Marseille: Des lycéens s’inscrivent dans la lutte contre le harcèlement scolaire

Publié le 3 mars 2017 à  10h46 - Dernière mise à  jour le 28 octobre 2022 à  15h55

Les élèves de Première S du lycée Notre-Dame-de-France (6e), à Marseille ont présenté à Caroline Pozmentier-Sportich, vice-présidente de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur en charge de la prévention de la délinquance et de la sécurité, leur campagne de lutte contre le harcèlement scolaire [[l’association Marion La Main Tendue qui agit pour la prévention et la lutte contre les violences et le harcèlement en milieu scolaire ainsi que les cyber violences définit le harcèlement comme une violence répétée, continue, sur une longue période, par une personne ou un groupe de personnes à l’égard d’une autre. Les attaques peuvent être verbales, physiques ou psychologiques. En France, environ un élève sur dix subi ce genre de violence au quotidien]] intitulée #JouonsDansLaMêmeÉquipe, mise en œuvre au sein de l’établissement avant un échange sur le rôle des institutions et notamment de la Région.

Les élèves de Première S du lycée Notre-Dame-de-France (6e), à Marseille ont présenté à Caroline Pozmentier-Sportich, leur campagne de lutte contre le harcèlement scolaire (Photo Robert Poulain)
Les élèves de Première S du lycée Notre-Dame-de-France (6e), à Marseille ont présenté à Caroline Pozmentier-Sportich, leur campagne de lutte contre le harcèlement scolaire (Photo Robert Poulain)
Des lycéennes présentent le clip vidéo (Photo Robert Poulain)
Des lycéennes présentent le clip vidéo (Photo Robert Poulain)
A la demande des lycéens Caroline Pozmentier-Sportich est revenue sur le rôle des institutions (Photo Robert Poulain)
A la demande des lycéens Caroline Pozmentier-Sportich est revenue sur le rôle des institutions (Photo Robert Poulain)

Au cours de l’année scolaire 2013-2014, le Conseil de direction de Notre-Dame-de-France a décidé de s’engager contre le harcèlement scolaire en instaurant une politique de prévention active. C’est à Julien Cattaneo, conseiller principal d’éducation, qu’il est revenu de conduire ce travail. Plusieurs actions ont été mises en place et ont réuni de nombreuses personnes ayant des fonctions différentes dans l’établissement. Les délégués se sont engagés dans la réflexion et une réelle volonté d’être en action a émergé. Le travail conduit avec les élèves et l’équipe éducative a pris la forme d’un clip vidéo (scénario, tournage, montage) qui s’appuie sur Peines profondes, un texte dans lequel on peut lire notamment : «C’est fou qu’on puisse faire du mal en pensant faire du bien/Ces p’tits mots anodins qui peuvent traumatiser un gamin». Un texte, explique une lycéenne «qui fait pleinement écho au message que nous avons voulu véhiculer. Les idées de respect et de tolérance portées par le groupe correspondent aux valeurs que nous défendons». Une autre action concerne un montage de type «stop motion» sur la réalisation d’une banderole de 20 mètres. Celle-ci porte l’empreinte de main des 470 élèves et membres de la communauté éducative symbole de l’engagement de chacun. Une campagne qui ne s’arrête pas là, les jeunes interpellent les célébrités de tous horizons pour porter le maillot aux couleurs de ce combat. A la demande des lycéens, Caroline Pozmentier-Sportich revient sur le rôle des institutions: «Nous sommes une collectivité qui, depuis août 2015 a la compétence sur l’économie, la formation, la gestion des fonds européens. Nous travaillons en partenariat avec le Conseil Départemental 13 qui a en charge la solidarité. Et les villes, dont Marseille, où en tant qu’adjointe j’ai la charge de la sécurité». Elle est interrogée à ce propos sur le mille-feuille administratif: «Depuis 2015, indique-t-elle, nous n’avons plus le droit de voter la close de compétence commune. Nous avons toutefois tenu à maintenir des engagements volontaristes car nous pensons que, lorsque l’on respecte un territoire, il faut l’accompagner. Et nous réussissons, ce qui est le plus important, à travailler tous en bonne intelligence. C’est lorsque chacun veut faire de son côté que le mille-feuille devient insupportable». Et d’expliquer: «En tant que Région notre action sur les lycées concerne le bâti et la sécurité, cela va donc des réparations au construction, en passant par la vidéoprotection. Mais, en matière de protection, nous avons jugé opportun de voter, le 17 mars, un budget de un million d’euros, en partenariat avec les académies d’Aix et de Nice, pour soutenir des initiatives telles que la vôtre. Nous avions déjà soutenu, en 2016 une initiative du lycée de Digne: « Seul face à la rumeur » ». Un débat s’installe, l’élue avance: «Vous êtes légitimes à vous demander à quoi servent les politiques. Et bien sachez que, pour moi, la politique c’est important. Nous avons tous une histoire personnelle, elle est infléchit pour les uns comme les autres par la politique, en négatif ou en positif. Je suis moi-même membre du Fonds Mémoire d’Auschwitz où ma grand-mère a été déportée. Alors, ne perdez jamais de vue ce qui se passe autour de vous». Une jeune fille s’inquiète pour sa part du mauvais état d’un monument aux morts. L’élue lui demande de lui écrire pour lui préciser de quel monument il s’agit. Cet élève s’interroge sur l’action de la Région à l’international: «Nous avons une action auprès de nos régions voisines, européennes ou non, mais aussi dans d’autres régions du monde, notamment en Chine. Sur le plan européen, nous gérons les Fonds européens et nous faisons en sorte de travailler au mieux avec l’Europe». Un autre, enfin, déplore la faible place réservée au sport au lycée. «L’Éducation relève de l’État, en aucun cas des collectivités territoriales», tient à souligner Caroline Pozmentier-Sportich.
Michel CAIRE

Articles similaires

Aller au contenu principal