Marseille. Convention des Entreprises pour le Climat : Les entreprises doivent changer de logiciels

Publié le 29 novembre 2022 à  18h49 - Dernière mise à  jour le 9 juin 2023 à  20h30

L’antenne Provence Corse de la Convention des Entreprises pour le Climat vient d’être lancée à Marseille. 60 chefs d’entreprises ont répondu présents et sont prêts à suivre un parcours initiatique qui décoiffe. Le rôle de la CEC est d’éclairer les manageurs et d’offrir un mode de pensée différent en prenant en compte le climat. Le programme est bâti sur une petite année avec un rendez-vous mensuel où se côtoient nombre d’experts. Parole d’alumni, c’est le terme en vigueur pour ceux qui ont suivi une formation, «on en sort transformés».

Intervention d'Eric Duverger fondateur de la Convention des Entreprises pour le Climat © Joël Barcy
Intervention d’Eric Duverger fondateur de la Convention des Entreprises pour le Climat © Joël Barcy

Une transformation nécessairement radicale

L’aventure de la CEC démarre l’été 2020 et s’est traduite par la remise d’un rapport le 25 octobre 2022 au ministre de la Transition Écologique et de la Cohésion des Territoires ainsi qu’à la ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme. Dans plus d’une centaine de pages la CEC donnent des recettes, des feuilles de route pour ne plus se limiter au seul financier, au business mais évoluer vers l’entreprise régénérative. «Il faut une transformation radicale c’est ce qu’on prône à la CEC», affirme Nicolas Chabert, le président de la convention pour le climat de Provence Corse. «Il faut reformater nos modèles de réflexion, nos modèles de pensée. Avoir des businesses à visée régénérative pour redonner à la planète plus que ce qu’on lui prend, pour être capable de créer de la valeur. On n’existe pas dans un monde qui s’effondre, on a plus de parts de marché dans tous les cas». Ce schéma de réflexion est loin d’être dans toutes les têtes faute d’informations claires et pertinentes «On a encore un grand pas à faire», concède Nicolas Chabert «mais on a déjà 7 à 8 unités territoriales qui ont vu le jour comme ici à Marseille». Fanny Morelle, copilote de la CEC régionale note que «des chefs d’entreprise sentent qu’on va dans le mur mais ils ne savent pas comment agir. Ils ont une petite lumière, une transition intérieure mais ne connaissent pas le cap pour passer à la transition écologique. Pour les guider on ne leur offre pas un parcours de formation mais une expérience. On leur explique qu’il y a un autre champ de possibles et c’est à eux ensuite de construire leur feuille de route».

Nicolas Chabert et Fanny Morelle

« On en ressort bouleversés, transformés, chamboulés »

Valérie Roubaud, la fondatrice de Terre d’Oc est une alumnus de la CEC. Elle a suivi la première formation organisée par la convention nationale. Depuis elle est devenue une farouche ambassadrice. «J’ai suivi 6 sessions, j’en suis ressortie bouleversée, transformée, chamboulée et avec une énergie de dingue et des outils pour changer le monde, pour décarboner nos entreprises. On fait de la RSE dans nos entreprises mais on oublie souvent le climat et surtout on ne sait pas comment notre activité l’impacte». Depuis des pistes sont apparues. Valérie, qui commercialise du thé, envisage de le faire pousser en terre d’Oc pour réduire son empreinte carbone.

Valérie Roubaud

« Envisager toujours de compenser notre impact »

Depuis près de 10 ans Mathieu Capuono, président du groupe Crowe Ficorec ( 80 collaborateurs, experts-comptables et commissaire aux comptes) œuvre en matière de protection de l’environnement et du climat. «On est partis d’une base 100 et annuellement on essaie d’améliorer notre impact. Dans notre métier on utilise beaucoup de papier pour justifier. On a décidé de le recycler. On ne s’est pas limités à le mettre dans des poubelles définies, on a créé un chantier de réinsertion. On construit actuellement des locaux qui ont une empreinte environnementale minimum. Les bureaux sont en bois recyclé français mais malgré tout on a décidé de replanter l’équivalent en arbres. On part du principe que tout changement ou nouvelle acquisition soit pensé sur le principe de comment je compense son impact. Beaucoup de monde a envie de faire bouger les choses comme nous mais il manque juste une étincelle».

Mathieu Capuono

La voie vers le changement de logiciels est escarpée mais le parcours de la CEC permet de pousser les curseurs. Si tous les alumni deviennent des ambassadeurs la prise en compte du climat par une majorité d’entreprises est peut-être sur le bon chemin. Reportage Joël BARCY [(

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