseille: Bruno Gilles et Renaud Muselier unis dans un hommage à Jacques Chirac

Publié le 29 septembre 2019 à  10h03 - Dernière mise à  jour le 29 octobre 2022 à  12h31

Des pommes sont distribuées ce vendredi 27 septembre à l’entrée de ce qui devait être le premier meeting de Bruno Gilles, LR, l’un des deux candidats déclarés à Droite pour la mairie de Marseille. Mais la manifestation, avec le décès de Jacques Chirac s’est transformée en un hommage à l’ancien président en présence de Renaud Muselier, président LR de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, Bernard Valero, Ambassadeur de France, ancien porte-Parole du quai d’Orsay, qui évoquera la position de Jacques Chirac face à la guerre en Irak, son courage et sa vision politique; Pierre Garosi, président de la Ligue contre le cancer des Bouches-du-Rhône et Albert Lapeyre, Président des écologistes du Trèfle. Des pommes et tout est dit sur une filiation assumée de Bruno Gilles avec l’ancien Président et un éloignement un peu plus consommé avec le maire de Marseille, des pommes pour rappeler la «remontada» de 1995. Occasion également pour lui d’envoyer quelques messages politiques, de répondre à l’autre candidate déclarée Martine Vassal devant quelque 2 000 personnes.

Bruno Gilles et Renaud Muselier ont rendu un hommage à Jacques Chirac (Photo D.R.)
Bruno Gilles et Renaud Muselier ont rendu un hommage à Jacques Chirac (Photo D.R.)

«Chirac, c’est 42 ans de ma vie»

Ce devait être un meeting classique, Bruno Gilles, à son bureau, préparait son discours… Et la nouvelle est tombée, avec elle la tristesse: «Chirac, c’est 42 ans de ma vie. Pas seulement de ma vie politique. C’est 42 ans de ma vie d’homme». Bruno Gilles évoque un Chirac populaire qui entre dans un tabac à Marseille pour acheter des cigarettes et n’en ressort plus, attablé qu’il est, bière à la main, avec des consommateurs. «En politique, on ne peut jamais forcer sa nature et ça, Chirac me l’a appris. Oui, il m’a inspiré, il m’a énormément appris. Il aimait serrer des mains, il aimait le contact. Il aimait écouter. Il aimait prendre le temps. Je sais que c’est ainsi que l’on doit faire de la politique. Être au contact. C’est ce que j’ai fait en tant que maire de secteur. C’est ce que je continue à faire en tant que candidat à la mairie de Marseille. Et c’est ce que je continuerai à faire demain si je deviens le maire de tous les Marseillaises et les Marseillais».

«La politique, c’est le Nous Nous Nous»

Il rappelle un autre moment, début 1995: «Chirac voulait comprendre les problématiques de la toxicomanie et du Sida, avec le docteur Patrick Padovani, avec toi Renaud, tu t’en souviens, avec le professeur Jean-François Mattéi également, nous organisons pour lui une rencontre avec des médecins. Nous gérons cette rencontre, dans une petite salle un peu grise d’un hôtel sans âme. Chirac va passer 3 heures à écouter ces spécialistes. A leur poser des questions. Un souvenir incroyable, et une grande leçon de politique. Car la politique, ce n’est pas le Je Je Je. La politique, c’est de l’empathie, c’est de l’écoute. La politique, c’est le Nous Nous Nous.» Hommage à Jacques Chirac donc mais aussi réponse à Martine Vassal, qui lors de sa déclaration de candidature a avancé que contrairement à Bruno Gilles qui avait fait le choix d’une carrière nationale, elle avait fait le choix du local. Il rétorque: «Quoi ? J’aurai choisi une carrière nationale ? Pire, j’aurai choisi d’être Parisien ? Mais c’est ne pas comprendre que c’est au contraire une chance, un privilège, un honneur d’avoir aussi mené des mandats nationaux, en tant que Député d’abord, puis Sénateur maintenant. D’ailleurs, Jean-Claude Gaudin l’a toujours dit, il faut connaître le national pour prétendre diriger une ville comme Marseille».

«Il faut fabriquer de l’unité, je vais essayer de la créer»

Renaud Muselier, tout aussi ému que son ami, avance: «Avec Bruno nous sommes entrés ensemble au RPR, nous avons rencontré Jacques Chirac qui nous a tout appris: comment faire de la politique, comment prendre en compte les autres, comment défendre les valeurs dans lesquelles on croit, comment ne pas croire dans les sondages mais dans son destin». Insiste sur l’importance de l’union pour gagner : «Une union que nous avions réalisée avec Jean-Claude Gaudin». Il revient à son tour sur 1995: «Ici nous étions deux à le soutenir, Bruno et moi». Insiste, une nouvelle fois, sur sa position concernant les municipales: «J’ai la chance exceptionnelle d’être le président de cette Région. Je ne me désintéresse pas de Marseille mais je ne veux pas courir tous les lièvres, chercher à tout prendre. Il faut fabriquer de l’unité, je vais essayer de la créer. On a besoin de trouver une formule, pas forcément avec une seule famille politique. Ce qui importe c’est d’être marseillo-compatible et de renouveler la classe politique. Il faut 1/3 de personnes ayant une culture politique, 1/3 de personnes de la société civile et 1/3 de personnes prêtes à se lever l’âme pour la cité». Bruno Gilles conclura la soirée: «Je veux mener et gagner ce beau combat pour les enfants de Marseille. Vous êtes Marseille. Vous êtes les Marseillais. Nous sommes les Marseillais. Et nous allons gagner». Et d’ajouter que, contrairement à Martine Vassal, il s’engage à être un «maire à plein temps».
Michel CAIRE

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