Marseille. Comment l’Adie région Sud et OM Fondation musclent la création d’entreprise

Publié le 20 septembre 2019 à  12h29 - Dernière mise à  jour le 29 octobre 2022 à  12h31

Après un an de collaboration visant à accompagner les jeunes porteurs de projets des quartiers prioritaires, l’Adie Région Sud et la Fondation du club de foot marseillais ont décidé de lancer ensemble un «Centre de préparation et d’entraînement des micro-entrepreneurs». Des moyens humains, matériels et financiers supplémentaires pour cette course de fond que constitue la création d’activité professionnelle.

De droite à gauche Jacques-Henri Eyraud, président de l'OM et Sébastien Chaze, directeur régional de l’Adie et des bénéficiaires du dispositif  (Photo Robert Poulain)
De droite à gauche Jacques-Henri Eyraud, président de l’OM et Sébastien Chaze, directeur régional de l’Adie et des bénéficiaires du dispositif (Photo Robert Poulain)
Un petit tour au sein du célèbre Stade vélodrome de Marseille (Photo Robert Poulain)
Un petit tour au sein du célèbre Stade vélodrome de Marseille (Photo Robert Poulain)

Ma première a une fibre incontestablement sociale et se préoccupe des porteurs de projets boudés par les banques dites classiques, mon second, chantre du ballon rond, entend s’ancrer sur son territoire, dans la vie de sa cité et ne pas rester «bunkérisé». Et mon tout est un partenariat mis en place depuis un an… Ses parties prenantes, donc : l’Adie et l’OM, qui avaient tout pour s’entendre et développer des actions au service des Marseillais. On commence à connaître les missions de l’Adie, qui soutient les jeunes entrepreneurs via accompagnement et octroi de microcrédit. Ce que l’on sait moins, c’est que le club de foot en bleu et blanc cultive lui aussi une fibre sociale, puisqu’il a donné le jour il y a quelques temps à « OM Fondation », laquelle déploie ses actions selon quatre axes : «l’éducation, l’entrepreneuriat, la promotion du sport et celle de formes d’arts et de cultures urbaines. Le lien entre ces quatre briques, c’est la transmission de la confiance, pour que chaque performance soit toujours la plus élevée possible. Pour chacun de ses axes, nous avons cherché des partenaires naturels», développe Jacques-Henri Eyraud, président de l’OM . Et dans celui relatif à l’entrepreneuriat, c’est vers l’Adie que l’OM s’est tourné. Une collaboration qui a pris plusieurs formes, depuis un an. Le parrainage par Jacques-Henri Eyraud de la première édition de «Je monte ma boîte à Marseille moi aussi», mais aussi des actions de promotion de la création d’entreprise auprès de jeunes Marseillais des quartiers prioritaires. Ce en mettant en place le mix qui réussit à l’Association créée par Maria Nowak : prêts d’honneur financés par OM fondation et se cumulant au prêt Adie -ils ont été une dizaine à bénéficier de cette enveloppe globale de 30 000€ pour créer des activités dans les services, l’artisanat ou le commerce- et formations thématiques assurées à plus large échelle par les collaborateurs du club. Pour l’heure, ces sessions se focalisent «sur la maîtrise du digital et des réseaux sociaux. Puisque le grand avantage du Net, c’est qu’il permet de créer un lien direct avec le prospect, avec le consommateur», poursuit le patron de l’OM. Mais rien ne dit que dans le futur, ces formations ne s’incarneront pas dans une diversité de thèmes gravitant au tour de l’entrepreneuriat. Puisque avenir commun il y a entre les deux parties prenantes…

La Commanderie de l’entrepreneuriat

En effet, OM Fondation et l’Adie Région Sud viennent d’annoncer le lancement du premier centre de préparation et d’entraînement des micro-entrepreneurs. Le clin d’œil à l’ADN sportif de l’OM n’échappe bien sûr à personne… Et sans doute, tout comme à la Commanderie, les candidats à la création seront coachés intensément pour se dépasser. Car Sébastien Chaze, directeur régional de l’Adie, le rappelle : «Entre autres critères, nous recherchons des gens qui ont envie d’avancer. L’entrepreneuriat est aussi un sport, non pas de combat, mais de fond ». Au menu de ce marathon : au démarrage, dispositif «je deviens entrepreneur», une formation gratuite de 35 heures dispensée par l’Adie, puis une fois l’activité créée, ateliers thématiques et rencontres entre entrepreneurs. Pour ce faire, c’est dans de nouveaux locaux, situés au 42, rue de l’Évêché que l’Adie recevra et accompagnera dès le mois d’octobre ces porteurs de projets. L’aménagement de ce centre est financé notamment par OM Fondation, «qui nous dispense un soutien de l’ordre de 15 000 euros», précise Sébastien Chaze. Le timing de ce nouveau positionnement n’est pas anodin : il fait écho aux bons résultats de l’Adie, qui a enregistré une augmentation de 20% de projets financés à Marseille, au 1er semestre 2019. Une dynamique sur laquelle l’association, forcément désireuse d’accroître sa notoriété et son activité, rebondit donc via le lancement de ce nouveau dispositif…

De jeunes créateurs satisfaits

Et puis, les bons résultats de l’année écoulée, marquant les premiers pas de ce partenariat avec l’OM, ont quelque peu encouragé l’Adie Région Sud en ce sens. Mais cela, ce sont les bénéficiaires du dispositif qui en parlent le mieux… C’est par exemple le trentenaire Johan Clergeau, créateur de la Pâte à pizza sur le quartier de la Plaine. Lequel a bénéficié d’un bel alignement des planètes au démarrage, puisqu’il a ouvert sa pizzeria pendant l’Euro, et connu rapidement une très belle fréquentation. Accompagné dans le montage du projet par Positive Planet, il se tournera ensuite vers l’Adie pour lancer son activité, rénover le local choisi et acheter son matériel. Coaché cette année à deux reprises par les collaborateurs de l’OM sur la communication digitale, celui qui envisage maintenant de «passer à un local plus grand et à du service à table» déclare «avoir beaucoup appris. J’ai eu des professeurs de choix qui m’ont appris à mieux me positionner sur les réseaux sociaux». Idem pour Lætitia Falzon et Elias Ahamada, créateurs à tout juste 21 et 22 ans d’un bar à tiramisu situé boulevard de Saint Marcel. Le jeune couple, qui voit grand, envisage outre la confection et la livraison à domicile de l’emblématique dessert transalpin, des partenariats avec Deliveroo, Ube Eat, Just Eat, ainsi qu’un positionnement futur sur le BtoB en ciblant le secteur CHR. Mais pour cela, il faut savoir déjà se vendre sur le Net… Les conseils des professionnels du club de foot là encore, leur ont été précieux par leur pragmatisme. «Par exemple, le fait de prendre les photos de nos plats toujours dans le même cadre, avec le même fond, cela donne plus envie et fait plus professionnel», illustre Lætitia Falzon. Ils ont déjà été une vingtaine à prêter l’oreille aux conseils des communicants de l’OM. Ils devraient être plus nombreux encore à investir cette année la rue de l’Évêché, puisque l’Adie Région Sud prévoit des futures sessions de 25 à 30 personnes dans ses nouveaux locaux.
Carole PAYRAU

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